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Les vikings en bande dessinée

Bande dessinée publiée en 2025 aux éditions Orep.


couverture bd Les vikings en bande dessinée

— Des nana… des navires !! Des navires approchent !!

— Les portes ! Fermez les portes !!!

— Prenez tout, nobles guerriers. Tout ceci est à vous.

— Beau butin, Gunnar ! Le chef avait raison : le pillage, ça rapporte plus que le commerce.

Explorateurs, commerçants mais aussi pillards, les vikings mènent des raids meurtriers sur un territoire qui sera bientôt la France.
Partis de Scandinavie à bord de leurs célèbres bateaux, ils pillent les villes et les monastères, semant
la terreur sur leur passage.

Mais, dans ce livre, tu découvriras aussi que ces hommes du Nord ont fini par s’installer en France et par fonder la Normandie.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les vikings en bande dessinée »

Les Vikings en bande dessinée d’Isabelle Bournier et Sébastien Corbet constitue une réussite de vulgarisation historique pour la jeunesse. Cette publication des éditions OREP retrace l’épopée scandinave du VIIIe au XIIe siècle, du premier raid de Lindisfarne (793) jusqu’au traité de Saint-Clair-sur-Epte qui fonde la Normandie en 911.

L’historienne Isabelle Bournier, directrice culturelle du Mémorial de Caen, déploie une narration qui évite l’écueil du simple résumé chronologique. Son scénario articule habilement raids saisonniers et installation durable, incarnant les enjeux politiques à travers des figures comme Rollon. Le récit démystifie intelligemment ces « hommes du Nord », révélant leur complexité au-delà des clichés du pillard sanguinaire.

Le dessinde Sébastien Corbet, dessinateur normand confirmé, se révèle particulièrement adapté au propos. Son style « expressif mais authentique » soutient parfaitement l’alternance entre séquences d’action et passages contemplatifs. La collaboration entre précision historique et humour maîtrisé rend accessible une période complexe sans sacrifier l’exactitude.

Enrichi d’un cahier pédagogique de dix pages, cet album de 48 pages est un vrai outil de découverte idéal pour les élèves du primaire et du collège, alliant divertissement et apprentissage.

Vague d’amour

Album publié en 2021 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

couverture bd Vague d'amour

Un illustrateur virtuose croque la Bretagne.

De Renoir à William Turner, en passant par Corot, Gauguin, Henri Rivière ou Matisse, la Bretagne a de tous temps inspiré les peintres et illustrateurs.
François Ravard, auteur de bande dessinée résidant à Dinard, est de ceux-là. Et lorsqu’il quitte sa table à dessin, il aime croquer sa Bretagne, ses couleurs, ses rivages, ses plages et ses habitants dans de belles et touchantes illustrations aussi drôles que sensibles.

Le présent recueil, sorte de compagnon à Pas un jour sans soleil, réunit une soixantaine de dessins, présentant une galerie d’instants drôles et touchants où, quelle que soit la météo, la Bretagne, elle, reste toujours belle.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Vague d’amour »

Vague d’amour : Une aquarelle des âmes bretonnes

Dans ce recueil poétique paru chez Glénat en juillet 2021, François Ravard délaisse momentanément sa table à dessin de bédéiste pour nous offrir une soixantaine d’illustrations célébrant sa Bretagne d’adoption. Résident de Dinard, l’auteur capture avec délicatesse les rivages, les plages et les habitants de cette région qui a inspiré tant d’artistes avant lui, de Renoir à Gauguin.

À travers des aquarelles aux teintes douces et lumineuses, François Ravard nous invite à contempler ces petits moments suspendus du quotidien balnéaire : une rencontre fortuite entre une vacancière et une mouette, un vieil homme qui retrouve son reflet d’enfant, des scènes de plage empreintes d’une tendre malice. Chaque illustration, dans sa sobriété apparente, raconte une histoire complète où l’humour côtoie la nostalgie.

