Étiquette : 2008

L’enquête Corse

Album publié en 2008 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Tome 12 de la série bd « Jack Palmer ».

couverture bd L'enquête Corse

Une enquête du détective Jack Palmer en Corse ?

Explosive, forcément. On peut même dire que Palmer est en plein boum.

Trench-coat trop grand, chapeau mou et regard ahuri, il tente désespérément de prendre langue avec un certain Ange Leoni. Pas facile.

D’ailleurs, un des cafés de l’histoire s’appelle « café motus », et un autre « café omerta ». Tout est dit – enfin, façon de parler.

Un portrait au vitriol égrenant tous les clichés peu reluisants de la société corse et un anti-héros complètement dépassé par les événements sont les ingrédients de cet album hilarant, probablement l’un des plus cultes de Pétillon et de son détective fétiche.

À la lecture, difficile de respecter la loi du silence : on a plutôt tendance à hurler de rire !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’enquête Corse »


« L’Enquête Corse » de René Pétillon nous plonge dans un tourbillon d’humour et de mystère au cœur de l’île de Beauté.

À travers les aventures truculentes d’un journaliste parisien débarqué en Corse pour élucider un sombre conflit familial, Pétillon tisse une trame narrative aussi captivante que déjantée.

Son style graphique, à la fois épuré et expressif, donne vie à des personnages hauts en couleur, entre truands corses et figures pittoresques de l’île.

extrait bd L'enquête Corse

L’auteur excelle dans l’art du rebondissement, jonglant habilement entre suspense et comédie, pour offrir au lecteur un cocktail détonant d’émotions et de rires.

Cependant, derrière cette façade burlesque se profile aussi une subtile critique sociale. Pétillon esquisse en filigrane les tensions et les paradoxes qui habitent la Corse, entre traditions séculaires et modernité, entre fierté insulaire et aspirations au changement.

Si on peut regretter à l’auteur un traitement superficiel de ces enjeux, il n’en demeure pas moins que « L’Enquête Corse » offre une plongée jubilatoire dans l’âme corse, mêlant avec talent folklore local et intrigue policière.

Une bande dessinée aussi divertissante qu’intelligente, à déguster sans modération pour un voyage dépaysant au cœur de l’île de Beauté.

La Guerre d’Alan – Tome 3

Album publié en 2008 aux Editions L’association.


Résumé éditeur

couverture bd La Guerre d'Alan - Tome 3

Avec le troisième et dernier volume de La Guerre d’Alan d’Emmanuel Guibert se boucle un des chef-d’œuvres du catalogue de L’Association.

Aux souvenirs du soldat américain Cope des années de l’après-guerre, mis en forme de façon plus époustouflante que jamais, s’articule une enquête que Guibert est allé faire en Allemagne sur les traces de son ami disparu.

lien vers la guerre d'Alan

L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre d’Alan – Tome 3 »

« La Guerre d’Alan » de Emmanuel Guibert, dans son ultime volume, offre une introspection émouvante dans la vie post-guerre d’Alan Cope.

À travers le prisme de l’amitié, de l’amour et des choix de vie, Guibert brosse le portrait poignant d’un homme en quête de sens dans un monde en reconstruction.

L’essence même de cette bande dessinée réside dans ses personnages, en particulier la relation entre Alan et le couple formé par Gerhart Muench et Vera Lawson. Leur influence sur les décisions d’Alan dévoile la complexité des liens humains et souligne le pouvoir transformateur des rencontres.

extrait bd La Guerre d'Alan - Tome 3

Cependant, malgré cette profondeur émotionnelle, certains aspects de ce dernier tome suscitent des interrogations. La densité narrative peut parfois étouffer la subtilité de la prose de Guibert, tandis que la progression temporelle semble parfois précipitée, privant le lecteur de la pleine immersion dans les événements.

Pourtant, ces critiques ne font qu’effleurer la surface d’une œuvre qui transcende les frontières de la bande dessinée. Avec son mélange habile de dessins évocateurs et de récits captivants, « La Guerre d’Alan » offre une exploration profonde de la condition humaine, de la quête d’identité et de la recherche de connexion dans un monde marqué par la guerre et la reconstruction.

