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Les Chevaux du Pech Merle – Tome 2 – Réminiscence

Bande dessinée publiée en 2019 aux éditions Joël Polomski.


couverture bd Les Chevaux du Pech Merle - Tome 2 - Réminiscence

Depuis des milliers d’années, les gravures et peintures de la grotte du Pech Merle étaient enfouies, inaccessibles, bien à l’abri dans leur écrin minéral.

En 1922, à la suite d’une succession de hasards, le jeune André David accompagné de son ami Henri Dutertre et de sa sœur Marthe vont entreprendre, au péril de leurs vies, une véritable expédition souterraine à l’issue de laquelle ces chefs-d’œuvre vont être restitués à l’humanité

Cela ne fut pas chose facile. Sans le travail acharné de l’abbé Amédée Lemozi, sans le soutien financier du mécène Jean Lebaudy, la grotte n’aurait sans doute pas connu la même histoire.

Revivez au travers de cet album la saga extraordinaire de la grotte-temple du Pech Merle.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Chevaux du Pech Merle – Tome 2 – Réminiscence »

Avec « Les Chevaux du Pech Merle – Tome 2 – Réminiscence », Joël Polomski offre une plongée captivante dans l’histoire de la redécouverte de la grotte ornée du Pech Merle, l’un des plus grands sanctuaires de l’art préhistorique en France.
L’album, publié en 2019, s’appuie sur des faits rigoureusement documentés : il retrace l’expédition de 1922 menée par André David, Henri Dutertre et Marthe David, qui mirent au jour, au péril de leur vie, les fresques millénaires restées cachées dans la pierre, tout en rendant hommage à l’abbé Amédée Lemozi et au mécène Jean Lebaudy, acteurs essentiels de la préservation du site.

Joël Polomski excelle à tisser une narration où l’aventure humaine, la curiosité scientifique et la transmission du patrimoine se rejoignent. Les personnages incarnent la passion, la ténacité et l’émerveillement face à la beauté fragile de l’art pariétal. La bande dessinée met en lumière la dimension collective de la découverte.

extrait bd Les Chevaux du Pech Merle - Tome 2 - Réminiscence

Le style graphique de Joël Polomski, à la fois précis et évocateur, restitue avec sensibilité l’atmosphère souterraine et la magie des parois ornées. Les planches alternent entre reconstitutions historiques et représentations fidèles des fresques, jouant sur les contrastes de lumière et de matière pour immerger le lecteur dans l’intimité minérale de la grotte. L’utilisation de couleurs sourdes et de textures granuleuses évoque la rudesse du monde souterrain tout en sublimant la délicatesse des œuvres préhistoriques.

Ce tome s’impose comme une bande dessinée remarquable, alliant rigueur historique, sens du récit et beauté visuelle. Elle séduira tant les amateurs d’histoire que les passionnés d’art. Un ouvrage à recommander à tous ceux qui souhaitent ressentir, le temps d’un album, la puissance intacte des chefs-d’œuvre du passé.


Les Chevaux du Pech Merle – Tome 1 – Genèse

Bande dessinée publiée en 2017 aux éditions Joël Polomski.


couverture bd Les Chevaux du Pech Merle - Tome 1 - Genèse

Le jeune Gabir était audacieux, plein d’ardeur et de vitalité. Il était persuadé devenir un jour le meilleur chasseur de son clan, les Oo-Dons.

Mais le destin en décida autrement. Sa rencontre avec Nordal, le chaman, l’emmènera au-delà des ombres…

En suivant son aventure dans cet extraordinaire labyrinthe de galeries ornées que constitue la grotte du Pech Merle, découvrez les images de cet exceptionnel sanctuaire, peintes ou gravées il y a 29 000 ans.

La grotte du Pech Merle est un authentique chef d’œuvre de l’art préhistorique.

Ce site préservé depuis des millénaires présente l’une des plus belles expressions artistiques de l’humanité.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Chevaux du Pech Merle – Tome 1 – Genèse »

Les Chevaux du Pech Merle – Tome 1 – Genèse de Joël Polomski s’impose comme une bande dessinée ambitieuse, à la croisée du récit préhistorique et de la reconstitution artistique. Joël Polomski, auteur passionné par le patrimoine du Lot, puise son inspiration dans les célèbres grottes ornées de Pech Merle, dont les chevaux ponctués constituent l’un des fleurons de l’art paléolithique français.

