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L’Île mystérieuse

Album publié en 2025 aux Editions Glénat.


Adapté de l’œuvre de Jules Verne (publiée pour la première fois en novembre 1875).

couverture bd L'Île mystérieuse

États-Unis, 1865.
Au-dessus de l’océan Pacifique, cinq compagnons affrontent la tempête à bord d’un ballon pour fuir la guerre de Sécession : l’ingénieur Cyrus Smith, le reporter Gédéon Spilett, l’ancien esclave affranchi Nab, le marin Pencroff et le jeune orphelin Harbert (qui est en réalité, une jeune femme), sans oublier Top, le chien de Cyrus.
En échouant sur une île déserte, ils vont devoir apprendre à survivre et faire Société. Ingénieux et persévérants, ils semblent s’adapter sur l’îlot qu’ils baptisent du nom de Lincoln. Cette terre est surprenante ; riche en ressources et peuplée d’espèces animales, elle abrite même un volcan. En explorant les environs, les cinq aventuriers vont aller de découvertes en découvertes, jusqu’au sauvetage d’un naufragé sur un îlot voisin.
Mais des faits inexplicables se produisent bientôt. Après un affrontement avec un bateau pirate, des incidents étranges se succèdent. Une présence mystérieuse semble épier le groupe… L’île Lincoln deviendra bientôt le théâtre où interventions miraculeuses et explications rationnelles se confrontent.

Après Un capitaine de 15 ans, les auteurs s’attaquent à une nouvelle œuvre culte de Jules Verne à travers cette adaptation en BD avec un style classique qui sied admirablement à l’histoire. Nouveaux Robinson, ces naufragés du ciel vont très vite se rendre maîtres de la nature qui les entoure pour un récit qui ouvre une réflexion sur le progrès, la science et à l’ingéniosité humaine.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Île mystérieuse »

Adaptation fidèle du roman de Jules Verne publiée le 4 juin 2025 chez Glénat, L’Île mystérieuse réunit le scénario précis de Frédéric Brrémaud et le dessin clair de Christophe Picaud. Transposée en 64 planches, cette robinsonnade restitue admirablement le contexte de 1865, alors que cinq échappés de la guerre de Sécession — Cyrus Smith, ingénieur humaniste ; Gédéon Spilett, journaliste engagé ; Nab, ancien esclave affranchi ; Pencroff, marin débrouillard ; et Harbert Brown, orphelin clandestin — s’envolent en montgolfière avant de s’échouer sur une île volcanique et mystérieuse.

Au niveau du scénario, Frédéric Brrémaud préserve l’esprit d’invention et de solidarité du roman originel tout en condensant habilement les enjeux scientifiques et sociétaux. Les thèmes de l’ingéniosité face à la nature hostile, de la camaraderie transcendant les origines sont servis par un rythme soutenu et une progression dramatique maîtrisée.

extrait bd L'Île mystérieuse

L’approche graphique de Christophe Picaud, fondée sur une ligne claire souple et des couleurs sourdes, renforce l’immersion : l’alternance de plans larges pour les paysages luxuriants et de cadrages serrés sur les détails mécaniques. Chaque case se lit avec aisance, et les expressions des personnages traduisent avec justesse leur détermination et leurs doutes.

L’Île mystérieuse est une adaptation enrichissante pour les amateurs de bande dessinée et de littérature classique. Accessible dès 12 ans, elle saura captiver les lecteurs en quête d’aventure, et leur faire découvrir un des plus grands romans de Jules Verne.

Homo Sapiens – Tome 2 – Le sacre de l’homme

Album publié en 2007 aux Editions Bamboo.


couverture bd Homo Sapiens - Tome 2 - Le sacre de l'homme

Il y a douze mille ans, l’homme prend soudainement un tournant décisif. Il sort de la préhistoire et pose les fondations des premières civilisations.