François Ravard fait preuve d’un talent d’observation rappelant celui de Sempé, croquant ses sujets avec un regard bienveillant qui n’exclut jamais la dimension comique de nos comportements humains. Son dessin épuré laisse respirer l’émotion et traduit avec justesse la poésie des côtes bretonnes.

Compagnon idéal du précédent recueil « Pas un jour sans soleil« , cet ouvrage s’adresse autant aux amoureux de la Bretagne qu’aux admirateurs d’illustrations sensibles et spirituelles. Une véritable bouffée d’air marin qui persistent bien après la dernière page tournée.


Lieu visité par la bd en Bretagne

Dinard

Le Journal d’Anne Frank

Album publié en 2017 aux Editions Calmann-Lévy.


Publié pour la première fois le 25 juin 1947 sous le titre « Het Achterhuis » (« L’Annexe »)

couverture bd Le Journal d'Anne Frank

Ari Folman et David Polonsky, scénariste et illustrateur de Valse avec Bachir, ont réalisé cette adaptation en roman graphique du Journal d’Anne Frank.

Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933.
À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu’en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s’installent clandestinement dans « l’Annexe »de l’immeuble du 263, Prinsengracht, où Anne écrit son journal.
Le 4 août 1944, la famille est arrêtée vraisemblablement sur dénonciation. Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945,peu après sa sœur Margot.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Journal d’Anne Frank »

L’adaptation en bande dessinée du Journal d’Anne Frank par Ari Folman et David Polonsky représente un défi éditorial audacieux. Les créateurs de Valse avec Bachir livrent ici la première adaptation graphique officielle de ce témoignage fondamental, transformant 360 pages de journal intime en 162 pages illustrées en conservant l’essence du texte original.

L’ouvrage alterne entre extraits intégraux du journal et représentations visuelles, préservant ainsi la voix authentique d’Anne Frank. Les auteurs restituent avec justesse les thèmes universels du passage à l’âge adulte, des questionnements identitaires et de la condition adolescente dans un contexte tragique. Cette approche permet de retrouver la maturité surprenante d’Anne, ses touches d’humour et sa capacité d’introspection.

extrait bd Le Journal d'Anne Frank

Le choix d’illustrations colorées et poétiques, loin du noir et blanc attendu, insuffle une vivacité particulière au récit. La mise en page, alternant vignettes classiques et doubles pages, rend le texte accessible sans infantiliser le propos. Certaines séquences oniriques illustrent les aspirations et les angoisses de l’adolescente.

Cette adaptation réussit le pari de transmettre aux nouvelles générations un témoignage essentiel, tout en respectant scrupuleusement la mémoire de son auteure. Une BD indispensable pour découvrir ou redécouvrir ce monument littéraire.


Le meilleur des mondes

Album publié en 2022 aux Editions Philéas.


Adapté du roman d’Aldous Huxley (publié pour la première fois le 4 février 1932).

couverture bd Le meilleur des mondes

Le chef-d’œuvre d’Aldous HuxleyLe Meilleur des Mondes, « L’une des œuvres dystopiques les plus prophétiques du XXe siècle » ( Wall Street Journal), pour la première fois adapté en roman graphique.

Publié pour la première fois en 1932, Le Meilleur des Mondes est l’une des œuvres les plus vénérées et les plus profondes de la littérature du XXe siècle.
Abordant les thèmes de l’hédonisme et du contrôle, de l’humanité, de la technologie et de l’influence, le classique d’Aldous Huxley est un reflet et un avertissement pour l’époque à laquelle il a été écrit, mais reste terriblement pertinent aujourd’hui.
L’adaptation revisitée de cette récit puissant et stimulant par Fred Fordham révèle une identité visuelle inédite, la présentant à une nouvelle génération de lecteurs modernes d’une manière originale et convaincante.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le meilleur des mondes »

Cette adaptation graphique du chef-d’œuvre d’Aldous Huxley par Fred Fordham constitue une réussite artistique majeure. L’artiste londonien, déjà reconnu pour ses adaptations de classiques littéraires (Gatsby le magnifique), offre ici une première transposition en bande dessinée de ce monument de la littérature dystopique publié en 1932.