L’album s’articule autour d’une immersion dans la vie de nos ancêtres, en restituant avec fidélité le contexte du Magdalénien, il y a environ 16 000 ans. L’auteur met en scène la création des peintures pariétales, en s’appuyant sur les recherches archéologiques et les débats scientifiques autour de leur réalisme et de leur portée symbolique. 
Les thèmes de la transmission, de la relation à la nature et du rôle des femmes dans l’art préhistorique traversent l’ouvrage, conférant aux personnages une profondeur psychologique rare dans ce genre. Le regard porté sur les artistes du passé évite tout anachronisme, préférant suggérer l’ambivalence entre observation minutieuse du réel et interprétation symbolique des signes et des animaux.

Graphiquement, Joël Polomski adopte un style naturaliste, privilégiant des lignes précises et des couleurs sourdes qui évoquent la matière et la lumière des grottes. Les compositions rappellent les panneaux originaux, notamment par l’utilisation de motifs de ponctuations et de mains négatives, renforçant l’émotion et l’authenticité du récit.

Ce premier tome s’adresse autant aux amateurs d’histoire qu’aux passionnés d’art, offrant une expérience immersive et documentée. Joël Polomski réussit à rendre vivante la genèse d’un chef-d’œuvre pariétal, tout en invitant à la réflexion sur la puissance expressive de l’art des origines.


Anne de Bretagne

Album publié en 2025 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Une promesse d’indépendance.

couverture bd Anne de Bretagne

Le 19 mai 1514, le jeune François d’Angoulême, futur François 1er, épouse Claude de France, héritière du Duché de Bretagne. Par ce mariage, le riche et puissant territoire perd son indépendance. Chacun porte alors le deuil de la duchesse-reine Anne, morte quelques mois auparavant.
En réalité, c’est surtout l’enterrement d’une promesse faite par une petite fille à son père sur son lit de mort, 26 ans plus tôt : celle de ne jamais assujettir la Bretagne au royaume de France.
Intraitable, Anne a dû conquérir par la force et la diplomatie le trône ducal auquel elle n’avait pas droit du fait de son sexe. Mais, pour s’y maintenir, le mariage était nécessaire… y compris avec son pire ennemi.
Reine de France une première fois à 14 ans et une seconde à 21 ans, Anne de Bretagne résista à l’inexorable en assumant un véritable rôle de femme d’État, marquant l’Histoire plus que ses défunts époux royaux. Quand elle décède en 1514, elle n’a pas encore 37 ans et la Bretagne n’est toujours pas intégrée au royaume de France.

Bertrand Galic, Gwendal Lemercier et Claire L’Hoër nous font revivre la geste de cette duchesse-reine qui marqua son époque par sa résistance et s’imposa au fil du temps comme l’un des personnages les plus populaires de Bretagne, dont le destin contrarié aboutit au rattachement de son cher duché au royaume de France.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Anne de Bretagne »

Publié par Glénat en mai 2025, Anne de Bretagne est une œuvre signée Bertrand Galic au scénario, assisté par Claire L’Hoër, et Gwendal Lemercier au dessin. Cette bande dessinée retrace la vie d’Anne, duchesse de Bretagne, dont le destin politique a façonné à jamais l’histoire de cette région et du royaume de France.

Bertrand Galic choisit de débuter son récit par le mariage de Claude, fille d’Anne, avec le futur François Ier le 19 mai 1514, point culminant de la quête d’indépendance bretonne. Cette entrée en matière en forme d’ellipse narrative plonge immédiatement le lecteur dans la tension politique entre Duché et Couronne.
Le scénario alterne alors entre retours en arrière et séquences linéaires pour montrer comment Anne a forgé son autorité à travers des alliances stratégiques, des mariages et des traités, tout en portant un héritage d’abnégation pour son duché. Les conflits internes, comme le traité du Verger et la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, sont évoqués avec précision historique.

extrait bd Anne de Bretagne

Le dessin de Gwendal Lemercier se caractérise par un réalisme nuancé, où les décors ciselés de la cour et les costumes de la Renaissance bretonne sont restitués avec minutie. Le jeu de cadrages, alternant plans larges pour les scènes diplomatiques et gros plans intimistes sur le visage d’Anne, accentue la dimension psychologique du personnage.