Sapiens sapiens se sédentarise et invente l’agriculture, l’élevage,le commerce, la roue, l’alliage des métaux, les religions, l’écriture,l’architecture…


Sur son chemin, de nombreuses
épreuves l’attendent : la propriété privée engendre les premières guerres, le bétail provoque des épidémies ravageuses, la surpopulation, des famines…

Mais Sapiens sapiens continue, inlassablement à bâtir la société qui est aujourd’hui la nôtre. La conscience de l’autre, de son avenir, et de l’humanité font désormais partie de ses devoirs. Voici le récit, des grands moments qui ont conduit, à travers les siècles, à notre naissance.
Revivez le documentaire événement de France 2 dans son adaptation BD, illustrée par André Chéret, le dessinateur de Rahan !



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Homo Sapiens – Tome 2 – Le sacre de l’homme »

Avec Le sacre de l’homme, Jacques Malaterre et Loïc Malnati poursuivent leur ambitieuse fresque sur l’avènement des premières civilisations humaines, offrant un second tome aussi instructif que captivant.
S’appuyant sur une solide documentation scientifique et un sens aigu de la vulgarisation, l’album retrace la sortie de la Préhistoire, il y a 12 000 ans, pour explorer la sédentarisation, l’agriculture, l’élevage, l’écriture et les premiers grands bouleversements sociaux.

La force du récit réside dans sa capacité à condenser près de 10 000 ans d’évolution en une succession de mini-récits à hauteur d’homme, mettant en scène des personnages confrontés aux dilemmes universels de la propriété, de la famille, de la découverte technique et des premiers conflits. Cette approche donne chair à l’Histoire et éclaire la naissance de la conscience collective, des croyances et des structures sociales, tout en soulignant la complexité des interactions humaines à l’aube des civilisations.

extrait bd Homo Sapiens - Tome 2 - Le sacre de l'homme

André Chéret, déjà salué pour son travail sur Rahan, signe ici un dessin plus fin, rehaussé de couleurs directes façon aquarelle, qui confèrent au récit une sensibilité et une authenticité remarquables.
 Les planches, dynamiques et lumineuses, accompagnent avec justesse l’évolution des sociétés, traduisant aussi bien la rudesse des premiers villages que l’émergence des premiers rites. L’ensemble séduit par sa capacité à rendre l’histoire vivante et accessible à un large public.

Le sacre de l’homme s’impose comme une bande dessinée historique exigeante et accessible, idéale pour les passionnés d’histoire, les enseignants ou les jeunes lecteurs curieux de comprendre les racines de notre humanité. Par sa rigueur, sa pédagogie et son souffle narratif, l’album réussit le pari de rendre passionnante la grande aventure du Sapiens sapiens, tout en invitant à réfléchir sur notre héritage collectif.


Homo Sapiens – Tome 1 – Il va changer la face du monde

Album publié en 2005 aux Editions Bamboo.


couverture bd Homo Sapiens - Tome 1 - Il va changer la face du monde

Il y a quatre cent mille ans apparaît sur Terre le premier représentant direct de notre espèce : l’Homo sapiens.
Très vite, il se lance à la conquête du monde et de l’imaginaire. Il découvre l’art et se sédentarise. Il met en place les bases de notre vie actuelle : la chasse, l’agriculture, l’élevage, l’écriture, l’architecture, la médecine…

Quatre mille siècles de défis, de joies, de peines et de persévérance qui jalonnent le parcours jusqu’à l’Homme moderne.
Homo Sapiens est un subtil équilibre entre rigueur scientifique, aventure et émotion poétique.


La bande dessinée Homo Sapiens vous invite à parcourir la grande histoire de l’Homme au travers de 7 histoires différentes qui balisent sur des millénaires le chemin parcouru entre l’Homo sapiens et l’Homme moderne.
Embarquement immédiat pour un voyage unique : le retour à nos racines…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Homo Sapiens – Tome 1 – Il va changer la face du monde »

Plonger dans « Homo Sapiens – Tome 1 » revient à entreprendre un voyage fascinant aux origines de l’humanité, orchestré par Jacques Malaterre et Loïc Malnati pour le dessin. Adaptée du documentaire événement de France 3, cette bande dessinée réussit le pari rare d’allier rigueur scientifique, souffle épique et émotion poétique, offrant une relecture accessible et captivante de la Préhistoire.