Fred Fordham capture avec fidélité l’essence du roman original : cette société futuriste de l’an 632 « de Notre Ford » où l’eugénisme, le conditionnement et l’hédonisme orchestrent un bonheur artificiel. La trajectoire de Bernard Marx, Alpha inadapté, et la découverte de John le « Sauvage » révèlent avec acuité les mécanismes d’aliénation d’une civilisation obsédée par la stabilité et la consommation.

Le style graphique de Fred Fordham s’avère parfaitement adapté au propos. Son trait épuré et ses couleurs éthérées créent une atmosphère « surréelle » qui souligne l’aseptisation de cette société déshumanisée. L’utilisation intelligente de l’iconographie moderne des réseaux sociaux établit un parallèle avec notre époque, renforçant la dimension prophétique de l’œuvre.

Cette adaptation de 240 pages révèle une identité visuelle inédite qui présente ce classique à une nouvelle génération. Fred Fordham réussit le défi de rendre accessible sans simplifier, offrant une lecture à la fois fidèle et contemporaine de ce roman . 

Roi rose

Album publié en 2009 aux Editions Gallimard.


Adapté de la nouvelle « Chronique des jours désespérés » de Pierre Mac Orlan (publiée pour la première fois en 1927).

couverture bd Roi rose

En sauvant de la noyade un nouveau-né, les pirates du «Hollandais volant», vaisseau fantôme errant sans fin sur les mers, retrouvent goût à la mort.
Roi rose, comme ils le surnomment, grandit parmi les squelettes en rêvant du jour où à son tour il sera mort. Mais le voyage de l’enfance a pour lui une autre fin.

«Roi rose» est une nouvelle extraite de «Chronique des jours désespérés».
David B. adapte Mac Orlan et réalise un rêve vieux de vingt ans. Son art de la narration et l’incomparable force graphique de ses planches servent une fable sur l’enfance : drôle, sombre et poétique à la fois.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Roi rose »

Vingt ans d’attente ont été nécessaires à David B. pour concrétiser son projet d’adapter Roi Rose, nouvelle extraite de Chronique des jours désespérés de Pierre Mac Orlan. Cette fable maritime, née de la désillusion post-Grande Guerre de l’auteur du Quai des Brumes, trouve chez le fondateur de L’Association une résonance parfaite.

L’histoire suit l’équipage fantôme du Hollandais Volant, condamné à errer éternellement sur les océans, jusqu’à ce qu’un nourrisson vienne bouleverser leur malédiction. David B. transforme cette rencontre entre la vie et la mort en une méditation philosophique sur l’apprentissage de l’existence.

extrait bd Roi rose

Graphiquement, l’auteur de L’Ascension du Haut Mal déploie tout son talent de dessinateur. Ses pirates squelettiques aux expressions saisissantes, ses cadrages inventifs et ses couleurs soigneusement choisies créent un univers fantasmagorique. Le trait de David B., reconnaissable entre tous, sert parfaitement cette atmosphère où se mêlent macabre et tendresse.

Roi Rose constitue une introduction idéale à l’univers de David B., démontrant sa capacité à s’approprier totalement l’imaginaire de Pierre Mac Orlan. Une adaptation qui redonne brillamment ses couleurs au pavillon noir !

Les contes du chat perché – 2

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Gallimard.


D’après les contes de Marcel Aymé publiés entre 1934 et 1946.

couverture bd Les contes du chat perché - 2

«Soyez sages!» Leurs parents n’ont pas plus tôt quitté la maison que Delphine et Marinette enfreignent leurs recommandations…


—Les Cygnes (1939) :
Malgré l’interdiction formelle de leurs parents Delphine et Marinette traversent la route et se retrouvent au mystérieux rendez-vous des animaux perdus…
—Le Loup (1931) :
Bien qu’elles ne soient pas dupes de la douceur et de la bonté affichées par le Loup, elles lui ouvrent la porte et passent en sa compagnie la plus belle des après-midi. Ce charmant compagnon de jeu saura-t-il continuer à jouer au loup sans mettre les deux sœurs en danger?