Fidèle aux faits et riche en nuances, Anne de Bretagne offre une immersion dense dans les enjeux politiques et intimes d’une souveraine hors normes, recommandée aux amateurs d’histoire de la Bretagne.


Lieux visités par la bd en Bretagne

CouëronNantesRedon

La Longue Route

Album publié en 2025 aux éditions Gallimard.


Résumé

D’après l’œuvre de Bernard Moitessier publiée en 1971.

couverture bd La Longue Route

La Longue Route est une adaptation illustrée du récit mythique de Bernard Moitessier, navigateur de légende. L’ouvrage retrace son tour du monde et demi en solitaire, réalisé entre 1968 et 1969 à bord de son ketch, le Joshua.
Parti de Plymouth pour participer à la première course autour du monde en solitaire et sans escale, Bernard Moitessier, après avoir « bouclé la boucle » en vainqueur potentiel, choisit de ne pas rentrer et poursuit sa route vers le Pacifique, refusant la gloire et les honneurs.

Ce récit autobiographique, devenu culte parmi les marins et les amateurs d’aventure, est un véritable chant à la mer et à la liberté.
Bernard Moitessier y partage ses réflexions sur la solitude, la nature, la résistance humaine et la quête de sens, tout en décrivant la beauté et la rudesse de l’océan.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Longue Route »

La Longue Route de Stéphane Melchior et Younn Locard transforme le récit mythique de Bernard Moitessier en une épopée graphique saisissante. Cette adaptation de 344 pages retrace l’aventure extraordinaire du navigateur qui, en 1968, abandonna volontairement la première course autour du monde en solitaire pour poursuivre sa route vers l’infini océanique.

Le duo d’auteurs, tous deux imprégnés de culture maritime, livre une BD d’une rare justesse. Stéphane Melchior, qui vit au Bono près du lieu de repos de Bernard Moitessier , et Younn Locard, issu d’une famille de navigateurs, transcendent la simple adaptation biographique pour créer un véritable journal de bord introspectif.

extrait bd La Longue Route

Le style graphique de Younn Locard frappe par ses compositions inventives et son trait qui vibre comme des drisses sous les alizés. L’usage de quatorze nuances de gris colorés et l’aspect esquissé des dessins confèrent à l’ensemble une authenticité de carnet de voyage. Cette approche visuelle épouse l’introspection du navigateur, privilégiant l’émotion sur le spectaculaire.

La BD explore avec finesse les thèmes universels de la liberté, de la solitude choisie et du questionnement existentiel face à la modernité. Plus qu’un récit d’aventure, c’est une méditation poétique sur l’homme face à l’immensité qui résonne encore avec une troublante modernité.

Chronique des calanques : La dernière femme

Bande dessinée publiée en 2025 aux éditions Fedora.


couverture bd Chronique des calanques : La dernière femme

Alba, jeune femme préhistorique, ne vit que pour la chasse et se retrouve au désespoir lorsqu’elle apprend qu’une fois devenue femme elle devra renoncer à cette activité réservée aux hommes.
Révoltée, elle refuse cet avenir qu’on lui impose et s’engage alors dans une lutte contre la loi du clan.
Mais c’est vers le passé qu’elle va tenter de chercher des réponses et retrouver de l’espoir, plongeant jusqu’aux racines même des mystères de Terre-Mère : quels secrets cette grotte inondée et obscure mais remplie des ombres d’une époque bien différente renferme-t-elle ?  
Alba devra traverser bien des obstacles et des dangers pour trouver sa place dans ce monde.

Appréhender la grotte Cosquer telle que nos ancêtres du pléistocène la voyaient m’a toujours paru essentiel pour l’interprétation de ses œuvres. Ainsi, dès 2001, je proposais une étude pour tenter de restituer la façon dont les hommes préhistoriques avaient pu percevoir et utiliser ses reliefs, ses voûtes et ses parois grâce à leurs moyens d’éclairage primitifs. Mais comment rendre par la photographie toute la beauté et l’exactitude des ambiances lumineuses ainsi créées ?