L’album se distingue par sa structure en saynètes, chacune illustrant une étape clé de l’évolution humaine : de la conquête de nouveaux territoires à l’invention de l’art, de la sédentarisation à la naissance de la médecine ou de l’écriture.
La narration, fidèle aux découvertes paléontologiques, met en lumière la persévérance, la créativité et la capacité d’adaptation de nos ancêtres, tout en évitant l’écueil du didactisme sec. Les personnages incarnent avec justesse les émotions primales et les dilemmes universels de l’espèce humaine, conférant à l’ensemble une portée à la fois intime et universelle

Le trait classique et précis de Loïc Malnati, soutenu par une mise en couleur sobre, sert admirablement le propos. Les décors fouillés, les reconstitutions d’environnements préhistoriques et la justesse des attitudes corporelles témoignent d’une volonté d’authenticité, tout en laissant place à une certaine poésie visuelle. Là où la caméra du documentaire s’arrêtait, le dessin prolonge l’émotion, restituant la rudesse mais aussi la beauté du quotidien des premiers Homo sapiens.

« Homo Sapiens – Tome 1 » s’impose comme une œuvre de vulgarisation intelligente, à la fois pédagogique et divertissante, qui séduira autant les passionnés d’histoire que les amateurs de récits d’aventure. Un album à recommander aux adolescents comme aux adultes curieux de comprendre les racines de l’humanité, et soucieux d’allier plaisir de lecture et enrichissement intellectuel.


Les Chevaux du Pech Merle – Tome 2 – Réminiscence

Bande dessinée publiée en 2019 aux éditions Joël Polomski.


couverture bd Les Chevaux du Pech Merle - Tome 2 - Réminiscence

Depuis des milliers d’années, les gravures et peintures de la grotte du Pech Merle étaient enfouies, inaccessibles, bien à l’abri dans leur écrin minéral.

En 1922, à la suite d’une succession de hasards, le jeune André David accompagné de son ami Henri Dutertre et de sa sœur Marthe vont entreprendre, au péril de leurs vies, une véritable expédition souterraine à l’issue de laquelle ces chefs-d’œuvre vont être restitués à l’humanité

Cela ne fut pas chose facile. Sans le travail acharné de l’abbé Amédée Lemozi, sans le soutien financier du mécène Jean Lebaudy, la grotte n’aurait sans doute pas connu la même histoire.

Revivez au travers de cet album la saga extraordinaire de la grotte-temple du Pech Merle.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Chevaux du Pech Merle – Tome 2 – Réminiscence »

Avec « Les Chevaux du Pech Merle – Tome 2 – Réminiscence », Joël Polomski offre une plongée captivante dans l’histoire de la redécouverte de la grotte ornée du Pech Merle, l’un des plus grands sanctuaires de l’art préhistorique en France.
L’album, publié en 2019, s’appuie sur des faits rigoureusement documentés : il retrace l’expédition de 1922 menée par André David, Henri Dutertre et Marthe David, qui mirent au jour, au péril de leur vie, les fresques millénaires restées cachées dans la pierre, tout en rendant hommage à l’abbé Amédée Lemozi et au mécène Jean Lebaudy, acteurs essentiels de la préservation du site.

Joël Polomski excelle à tisser une narration où l’aventure humaine, la curiosité scientifique et la transmission du patrimoine se rejoignent. Les personnages incarnent la passion, la ténacité et l’émerveillement face à la beauté fragile de l’art pariétal. La bande dessinée met en lumière la dimension collective de la découverte.

extrait bd Les Chevaux du Pech Merle - Tome 2 - Réminiscence

Le style graphique de Joël Polomski, à la fois précis et évocateur, restitue avec sensibilité l’atmosphère souterraine et la magie des parois ornées. Les planches alternent entre reconstitutions historiques et représentations fidèles des fresques, jouant sur les contrastes de lumière et de matière pour immerger le lecteur dans l’intimité minérale de la grotte. L’utilisation de couleurs sourdes et de textures granuleuses évoque la rudesse du monde souterrain tout en sublimant la délicatesse des œuvres préhistoriques.