Deux contes savoureux, loufoques et cruels.
Titre recommandé par le ministère de l’Éducation nationale, pour le cycle 3 de l’école primaire (CM1-CM2)


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les contes du chat perché – 2 »

Dans ce second opus des « Contes du Chat Perché » publié chez Gallimard en novembre 2008, Agnès Maupré poursuit avec brio son adaptation des œuvres de Marcel Aymé. Ce volume nous invite à redécouvrir deux histoires emblématiques – « Les Cygnes » et « Le Loup » – où les intrépides Delphine et Marinette continuent de défier l’autorité parentale avec une candeur désarmante.

L’artiste parvient à capturer l’essence même des contes originaux tout en leur insufflant une vitalité nouvelle. Son trait dynamique, résolument contemporain, traduit avec justesse l’innocence malicieuse des fillettes et la dimension fantastique de leur univers. Le choix audacieux d’un style épuré, rehaussé par un travail d’aquarelle aux teintes vives, apporte une fraîcheur bienvenue à ces histoires intemporelles. Cette esthétique colorée sert admirablement le scénario en soulignant tant la légèreté des moments ludiques que la tension dramatique des situations périlleuses.

extrait bd Les contes du chat perché - 2

Agnès Maupré excelle particulièrement dans sa capacité à explorer les thèmes universels chers à Marcel Aymé : la frontière perméable entre le monde animal et humain, la désobéissance comme apprentissage, et la complexité des relations familiales. Son découpage narratif, d’une lisibilité exemplaire, rend ces récits accessibles sans jamais les dénaturer.

Cette adaptation séduira autant les lecteurs nostalgiques des textes originaux que les nouveaux venus, petits ou grands. Un équilibre parfait entre fidélité à l’œuvre source et vision artistique personnelle, qui confirme le talent d’Agnès Maupré et nous fait attendre avec impatience les volumes suivants

Les contes du chat perché – 1

Bande dessinée publiée en 2007 aux éditions Gallimard.


D’après les contes de Marcel Aymé publiés entre 1934 et 1946.

couverture bd Les contes du chat perché - 1

Delphine et Marinette ne sont pas toujours prudentes. Et les parents sont parfois si méchants! Heureusement, les filles ont de bons amis parmi les animaux de la ferme…

«La patte du chat» (1944)
Delphine et Marinette cassent un vieux plat de faïence dans la cuisine de la ferme.
Pour les punir, les parents décident de les envoyer chez l’affreuse tante Mélina, avec sa bouche sans dents et son menton plein de barbe.

«Le canard et la panthère» (1937)
Les parents regardent le canard avec des yeux gourmands. C’est le moment de lui conseiller de faire un grand voyage.

Adaptation du chef-d’œuvre intemporel de Marcel Aymé, deux contes savoureux, loufoques et cruels, où le merveilleux se mêle au quotidien avec une grâce inégalée.
le cycle 3 (en classe de CM1-CM2).

Agnès Maupré, étudiante aux Beaux-Arts de Paris, signe ici sa première bande dessinée. Elle y révèle un talent remarquable d’audace, de vitalité et de charme.

Titre recommandé par le ministère de l’Éducation nationale pour le cycle 3 (en classe de CM1-CM2).


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les contes du chat perché – 1 »

Quand l’aquarelle donne vie aux contes de Marcel Aymé.

Dans ce premier tome des « Contes du chat perché« , Agnès Maupré offre une adaptation vibrante et fidèle de deux histoires emblématiques de Marcel Aymé. Pour sa première incursion dans la bande dessinée en 2007, la jeune illustratrice s’attaque avec brio à ce classique de la littérature jeunesse française.