En conclusion, ce dernier tome de « La Guerre d’Alan » témoigne du talent indéniable d’Emmanuel Guibert pour raconter des histoires poignantes et universelles qui résonnent au plus profond de l’âme humaine.


Candide, de Voltaire – Tome 1

Album publié en 2008 aux éditions Delcourt.


Résumé éditeur

D’après le roman de Voltaire publié en 1759.

Candide vivait, en toute insouciance, dans le meilleur des mondes possible : le magnifique château westphalien de Tunder-Ten-Tronch.

Jusqu’au jour où, pour avoir osé poser les yeux sur la fille du châtelain, la belle Cunégonde, il est expulsé de ce petit paradis.

Dans son errance, Candide découvrira alors le monde tel qu’il est vraiment : un monde de guerres, de violence, de bêtise et de mort !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Candide, de Voltaire – Tome 1 »

L’adaptation en bande dessinée de « Candide, de Voltaire – Tome 1 » par Michel Dufranne est une entreprise ambitieuse qui revisite l’œuvre emblématique du siècle des Lumières.

Fidèle au récit original, cette version graphique transpose l’optimisme naïf de Candide et ses mésaventures tragiques dans un format accessible, tout en conservant la richesse des thèmes philosophiques de Voltaire.

Les illustrations de Vujadin Radovanovic apportent une vitalité visuelle indéniable. On peut regretter un manque de subtilité dans la représentation du second degré voltairien, qui pourrait mieux capter l’esprit critique et mordant de l’œuvre originale​​.

extrait bd Candide, de Voltaire - Tome 1

La bande dessinée réussit à captiver par son dynamisme et son approche narrative. La collaboration de Dufranne avec Gorian Delpâture, spécialiste de Voltaire, assure une adaptation respectueuse des thèmes centraux : la critique de l’optimisme philosophique, les ravages de la guerre, et l’hypocrisie religieuse​.

Cette adaptation en BD de « Candide » est une œuvre intrigante et accessible qui ouvre de nouvelles perspectives sur le classique de Voltaire, bien qu’elle ne remplace pas l’expérience du texte original pour les amateurs de littérature.


Les larmes de fées – Tome 02 – La Complainte des Morriganes

Album publié en 2008 aux éditions Soleil.


Concarneau, fin du XIXe siècle. Gwenn assiste, impuissante, au naufrage en mer d’Iroise du Dundee, le navire de son mari Erwan.

Dans l’épave échouée du bateau, elle retrouve le livre de bord de son époux, qui révèle un secret ancestral de marin : les Morriganes.

Elles vivent dans les océans avec les chevaliers Sylvains, qui protègent les terres granitiques, s’affrontent depuis des siècles et engloutissent les navires dans leur sillage.

Personne ne sait ce qui motive leur combat, mais tout semble lié à la dryade, une nymphe de la forêt, qui fait pleurer les fées par ses poèmes.

Gwenn, va parcourir la Bretagne pour retrouver la dryade et donner un sens à la mort de son cher et tendre Erwan. En chemin, elle fera d’étranges rencontres qui bouleverseront sa vie et la marqueront à tout jamais…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les larmes de fées – Tome 02 – La Complainte des Morriganes »

« Les larmes de fées – Tome 02 – La Complainte des Morriganes » est un chef-d’œuvre visuel signé François Debois et Alberto Jiménez Alburquerque.

Située à Concarneau à la fin du XIXe siècle, l’intrigue suit Gwenn, une veuve désespérée par la mort mystérieuse de son mari Erwan. À travers le journal de bord de ce dernier, elle découvre une bataille ancestrale entre les Morriganes, créatures marines, et les chevaliers Sylvains, gardiens des terres, liée à une dryade aux pouvoirs poétiques.

Le scénario, bien que riche en mythologie celtique, peut paraitre complexe et déroutant. Le rythme narratif peut se perdre dans des détours exotiques, mais l’œuvre excelle par son atmosphère immersive et ses dessins somptueux.

Les illustrations de Jiménez Alburquerque, pleines de détails et de vivacité, compensent largement une certaine faiblesse du récit.