Ce tome s’impose comme une bande dessinée remarquable, alliant rigueur historique, sens du récit et beauté visuelle. Elle séduira tant les amateurs d’histoire que les passionnés d’art. Un ouvrage à recommander à tous ceux qui souhaitent ressentir, le temps d’un album, la puissance intacte des chefs-d’œuvre du passé.


Les Chevaux du Pech Merle – Tome 1 – Genèse

Bande dessinée publiée en 2017 aux éditions Joël Polomski.


couverture bd Les Chevaux du Pech Merle - Tome 1 - Genèse

Le jeune Gabir était audacieux, plein d’ardeur et de vitalité. Il était persuadé devenir un jour le meilleur chasseur de son clan, les Oo-Dons.

Mais le destin en décida autrement. Sa rencontre avec Nordal, le chaman, l’emmènera au-delà des ombres…

En suivant son aventure dans cet extraordinaire labyrinthe de galeries ornées que constitue la grotte du Pech Merle, découvrez les images de cet exceptionnel sanctuaire, peintes ou gravées il y a 29 000 ans.

La grotte du Pech Merle est un authentique chef d’œuvre de l’art préhistorique.

Ce site préservé depuis des millénaires présente l’une des plus belles expressions artistiques de l’humanité.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Chevaux du Pech Merle – Tome 1 – Genèse »

Les Chevaux du Pech Merle – Tome 1 – Genèse de Joël Polomski s’impose comme une bande dessinée ambitieuse, à la croisée du récit préhistorique et de la reconstitution artistique. Joël Polomski, auteur passionné par le patrimoine du Lot, puise son inspiration dans les célèbres grottes ornées de Pech Merle, dont les chevaux ponctués constituent l’un des fleurons de l’art paléolithique français.

L’album s’articule autour d’une immersion dans la vie de nos ancêtres, en restituant avec fidélité le contexte du Magdalénien, il y a environ 16 000 ans. L’auteur met en scène la création des peintures pariétales, en s’appuyant sur les recherches archéologiques et les débats scientifiques autour de leur réalisme et de leur portée symbolique. 
Les thèmes de la transmission, de la relation à la nature et du rôle des femmes dans l’art préhistorique traversent l’ouvrage, conférant aux personnages une profondeur psychologique rare dans ce genre. Le regard porté sur les artistes du passé évite tout anachronisme, préférant suggérer l’ambivalence entre observation minutieuse du réel et interprétation symbolique des signes et des animaux.

Graphiquement, Joël Polomski adopte un style naturaliste, privilégiant des lignes précises et des couleurs sourdes qui évoquent la matière et la lumière des grottes. Les compositions rappellent les panneaux originaux, notamment par l’utilisation de motifs de ponctuations et de mains négatives, renforçant l’émotion et l’authenticité du récit.

Ce premier tome s’adresse autant aux amateurs d’histoire qu’aux passionnés d’art, offrant une expérience immersive et documentée. Joël Polomski réussit à rendre vivante la genèse d’un chef-d’œuvre pariétal, tout en invitant à la réflexion sur la puissance expressive de l’art des origines.