Les aventures de Delphine et Marinette, ces deux fillettes complices des animaux de la ferme face à leurs parents austères et pragmatiques, prennent une dimension nouvelle sous le trait vif et léger d’Agnès Maupré. Dans « La patte du chat« , où Alphonse fait pleuvoir pour éviter aux enfants la terrible punition parentale, et « Le canard et la panthère« , où une improbable amitié bouleverse le quotidien de la ferme, l’artiste capture parfaitement l’équilibre subtil entre drôlerie et cruauté propre à l’univers de Marcel Aymé.

extrait bd Les contes du chat perché - 1

Ce qui séduit particulièrement, c’est la manière dont les couleurs chatoyantes et le trait souple insufflent dynamisme et tendresse à ces récits. Chaque planche témoigne d’une compréhension fine de l’esprit originel tout en apportant une fraîcheur contemporaine. L’expressivité des personnages traduit avec justesse l’humour des situations cocasses comme la tension des moments de confrontation.

Une adaptation réussie qui ravira tant les nostalgiques de ces contes intemporels que les jeunes lecteurs découvrant pour la première fois ce monde où les animaux parlent et où l’imagination triomphe des conventions.

La Guerre des boutons

Bande dessinée publiée en 2011 aux éditions Delcourt.


D’après le roman de Louis Pergaud publié en 1912.

couverture bd La Guerre des boutons (version Delcourt)

« Si j’aurais su, j’aurais pas venu », la réplique est culte. Mais combien connaissent vraiment l’histoire de La Guerre des boutons de Louis Pergaud ? À redécouvrir à travers cette très belle adaptation, pleine de fraicheur.

Tous les ans, les enfants de deux villages voisins se livrent une guerre à coups de bâton et de cailloux. Cette année, ceux de Longeverne ont l’idée de dépouiller leurs ennemis de leurs boutons, afin de les obliger à rentrer ainsi chez eux.
L’humiliation est certaine… La guerre peut recommencer !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Guerre des boutons »

Cette adaptation en bande dessinée du chef-d’œuvre de Louis Pergaud, publiée chez Delcourt en 2011, offre une lecture fidèle et accessible de la célèbre rivalité entre les enfants de Longeverne et ceux de Velrans. Philippe Thirault parvient à distiller l’essence du roman en 48 pages, préservant habilement l’esprit et les moments emblématiques de cette guerre enfantine où les vaincus se voient dépouillés de leurs boutons.

extrait bd La Guerre des boutons (version Delcourt)

Le trait d’Aude Soleilhac, semi-réaliste et particulièrement lisible, s’accorde parfaitement avec cette histoire rurale du début du XXe siècle. Son dessin expressif capture efficacement la fougue des jeunes protagonistes et leurs émotions, tandis que les couleurs d’Isabelle Merlet apportent une luminosité qui souligne le caractère à la fois ludique et féroce de ces affrontements juvéniles.

La scénario, bien que nécessairement condensée, conserve les éléments fondamentaux qui ont fait le succès de l’œuvre originale : l’esprit de clocher, la rudesse de l’éducation d’antan, et surtout cette inventivité débordante des enfants face à l’adversité. On retrouve avec plaisir le vocabulaire savoureux et les personnages attachants comme Lebrac, « le général », et La Crique, premier de la classe.

Une lecture recommandée tant aux nostalgiques du roman qu’aux jeunes lecteurs découvrant pour la première fois cette histoire intemporelle de l’enfance rurale française.

Les Années Douces

Bande dessinée publiée en 2025 aux éditions Casterman.


D’après le roman de Hiromi Kawakami  publié le 1 juin 2001.

couverture bd Les Années Douces

 » Siroter du saké, l’un à côté de l’autre, dans notre habituel troquet… C’est plutôt cela, notre style de rencontre.  »

Tsukiko est une jeune célibataire attachée à son indépendance. Un soir, dans un petit restaurant où elle a ses habitudes, elle retrouve celui qui fut autrefois son professeur de lycée. Tacitement, les rencontres fortuites deviennent des rendez-vous réguliers avec celui qu’elle continue d’appeler respectueusement « Maître ».
Au fil des repas et des confidence, la tendre complicité qui s’établit laisse peu à peu la place à une véritable affection…

Avec cette adaptation de la romancière Hiromi Kawakami, Jirô Taniguchi place pour la première fois la rencontre amoureuse au coeur de son oeuvre.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Années Douces »

Jirô Taniguchi adapte avec délicatesse le roman de Hiromi Kawakami, lauréat du prix Tanizaki en 2001, offrant un récit graphique empreint de poésie.
 Les Années Douces s’inspire du roman éponyme de Hiromi Kawakami,, connue pour son exploration sensible de l’amour et de la métamorphose intérieure. Jirô Taniguchi, fortement influencé par la ligne claire européenne et le réalisme contemplatif de Moebius, transpose cet univers intimiste dans un style visuel épuré, fidèle à l’atmosphère littéraire originale.