Au début des années 2000, la sensibilité, la dynamique et la résolution des capteurs photos numériques ne s’y prêtaient pas et l’usage des films argentiques avait aussi ses propres limites. Joël Polomski, par la force et la précision de son dessin, nous invite enfin, avec une restitution parfaite, à la contemplation de ces décors fascinants. Oui, aujourd’hui, la plus juste représentation des ambiances souterraines que j’ai pu vivre en 30 ans de travail dans la grotte Cosquer se trouve dans les livres que vous avez en main.

Mais, que l’on s’y trompe pas, ce livre n’est pas qu’un simple récit, un de plus, sur une préhistoire fantasmée, où chacun projette ses certitudes pour combler les vides archéologiques. Non, il va bien au-delà, entraînant le lecteur, à travers une trame fondée sur la connaissance scientifique, à s’interroger sur comment « faire société ».

C’est une question délicate posée depuis l’apparition des premiers groupes humains et l’accroissement démographique, amenant l’auteur à nous proposer une redécouverte de la grotte Cosquer et ce moment critique de l’humanité lorsque celle-ci s’invente de nouvelles règles sous la pression du changement climatique et biologique mais où se développent aussi, avec la notion de propriété territoriale, la jalousie, la guerre et le patriarcat.
Ce livre est une réflexion sur notre passé et une inspiration pour notre avenir, nous rappelant l’importance de l’égalité et de la justice dans la construction de nos sociétés.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Chronique des calanques : La dernière femme »

La BD de Joël Polomski nous transporte dans un récit, où la grotte Cosquer devient le théâtre d’une quête identitaire bouleversanteAlba, jeune chasseuse préhistorique rebelle, incarne une révolte fondatrice contre les interdits imposés par sa tribu. Privée de sa passion pour la chasse au moment de devenir femme selon les codes de son clan, elle entame une fuite existentielle qui la mène aux profondeurs mystérieuses d’une grotte inondée.

Joël Polomski déploie un récit initiatique où l’héroïne découvre, dans les ténèbres de la caverne, les traces d’un passé révélateur. Cette grotte-sanctuaire, évocation directe de la grotte Cosquer, devient un personnage à part entière. Les peintures rupestres et les vestiges qu’Alba y contemple lui révèlent l’existence d’autres femmes, libres et respectées, remettant en question l’ordre patriarcal de sa tribu. Cette dimension archéologique, rigoureusement documentée grâce à la collaboration avec Luc Vanrell, spécialiste reconnu de la grotte Cosquer, confère à la BD une authenticité saisissante.

extrait bd Chronique des calanques : La dernière femme

Le dessin de Joël Polomski, caractérisé par une approche picturale et minérale, sublime les paysages des Calanques. Ses tonalités ocres, bleutées et brunes évoquent avec justesse la roche, l’eau et la terre de ce territoire méditerranéen. L’auteur, reconnu pour son travail méticuleux et sa rigueur historique, alterne entre pages contemplatives et séquences dynamiques. Les scènes souterraines révèlent une maîtrise remarquable du clair-obscur, où l’obscurité et la lumière des torches dialoguent dans un jeu de textures presque tactile.

Joël Polomski évite les clichés d’un passé figé pour représenter la préhistoire comme un espace de tensions culturelles et de possibles subversions. Cette vision nuancée fait écho aux récentes découvertes archéologiques démontrant la participation active des femmes à la chasse préhistorique. L’auteur parvient ainsi à questionner la construction des rôles genrés dès les âges les plus anciens, transformant son récit en parabole sur l’émancipation féminine.

La sobriété du texte, souvent réduit au minimum, laisse le dessin porter l’intensité émotionnelle. Cette économie de texte renforce le pouvoir de suggestion de l’œuvre, particulièrement lors de la découverte des peintures pariétales. Joël Polomski offre ainsi une lecture alternative et sensible de la Préhistoire, où la grotte Cosquer devient le symbole d’une mémoire féminine universelle à redécouvrir.

Chronique des calanques : La dernière femme est une BD remarquable, qui allie rigueur scientifique et qui interroge notre rapport aux origines et à l’égalité.

Le signe de Pao

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Eidola.


couverture bd Le signe de Pao

Une aventure initiatique et scientifique imaginée autour de signes pariétaux réels, il y a plus de 20 000 ans.

Le jeune Wu voyage dans des paysages enneigés, propageant les découvertes techniques de son temps de tribu en tribu. Parti du bord de la Méditerranée, il atteint un jour le littoral atlantique.