Anne de Bretagne

Album publié en 2025 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

Une promesse d’indépendance.

couverture bd Anne de Bretagne

Le 19 mai 1514, le jeune François d’Angoulême, futur François 1er, épouse Claude de France, héritière du Duché de Bretagne. Par ce mariage, le riche et puissant territoire perd son indépendance. Chacun porte alors le deuil de la duchesse-reine Anne, morte quelques mois auparavant.
En réalité, c’est surtout l’enterrement d’une promesse faite par une petite fille à son père sur son lit de mort, 26 ans plus tôt : celle de ne jamais assujettir la Bretagne au royaume de France.
Intraitable, Anne a dû conquérir par la force et la diplomatie le trône ducal auquel elle n’avait pas droit du fait de son sexe. Mais, pour s’y maintenir, le mariage était nécessaire… y compris avec son pire ennemi.
Reine de France une première fois à 14 ans et une seconde à 21 ans, Anne de Bretagne résista à l’inexorable en assumant un véritable rôle de femme d’État, marquant l’Histoire plus que ses défunts époux royaux. Quand elle décède en 1514, elle n’a pas encore 37 ans et la Bretagne n’est toujours pas intégrée au royaume de France.

Bertrand Galic, Gwendal Lemercier et Claire L’Hoër nous font revivre la geste de cette duchesse-reine qui marqua son époque par sa résistance et s’imposa au fil du temps comme l’un des personnages les plus populaires de Bretagne, dont le destin contrarié aboutit au rattachement de son cher duché au royaume de France.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Anne de Bretagne »

Publié par Glénat en mai 2025, Anne de Bretagne est une œuvre signée Bertrand Galic au scénario, assisté par Claire L’Hoër, et Gwendal Lemercier au dessin. Cette bande dessinée retrace la vie d’Anne, duchesse de Bretagne, dont le destin politique a façonné à jamais l’histoire de cette région et du royaume de France.

Bertrand Galic choisit de débuter son récit par le mariage de Claude, fille d’Anne, avec le futur François Ier le 19 mai 1514, point culminant de la quête d’indépendance bretonne. Cette entrée en matière en forme d’ellipse narrative plonge immédiatement le lecteur dans la tension politique entre Duché et Couronne.
Le scénario alterne alors entre retours en arrière et séquences linéaires pour montrer comment Anne a forgé son autorité à travers des alliances stratégiques, des mariages et des traités, tout en portant un héritage d’abnégation pour son duché. Les conflits internes, comme le traité du Verger et la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier, sont évoqués avec précision historique.

extrait bd Anne de Bretagne

Le dessin de Gwendal Lemercier se caractérise par un réalisme nuancé, où les décors ciselés de la cour et les costumes de la Renaissance bretonne sont restitués avec minutie. Le jeu de cadrages, alternant plans larges pour les scènes diplomatiques et gros plans intimistes sur le visage d’Anne, accentue la dimension psychologique du personnage.

Fidèle aux faits et riche en nuances, Anne de Bretagne offre une immersion dense dans les enjeux politiques et intimes d’une souveraine hors normes, recommandée aux amateurs d’histoire de la Bretagne.


Lieux visités par la bd en Bretagne

CouëronNantesRedon

La Longue Route

Album publié en 2025 aux éditions Gallimard.


Résumé

D’après l’œuvre de Bernard Moitessier publiée en 1971.

couverture bd La Longue Route

La Longue Route est une adaptation illustrée du récit mythique de Bernard Moitessier, navigateur de légende. L’ouvrage retrace son tour du monde et demi en solitaire, réalisé entre 1968 et 1969 à bord de son ketch, le Joshua.
Parti de Plymouth pour participer à la première course autour du monde en solitaire et sans escale, Bernard Moitessier, après avoir « bouclé la boucle » en vainqueur potentiel, choisit de ne pas rentrer et poursuit sa route vers le Pacifique, refusant la gloire et les honneurs.

Ce récit autobiographique, devenu culte parmi les marins et les amateurs d’aventure, est un véritable chant à la mer et à la liberté.
Bernard Moitessier y partage ses réflexions sur la solitude, la nature, la résistance humaine et la quête de sens, tout en décrivant la beauté et la rudesse de l’océan.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Longue Route »

La Longue Route de Stéphane Melchior et Younn Locard transforme le récit mythique de Bernard Moitessier en une épopée graphique saisissante. Cette adaptation de 344 pages retrace l’aventure extraordinaire du navigateur qui, en 1968, abandonna volontairement la première course autour du monde en solitaire pour poursuivre sa route vers l’infini océanique.