Au centre du récit, Tsukiko, trentenaire célibataire, retrouve par hasard son ancien professeur de japonais. Leur relation, loin des conventions romantiques, se construit sur des échanges subtils et des moments partagés autour de la gastronomie. Chaque chapitre, tel que « La cueillette des champignons » ou « Les vingt-deux étoiles d’une nuit d’automne », fonctionne comme un haïku narratif, soulignant la fugacité et la beauté des instants simples.

extrait bd Les Années Douces

Le noir et blanc de Jirô Taniguch, dénué d’effets superflus, privilégie l’ombre et la lumière pour révéler les émotions. Son trait réaliste et l’usage soigné des espaces blancs créent une atmosphère feutrée où chaque planche devient un tableau introspectif. Les scènes de repas illustrent parfaitement son habileté à rendre perceptible l’intimité, transformant chaque goutte de sauce ou flèche de saké en symbole de partage.

Les Années Douces s’impose comme un roman graphique haïku, à la fois fidèle à Hiromi Kawakami et enrichi par la maîtrise visuelle de Jirô Taniguch. Une œuvre captivante.

Le Roman de Renart

Albums publiés en 2014 aux Editions Gallimard.


Adapté de l’œuvre de coécrite par 28 auteurs dont Pierre de Saint-Cloud, Richard de Lison, Prêtre de la Croix-en-Brie (écrite entre 1174 et 1250).

couverture bd Le Roman de Renart

Messire Renart use et abuse de sa ruse… pour nourrir sa famille, mais aussi pour rendre chèvre le loup Ysengrin !

Voici le récit de ses plus illustres perfidies. Cette édition réunit les deux volumes du « Roman de Renart » de Bruno Heitz précédemment parus dans la collection « Fétiche » : « Ysengrin » et « Sur les chemins ».


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Roman de Renart »

Bruno Heitz nous offre avec son « Roman de Renart » (Gallimard, 2014) une adaptation remarquable des fables médiévales qui ont façonné notre imaginaire collectif. Cette édition intégrale, réunissant les albums « Ysengrin » et « Sur les chemins » précédemment publiés dans la collection « Fétiche », restitue avec brio l’essence de ces récits du XIIe siècle.

L’auteur s’empare avec délectation des aventures du rusé goupil et de sa rivalité avec le loup Ysengrin, déployant une narration fidèle aux textes originaux tout en les rendant parfaitement accessibles.
La force de cette adaptation réside dans sa capacité à conserver l’esprit subversif et l’humour mordant des fables médiévales : derrière l’apparente simplicité des récits se cache une satire sociale percutante et un anticléricalisme assumé qui n’ont rien perdu de leur pertinence.

extrait bd Le Roman de Renart

Le trait graphique quasi-naïf de Bruno Heitz se révèle parfaitement adapté à l’univers dépeint. Son style intemporel insuffle aux personnages juste ce qu’il faut d’espièglerie et de candeur pour créer un contraste saisissant avec la cruauté et l’amoralité qui traversent l’œuvre. Cette tension entre la douceur du trait et la dureté du propos donne à l’ensemble une profondeur remarquable.

Universel, drôle et truffé de double sens, ce « Roman de Renart » est une lecture jubilatoire qui séduira tant les amateurs de patrimoine littéraire que les novices. Une œuvre qui rappelle avec malice que ces fables médiévales, sous leurs aspects divertissants, demeurent d’impitoyables miroirs de la nature humaine.