Alors qu’il remonte un fleuve, il est attaqué et se réfugie auprès d’une tribu menée par une jeune fille battante, Pao, dont le front porte un signe appelé aujourd’hui signe du placard.

Il en tombe bientôt amoureux. Wu montre à la tribu de nouvelles techniques, l’aiguille à chas, l’hameçon et le propulseur.

Pao envisage alors d’utiliser cette nouvelle arme pour se libérer du joug de leurs voisins menés par le cruel Sar, vêtu d’un costume d’oiseau de proie.

Le signe du placard ou aviforme dessiné sur le front de Pao est présent dans plusieurs grottes françaises en Charente, Dordogne, dans le Lot et à Marseille. Il est souvent accompagné d’un homme transpercé de sagaies.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le signe de Pao »

Dans « Le Signe de Pao« , Jean-François Chanson et Juliette Vaast nous transportent à une époque préhistorique fascinante, mêlant avec talent aventure humaine et découverte archéologique.

L’histoire, bien que fictive, s’appuie sur des références historiques précises, enrichissant ainsi le récit d’une profondeur rare pour une bande dessinée de ce genre. Wu, le protagoniste, symbolise à lui seul le progrès et la curiosité humaine, tandis que Pao incarne la résistance face à l’oppression.

Jean-François Chanson propose un scénario captivant où amour, vengeance et survie s’entrelacent, créant un rythme haletant. Le lecteur est immédiatement immergé dans une époque lointaine mais rendue accessible grâce à des dialogues justes et des intrigues universelles. Le signe mystérieux que porte Pao sur son front, véritable fil rouge du récit, donne une dimension presque mystique à l’œuvre, tout en restant ancré dans des réalités archéologiques​.

extrait bd Le signe de Pao

Les illustrations de Juliette Vaast sont un autre point fort du livre. Son trait précis, allié à des décors fidèles à l’environnement préhistorique, permet de donner vie à ce monde ancien avec une clarté visuelle remarquable. Chaque planche nous plonge dans une atmosphère à la fois sauvage et poétique​.

« Le Signe de Pao » est une œuvre à la fois divertissante et pédagogique, où l’authenticité des détails historiques renforce un récit passionnant.

Une aventure qui saura ravir autant les amateurs de bande dessinée que les passionnés de préhistoire.

La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer

Album publié en 2025 aux Editions Locus Solus.


couverture bd La Tempête - 3 jours et 3 nuits en enfer

Ce titre est basé sur une histoire vraie, celle de la fameuse tempête de septembre 1930, la plus forte et la plus meurtrière du XXe siècle pour la marine en France, dans les ports de la pointe du Finistère jusqu’à La Rochelle.
Des jours et des nuits en enfer pour 27 bateaux de pêche qui coulent au sud de l’Irlande, et plus de 200 morts/disparus.

Le navire thonier Saint-Budoc sur lequel le lecteur/la lectrice embarque se fait le narrateur du drame : on suit ce que vit et ressent l’équipage en accédant aux pensées – et au passé – de ceux qui versent leur sang à bord, sur « son » pont : le capitaine Tonkin, patron ou mestr bag ; Trompe-la-Mort ; le vieux Fañch Brigand, dit Bamboche ; et enfin le mousse Jakez Louarn, dont c’est la première marée…
Pendant qu’à terre les épouses, les sœurs, les ouvrières des conserveries remarquent dans les fameux intersignes (un objet qui tombe, le son d’un tocsin imaginaire…) que quelque chose d’anormal se passe, là-bas…
La vie à bord – le bateau, les gestes et paroles des marins, leurs attitudes face aux éléments – est décrite avec un réalisme bluffant, qui nous transporte au plus près de l’événement.
On s’attache au personnage du jeune mousse qui révèle son courage dans l’adversité.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer »

Publié en mai 2025 aux éditions Locus Solus, La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer réunit le scénariste brestois Michaël Le Galli et le dessinateur finistérien Stéphane Héloret autour d’un projet longuement mûri. Cette bande dessinée de 64 pages plonge le lecteur dans la catastrophe maritime la plus meurtrière du XXe siècle en France : la tempête du 17 au 20 septembre 1930, qui coûta la vie à 207 marins et fit sombrer 27 dundees au large de l’Irlande.