Le duo d’auteurs, tous deux imprégnés de culture maritime, livre une BD d’une rare justesse. Stéphane Melchior, qui vit au Bono près du lieu de repos de Bernard Moitessier , et Younn Locard, issu d’une famille de navigateurs, transcendent la simple adaptation biographique pour créer un véritable journal de bord introspectif.

extrait bd La Longue Route

Le style graphique de Younn Locard frappe par ses compositions inventives et son trait qui vibre comme des drisses sous les alizés. L’usage de quatorze nuances de gris colorés et l’aspect esquissé des dessins confèrent à l’ensemble une authenticité de carnet de voyage. Cette approche visuelle épouse l’introspection du navigateur, privilégiant l’émotion sur le spectaculaire.

La BD explore avec finesse les thèmes universels de la liberté, de la solitude choisie et du questionnement existentiel face à la modernité. Plus qu’un récit d’aventure, c’est une méditation poétique sur l’homme face à l’immensité qui résonne encore avec une troublante modernité.

Chronique des calanques : La dernière femme

Bande dessinée publiée en 2025 aux éditions Fedora.


couverture bd Chronique des calanques : La dernière femme

Alba, jeune femme préhistorique, ne vit que pour la chasse et se retrouve au désespoir lorsqu’elle apprend qu’une fois devenue femme elle devra renoncer à cette activité réservée aux hommes.
Révoltée, elle refuse cet avenir qu’on lui impose et s’engage alors dans une lutte contre la loi du clan.
Mais c’est vers le passé qu’elle va tenter de chercher des réponses et retrouver de l’espoir, plongeant jusqu’aux racines même des mystères de Terre-Mère : quels secrets cette grotte inondée et obscure mais remplie des ombres d’une époque bien différente renferme-t-elle ?  
Alba devra traverser bien des obstacles et des dangers pour trouver sa place dans ce monde.

Appréhender la grotte Cosquer telle que nos ancêtres du pléistocène la voyaient m’a toujours paru essentiel pour l’interprétation de ses œuvres. Ainsi, dès 2001, je proposais une étude pour tenter de restituer la façon dont les hommes préhistoriques avaient pu percevoir et utiliser ses reliefs, ses voûtes et ses parois grâce à leurs moyens d’éclairage primitifs. Mais comment rendre par la photographie toute la beauté et l’exactitude des ambiances lumineuses ainsi créées ?


Au début des années 2000, la sensibilité, la dynamique et la résolution des capteurs photos numériques ne s’y prêtaient pas et l’usage des films argentiques avait aussi ses propres limites. Joël Polomski, par la force et la précision de son dessin, nous invite enfin, avec une restitution parfaite, à la contemplation de ces décors fascinants. Oui, aujourd’hui, la plus juste représentation des ambiances souterraines que j’ai pu vivre en 30 ans de travail dans la grotte Cosquer se trouve dans les livres que vous avez en main.

Mais, que l’on s’y trompe pas, ce livre n’est pas qu’un simple récit, un de plus, sur une préhistoire fantasmée, où chacun projette ses certitudes pour combler les vides archéologiques. Non, il va bien au-delà, entraînant le lecteur, à travers une trame fondée sur la connaissance scientifique, à s’interroger sur comment « faire société ».

C’est une question délicate posée depuis l’apparition des premiers groupes humains et l’accroissement démographique, amenant l’auteur à nous proposer une redécouverte de la grotte Cosquer et ce moment critique de l’humanité lorsque celle-ci s’invente de nouvelles règles sous la pression du changement climatique et biologique mais où se développent aussi, avec la notion de propriété territoriale, la jalousie, la guerre et le patriarcat.
Ce livre est une réflexion sur notre passé et une inspiration pour notre avenir, nous rappelant l’importance de l’égalité et de la justice dans la construction de nos sociétés.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Chronique des calanques : La dernière femme »

La BD de Joël Polomski nous transporte dans un récit, où la grotte Cosquer devient le théâtre d’une quête identitaire bouleversanteAlba, jeune chasseuse préhistorique rebelle, incarne une révolte fondatrice contre les interdits imposés par sa tribu. Privée de sa passion pour la chasse au moment de devenir femme selon les codes de son clan, elle entame une fuite existentielle qui la mène aux profondeurs mystérieuses d’une grotte inondée.