« La Complainte des Morriganes » est une aventure fantastique qui séduira les amateurs de légendes et de beautés graphiques. Malgré quelques défauts narratifs, cette bande dessinée reste une expérience visuelle exceptionnelle, digne de figurer dans les collections des passionnés du genre.

Une œuvre à découvrir pour son esthétique enchanteresse et son univers captivant.



Lieu visité par la bd en Bretagne

Concarneau

Mise en bouche

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Futuropolis.


D’après la nouvelle de Philippe Djian publiée en 2003.

couverture bd Mise en bouche

Mise en bouche est une nouvelle de Philippe Djian paru en 2003 en supplément d’un magazine culturel.

À sa lecture, Jean-Philippe Peyraud a tout de suite eu envie d’adapter cette fantaisie dramatique en bande dessinée.


Quelques années plus tard, contact est pris, et Philippe Djian, qui aime particulièrement ce texte, mais aussi la bande dessinée, et apprécie le travail de Jean-Philippe Peyraud, donne immédiatement son accord.

Jean-Philippe Peyraud adapte la nouvelle en bande dessinée, tandis que Djian peaufine les dialogues…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Mise en bouche »


Dans « Mise en bouche », le pinceau de Jean-Philippe Peyraud s’empare avec une subtilité remarquable de la nouvelle de Philippe Djian pour tisser une toile graphique qui, à l’instar de ses protagonistes, captive et retient.

En marge des faits divers, le récit épouse une tangente intimiste, où une situation extrême – la prise d’otages dans une école maternelle – devient l’écrin d’une romance naissante et improbable.

Peyraud ne se contente pas de transposer; il transcende la matière première pour la fondre dans le moule de la bande dessinée avec une maîtrise qui s’admire à chaque planche. Son trait, épuré mais expressif, épouse les émotions et les sous-entendus, tandis que les couleurs de Laurence Croix apportent la profondeur nécessaire à l’ambiance confinée de ce huis clos palpitant.

extrait bd Mise en bouche

L’originalité de l’œuvre réside dans sa capacité à détourner l’attention du sensationnalisme pour la focaliser sur l’humain, ses failles et ses aspirations.

Le dessin simple mais poignant accompagne une narration où les non-dits ont autant de poids que les dialogues finement ciselés par Djian. La gestion des silences, les regards échangés, tout concourt à rendre cette histoire d’amour aussi délicate que le contexte est brutal.

Cette BD confirme l’engagement de Futuropolis dans la publication d’œuvres qui interpellent, déstabilisent et restent en mémoire bien après avoir tourné la dernière page.

Le petit bleu de la côte Ouest

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Jean-Patrick Manchette publié en 1976.

«D’un côté Manchette, de l’autre Tardi.
Le petit bleu de la côte Ouest nous parlait sur fond de Gerry Mulligan et Bob Brookmeyer, du temps d’alors, de la crise profonde d’un homme, reflet de celle du monde qui l’entourait.

Le temps d’alors est celui d’aujourd’hui. La crise est toujours là, sans doute encore plus profonde. Et Gerfaut continue d’avoir le « blues » et à tourner sur le boulevard périphérique extérieur de Paris, vers trois heures du matin, à 145 km/h, à la rencontre d’une inévitable violence. Tardi a trouvé l’équivalent graphique, « réaliste et critique », de ce monde perdu et violent. Il pratique l’arrêt sur image avec une précision clinique, notamment lorsque tout dérape.

Fidèle à l’esprit du texte, il s’est gardé de faire « davantage qu’un polar ». À l’heure où Manchette accède aux collections « littéraires », il s’est fait un point d’honneur d’entrer dans son univers. On peut tout aussi bien dire qu’il a invité Manchette dans le sien.»
François Guérif.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le petit bleu de la côte Ouest »

Dans « Le petit bleu de la côte Ouest« , Jacques Tardi se fait l’architecte d’un noir et blanc qui résonne avec la force d’un cri dans le silence de la nuit. Cette bande dessinée, adaptation du roman de Jean-Patrick Manchette, est un hommage au genre noir, porté par un dessin qui capte l’essence d’une époque et d’une société à la dérive.