Le duo d’auteurs finistériens transforme le thonier Saint-Budoc en narrateur de cette tragédie, suivant l’équipage dans ses derniers instants. Le scénario de Michaël Le Galli excelle dans la caractérisation des personnages : le capitaine Tonkin, le vieux Fañch Brigand dit Bamboche, Trompe-la-Mort et surtout le jeune mousse Jakez Louarn, dont c’est la première marée. 

L’authenticité du récit s’appuie sur une documentation rigoureuse de cette tempête d’équinoxe qui frappa particulièrement les ports bretons d’Étel, Groix et Port-Louis. Le traitement des intersignes, ces présages que ressentent les femmes restées à terre, ancre profondément l’œuvre dans la culture maritime bretonne.

extrati bd La Tempête - 3 jours et 3 nuits en enfer

Stéphane Héloret, formé aux Beaux-Arts de Rennes et à l’École de Bande Dessinée d’Angoulême, livre ici un travail graphique d’une maturité saisissante. Son trait « abouti » traduit avec justesse la dureté de la pêche dans les regards et les postures des personnages. La couverture, zébrée par un éclair foudroyant qui fend la mer, annonce d’emblée l’intensité visuelle de l’album.

Le dessinateur quimpérois, dont le grand-père était pêcheur sur un misainier (petit bateau de pêche Breton), insuffle une authenticité aux scènes maritimes. Son style graphique soutient la montée dramatique, particulièrement dans les séquences où l’équipage doit laisser ses états d’âme de côté pour contourner le destin.

La Tempête s’impose comme un témoignage graphique sur cette catastrophe. Cette bande dessinée maritime s’adressera aux passionnés d’histoire navale ainsi qu’aux passionnés d’histoire Bretonne. Cette BD honore la mémoire des marins disparus en septembre 1930.



Lieux visités par la bd en Bretagne

EtelIle de GroixPort-Louis

La maison des enfants – L’incroyable sauvetage des enfants juifs de Moissac

Album publié en 2025 aux Editions Plein Vent.


couverture bd La maison des enfants

Après la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942, l’étau se resserre sur les Juifs vivant en zone libre.
À Moissac, dans le Sud-Ouest, une maison, tenue par un couple d’éclaireurs israélites, accueille des enfants. La menace d’une rafle se rapproche. Pour leur permettre d’échapper à la déportation, un réseau de résistants juifs, baptisé La Sixième, va tenter de tous les sauver avec la complicité d’habitants de la ville.
Commence alors une course contre la montre afin de mettre les enfants à l’abri. De jeunes scouts vont s’engager dans cette opération périlleuse, avec pour seules armes le courage et le sens du sacrifice.
Cette bande dessinée met en lumière l’action de La Sixième et de tous les résistants qui ont œuvré à ce sauvetage.
Une histoire vraie et exemplaire pour la jeunesse d’aujourd’hui.
Leur devise était « servir ». Elle le restera jusqu’au bout.Anny Latour


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La maison des enfants »

Publié aux éditions Plein Vent en mai 2025, La maison des enfants illustre avec une précision documentaire l’un des épisodes les plus méconnus de la Résistance française. Pierre-Roland Saint-Dizier, scénariste spécialisé dans les récits historiques, s’empare de l’histoire authentique de la maison de Moissac qui abrita près de 500 enfants juifs entre 1939 et 1943.

Le récit débute après la rafle du Vel d’Hiv de juillet 1942, quand l’étau se resserre sur les Juifs en zone libre. Pierre-Roland Saint-Dizier orchestre magistralement la course contre la montre menée par le réseau de résistants juifs baptisé « La Sixième », dirigé par des figures comme Robert Gamzon (alias Castor) et le couple Shatta et Bouli Simon. La scénario privilégie l’humanité des personnages sans tomber dans l’excès, révélant la complexité psychologique des jeunes scouts engagés dans cette mission périlleuse.

extrait bd La maison des enfants

Andrea Mutti, dessinateur italien reconnu pour son trait réaliste et précis, livre ici une interprétation visuelle d’une rare justesse. Son style, déjà éprouvé dans des œuvres historiques comme Campus Stellae, sert parfaitement l’intensité dramatique du récit. La colorisation d’Angelo Bussacchini, maître de la technique à l’huile, apporte une profondeur émotionnelle.