Joël Polomski déploie un récit initiatique où l’héroïne découvre, dans les ténèbres de la caverne, les traces d’un passé révélateur. Cette grotte-sanctuaire, évocation directe de la grotte Cosquer, devient un personnage à part entière. Les peintures rupestres et les vestiges qu’Alba y contemple lui révèlent l’existence d’autres femmes, libres et respectées, remettant en question l’ordre patriarcal de sa tribu. Cette dimension archéologique, rigoureusement documentée grâce à la collaboration avec Luc Vanrell, spécialiste reconnu de la grotte Cosquer, confère à la BD une authenticité saisissante.

extrait bd Chronique des calanques : La dernière femme

Le dessin de Joël Polomski, caractérisé par une approche picturale et minérale, sublime les paysages des Calanques. Ses tonalités ocres, bleutées et brunes évoquent avec justesse la roche, l’eau et la terre de ce territoire méditerranéen. L’auteur, reconnu pour son travail méticuleux et sa rigueur historique, alterne entre pages contemplatives et séquences dynamiques. Les scènes souterraines révèlent une maîtrise remarquable du clair-obscur, où l’obscurité et la lumière des torches dialoguent dans un jeu de textures presque tactile.

Joël Polomski évite les clichés d’un passé figé pour représenter la préhistoire comme un espace de tensions culturelles et de possibles subversions. Cette vision nuancée fait écho aux récentes découvertes archéologiques démontrant la participation active des femmes à la chasse préhistorique. L’auteur parvient ainsi à questionner la construction des rôles genrés dès les âges les plus anciens, transformant son récit en parabole sur l’émancipation féminine.

La sobriété du texte, souvent réduit au minimum, laisse le dessin porter l’intensité émotionnelle. Cette économie de texte renforce le pouvoir de suggestion de l’œuvre, particulièrement lors de la découverte des peintures pariétales. Joël Polomski offre ainsi une lecture alternative et sensible de la Préhistoire, où la grotte Cosquer devient le symbole d’une mémoire féminine universelle à redécouvrir.

Chronique des calanques : La dernière femme est une BD remarquable, qui allie rigueur scientifique et qui interroge notre rapport aux origines et à l’égalité.

Le signe de Pao

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Eidola.


couverture bd Le signe de Pao

Une aventure initiatique et scientifique imaginée autour de signes pariétaux réels, il y a plus de 20 000 ans.

Le jeune Wu voyage dans des paysages enneigés, propageant les découvertes techniques de son temps de tribu en tribu. Parti du bord de la Méditerranée, il atteint un jour le littoral atlantique.

Alors qu’il remonte un fleuve, il est attaqué et se réfugie auprès d’une tribu menée par une jeune fille battante, Pao, dont le front porte un signe appelé aujourd’hui signe du placard.

Il en tombe bientôt amoureux. Wu montre à la tribu de nouvelles techniques, l’aiguille à chas, l’hameçon et le propulseur.

Pao envisage alors d’utiliser cette nouvelle arme pour se libérer du joug de leurs voisins menés par le cruel Sar, vêtu d’un costume d’oiseau de proie.

Le signe du placard ou aviforme dessiné sur le front de Pao est présent dans plusieurs grottes françaises en Charente, Dordogne, dans le Lot et à Marseille. Il est souvent accompagné d’un homme transpercé de sagaies.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le signe de Pao »

Dans « Le Signe de Pao« , Jean-François Chanson et Juliette Vaast nous transportent à une époque préhistorique fascinante, mêlant avec talent aventure humaine et découverte archéologique.