Tardi, avec sa maestria graphique habituelle, traduit avec acuité les thèmes de Manchette : critique sociale, destin individuel broyé par les rouages implacables du capitalisme et une violence brute. Ses personnages sont taillés à la serpe, leurs visages ciselés traduisant une gamme d’émotions qui va de la désillusion la plus sombre à la rage la plus pure.

L’intrigue de « Le petit bleu de la côte Ouest » est celle d’un homme pris dans la tourmente d’une conspiration qui le dépasse. George Gerfaut, anti-héros malgré lui, se retrouve malencontreusement au centre d’une toile d’araignée dont chaque fil est trempé dans le poison de la trahison et de la corruption.

Tardi ne se contente pas de suivre le récit, il le transcende par des planches où la composition, le jeu d’ombres et de lumières, contribuent à créer une atmosphère oppressante, presque étouffante.

Le noir et blanc utilisé par Tardi n’est pas un simple choix esthétique, c’est un langage. Les contrastes marqués, les silhouettes et les décors urbains sont autant de métaphores visuelles d’un monde en noirceur, où les éclats de lumière sont d’autant plus éblouissants qu’ils sont rares et fugaces.

« Le petit bleu de la côte Ouest » est donc bien plus qu’une adaptation ; c’est une œuvre qui, tout en restant fidèle à l’esprit de Manchette, offre une vision unique et personnelle de Tardi. Le lecteur est invité non seulement à suivre une histoire, mais aussi à contempler une œuvre d’art où chaque case est un tableau.

Les marins perdus

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Futuropolis.


D’après le roman de Jean-Claude Izzo publié en 2000.

Pour son premier livre de bande dessinée, Clément Belin, marin de la marine marchande et dessinateur autodidacte, signe une adaptation touchante et juste du roman Les marins perdus de Jean-Claude Izzo.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les marins perdus »

Dans l’enceinte austère du vieux port de Marseille, « Les Marins perdus » de Clément Belin déploie une fresque graphique où la mer se fait miroir de l’âme humaine.

Adapté du roman de Jean-Claude Izzo, cet ouvrage en bande dessinée transpose avec une authenticité saisissante la détresse des marins ancrés malgré eux à quai, dans l’attente d’un avenir aussi brumeux que les eaux qu’ils ont jadis sillonnées.

Belin, par son pinceau trempé dans les teintes sépia, non seulement rend hommage à l’œuvre originale mais il nous invite aussi à contempler la ville de Marseille, non plus comme un simple décor, mais comme un personnage central, vibrant et complexe.

La sobriété du trait et la palette de couleurs contribuent à une ambiance de mélancolie douce, presque contemplative, qui enveloppe le lecteur tout au long des pages. Le récit, bien que condensé par rapport à la narration détaillée d’Izzo, conserve son essence, cette exploration profonde de l’errance et de la solitude.

« Les Marins perdus » est donc une œuvre empreinte d’une humanité brute et sans fard, où chaque case est une fenêtre ouverte sur l’abîme intérieur de ces hommes en quête de repères. Clément Belin, avec ce premier album, réussit le pari de nous immerger dans une atmosphère à la fois sombre et sublime, où chaque vague semble raconter une histoire, chaque rafale de vent apporter un soupir de ceux qui sont restés à bord, attendant le jour où la mer les reprendra.

L’Homme qui rit – Tome 2

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Victor Hugo publié en avril 1869.

Chaos vaincu.

couverture bd L Homme qui rit - Tome 2

Les années ont passé depuis que Gwynplaine, un garçon marqué d’une profonde cicatrice au visage, et Déa, un nourrisson endormi au pied d’un gibet, ont été recueillis par le vieil Ursus.

Désormais, ils connaissent le bonheur d’une vraie famille et partagent le succès de leur pièce de théâtre « Chaos vaincu ».

Mais la vie réserve aussi ses coups du sort…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Homme qui rit – Tome 2 »

Dans « L’homme qui rit – tome 2« , Jean David Morvan et Nicolas Delestret s’attaquent avec audace à l’adaptation d’une œuvre monumentale de Victor Hugo, un défi aussi périlleux que fascinant.

Là où la prose hugolienne tisse un drame social et humain dense, la bande dessinée doit transmuter la richesse textuelle en un langage visuel captivant.