Cette bande dessinée s’impose comme un témoignage essentiel, fidèle à la devise des Éclaireurs Israélites de France : « servir ». Une œuvre indispensable pour transmettre aux jeunes générations cette page d’héroïsme ordinaire, où courage et sens du sacrifice ont permis de sauver des centaines de vies.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Moissac

Paroles d’enfants cachés 1939 – 1945

Album publié en 2025 aux Editions Soleil.


couverture bd Paroles d'enfants cachés 1939 - 1945

À l’âge de l’insouciance, projetés dans la guerre, marqués d’une étoile jaune et souvent séparés de leurs parents, des milliers d’enfants ont dû apprendre à se méfier, à mentir et se cacher.
Ils ont noté leurs souvenirs dans des lettres ou des journaux intimes, adaptés ici en histoires courtes qui constituent un témoignage attestant des parts d’ombre et de lumière de notre Histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Paroles d’enfants cachés 1939 – 1945 »

La BD sortira en septembre 2025.


Les Enfants de Buchenwald

Album publié en 2025 aux Editions Steinkis.


couverture bd Les Enfants de Buchenwald

En avril 1945, à la libération du camp de Buchenwald, plus d’un millier d’enfants juifs ne savent pas où aller. Ils ont miraculeusement survécu et sont pour la plupart orphelins. Une mobilisation internationale, animée par l’Œuvre de Secours aux Enfants, organise leur prise en charge et tente de les aider.
En juin 1945, 426 d’entre eux sont accueillis en Normandie, le temps d’un été. Ils sont en mauvaise santé, traumatisés et sans repères. Médecins, éducateurs et assistantes sociales vont les soigner, les aider à se reconstruire, et à reprendre goût à la vie.

Dans ce récit inspiré de témoignages, Dominique Missika nous raconte l’histoire bouleversante des Enfants de Buchenwald.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Enfants de Buchenwald »

En juin 1945, 426 enfants survivants de Buchenwald trouvent refuge en Normandie, au préventorium d’Écouis, sous l’égide de l’Œuvre de Secours aux Enfants. Cette page méconnue de l’après-Shoah constitue le cœur du roman graphique Les Enfants de Buchenwald, fruit de la collaboration entre l’historienne Dominique Missika, l’illustratrice Anaïs Depommier et la coloriste Alessandra Alexakis.

Dominique Missika, forte de son expertise d’historienne et de son travail à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah , choisit délibérément de ne pas représenter l’horreur des camps mais de se concentrer sur « l’après » : ce moment crucial où des orphelins traumatisés doivent réapprendre leur humanité. Le récit, nourri de témoignages authentiques et d’un travail documentaire de deux ans , suit le parcours de quatre personnages fictifs mais représentatifs : Zeev, Fischel, Chaïm et Aron. Cette approche permet d’incarner l’expérience collective tout en préservant la vérité historique des 426 jeunes survivants accueillis en France.

extrait bd Les Enfants de Buchenwald

Anaïs Depommier, formée à l’école Émile Cohl , développe un style graphique d’une sobriété remarquable qui évite l’écueil du voyeurisme. Ses dessins servent parfaitement le propos : plutôt que d’illustrer l’indicible, ils accompagnent avec délicatesse la reconstruction progressive de ces adolescents. Alessandra Alexakis apporte une mise en couleur qui « donne une touche de douceur aux personnages malgré l’horreur » , créant une atmosphère propice à l’empathie.

L’ouvrage s’appuie sur une documentation exceptionnelle : témoignages de survivants comme Elie Wiesel, archives de l’OSE, photographies d’époque. Il met en lumière le rôle déterminant des éducateurs – Rachel Minc, Gaby Cohen, Judith Hemmendinger – qui accompagnèrent ces jeunes dans leur retour à la vie. Cette rigueur transforme la bande dessinée en véritable outil pédagogique, particulièrement adapté aux établissements scolaires.

En évoquant ces semaines cruciales de l’été 1945 à Écouis, la BD révèle comment l’humanité peut renaître après l’indicible, grâce à la bienveillance et à la solidarité. Cette bande dessinée, portée par une équipe créatrice de talent et éditée avec soin par Steinkis , est une œuvre remarquable pour transmettre la mémoire de la Shoah aux nouvelles générations.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Buchenwald