Ce second tome s’inscrit dans la continuité du premier, explorant les conséquences d’une société clivée par les inégalités, à travers le prisme déformant de la difformité de Gwynplaine.

Le dessin de Delestret offre une interprétation graphique qui oscille entre fidélité à l’époque et modernité stylistique, une balance qui par moments enchante et, à d’autres, laisse une impression de discordance. L’illustrateur parvient néanmoins à capturer l’atmosphère sombre et la complexité des émotions, un exploit non négligeable.

Morvan, quant à lui, se heurte à l’immense tâche de condenser et de dialoguer un texte classique sans en perdre la substantifique moelle. Si parfois la narration s’avère dense, voire précipitée, elle demeure respectueuse de l’esprit hugolien, entre dénonciation sociale et quête identitaire.

Le récit se tisse autour de la troupe ambulante, devenue phare de la culture populaire londonienne, et des intrigues aristocratiques, où la jalousie et les complots mènent la danse. Les personnages, si vivement dessinés par Hugo, retrouvent une seconde vie sous le crayon de Delestret, et bien que le format séquentiel puisse limiter leur profondeur, leur essence tragique et leur lutte intérieure sont palpables.

« L’homme qui rit – tome 2 » est une œuvre de contrastes, où la réussite côtoie la limite des possibles de l’adaptation graphique. Si elle ne saurait égaler la puissance de l’original, elle demeure une porte d’entrée visuellement engageante vers l’univers de Hugo

A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Seconde partie

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Seconde partie » publiée en 2008 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1913.

couverture bd A la recherche du temps perdu - Un amour de Swann - Seconde partie

Depuis qu’Odette l’a renvoyé un soir de bonne heure, Swann est pris de violents sentiments mêlés de jalousie et de souffrance.

Il poursuit néanmoins sa vie mondaine, s’attirant ainsi les foudres des Verdurin qui l’évincent du petit clan ».

Dès lors, Odette prétexte de nouvelles obligations au grand désarroi de Swann, animé par la peur de voir lui échapper cette femme qui n’est pourtant « pas son genre ». »


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Seconde partie »

Stéphane Heuet s’empare de nouveau de l’univers proustien. « Un amour de Swann – Seconde partie » se dérobe sous les atours de la bande dessinée, dévoilant une Proust accessible, mais controversée.

Si l’initiative d’Heuet démocratise l’œuvre, la transposition du texte, dense et alambiqué, dans les bulles et les vignettes, éveille une dissonance entre le rythme de la lecture et celui de l’œil. Historiquement fiables, les illustrations étriquent cependant l’imaginaire, clôturant les possibles qu’une prose aussi riche que celle de Proust tend à infiniment ouvrir.

Cette adaptation graphique est un pont entre deux arts, mais peut-être au prix d’une essence littéraire qui ne vit que par la liberté des mots à peindre des mondes dans la conscience du lecteur.

A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie

Bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie » publiée en 2008 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Marcel Proust publié en 1913.

couverture bd A la recherche du temps perdu - Un amour de Swann - Première partie

En homme de la haute société, Swann fréquente les salons mondains de la fin du XIXe siècle.

Lorsqu’il rencontre Odette de Crécy, il n’éprouve aucune attirance pour cette jeune femme, frivole et superficielle, à la conversation dépourvue d’intérêt.

Pourtant, Swann se surprend à nourrir d’étranges sentiments pour elle lorsqu’un soir il la recherche, en vain, dans les bars et restaurants de la capitale.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « A la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie »


Dans la transposition graphique de Stéphane Heuet, « À la recherche du temps perdu – Un amour de Swann – Première partie« , l’essence proustienne se matérialise dans un éclat visuel. Heuet, tel un alchimiste de l’illustration, capte avec adresse le faste et l’ornementation de la fin de siècle, en résonance avec la prose délicate de Proust.

Cependant, en franchissant la barrière de l’écrit à l’image, les personnages gagnent en couleur mais perdent une nuance de complexité, flirtant parfois avec la caricature. Cette adaptation, bien que fidèle dans l’esprit, invite à un dialogue entre l’imaginaire du lecteur et l’interprétation de l’artiste, offrant une nouvelle porte d’entrée vers le grand œuvre proustien.