L’histoire, bien que fictive, s’appuie sur des références historiques précises, enrichissant ainsi le récit d’une profondeur rare pour une bande dessinée de ce genre. Wu, le protagoniste, symbolise à lui seul le progrès et la curiosité humaine, tandis que Pao incarne la résistance face à l’oppression.

Jean-François Chanson propose un scénario captivant où amour, vengeance et survie s’entrelacent, créant un rythme haletant. Le lecteur est immédiatement immergé dans une époque lointaine mais rendue accessible grâce à des dialogues justes et des intrigues universelles. Le signe mystérieux que porte Pao sur son front, véritable fil rouge du récit, donne une dimension presque mystique à l’œuvre, tout en restant ancré dans des réalités archéologiques​.

extrait bd Le signe de Pao

Les illustrations de Juliette Vaast sont un autre point fort du livre. Son trait précis, allié à des décors fidèles à l’environnement préhistorique, permet de donner vie à ce monde ancien avec une clarté visuelle remarquable. Chaque planche nous plonge dans une atmosphère à la fois sauvage et poétique​.

« Le Signe de Pao » est une œuvre à la fois divertissante et pédagogique, où l’authenticité des détails historiques renforce un récit passionnant.

Une aventure qui saura ravir autant les amateurs de bande dessinée que les passionnés de préhistoire.

La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer

Album publié en 2025 aux Editions Locus Solus.


couverture bd La Tempête - 3 jours et 3 nuits en enfer

Ce titre est basé sur une histoire vraie, celle de la fameuse tempête de septembre 1930, la plus forte et la plus meurtrière du XXe siècle pour la marine en France, dans les ports de la pointe du Finistère jusqu’à La Rochelle.
Des jours et des nuits en enfer pour 27 bateaux de pêche qui coulent au sud de l’Irlande, et plus de 200 morts/disparus.

Le navire thonier Saint-Budoc sur lequel le lecteur/la lectrice embarque se fait le narrateur du drame : on suit ce que vit et ressent l’équipage en accédant aux pensées – et au passé – de ceux qui versent leur sang à bord, sur « son » pont : le capitaine Tonkin, patron ou mestr bag ; Trompe-la-Mort ; le vieux Fañch Brigand, dit Bamboche ; et enfin le mousse Jakez Louarn, dont c’est la première marée…
Pendant qu’à terre les épouses, les sœurs, les ouvrières des conserveries remarquent dans les fameux intersignes (un objet qui tombe, le son d’un tocsin imaginaire…) que quelque chose d’anormal se passe, là-bas…
La vie à bord – le bateau, les gestes et paroles des marins, leurs attitudes face aux éléments – est décrite avec un réalisme bluffant, qui nous transporte au plus près de l’événement.
On s’attache au personnage du jeune mousse qui révèle son courage dans l’adversité.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer »

Publié en mai 2025 aux éditions Locus Solus, La Tempête – 3 jours et 3 nuits en enfer réunit le scénariste brestois Michaël Le Galli et le dessinateur finistérien Stéphane Héloret autour d’un projet longuement mûri. Cette bande dessinée de 64 pages plonge le lecteur dans la catastrophe maritime la plus meurtrière du XXe siècle en France : la tempête du 17 au 20 septembre 1930, qui coûta la vie à 207 marins et fit sombrer 27 dundees au large de l’Irlande.

Le duo d’auteurs finistériens transforme le thonier Saint-Budoc en narrateur de cette tragédie, suivant l’équipage dans ses derniers instants. Le scénario de Michaël Le Galli excelle dans la caractérisation des personnages : le capitaine Tonkin, le vieux Fañch Brigand dit Bamboche, Trompe-la-Mort et surtout le jeune mousse Jakez Louarn, dont c’est la première marée. 

L’authenticité du récit s’appuie sur une documentation rigoureuse de cette tempête d’équinoxe qui frappa particulièrement les ports bretons d’Étel, Groix et Port-Louis. Le traitement des intersignes, ces présages que ressentent les femmes restées à terre, ancre profondément l’œuvre dans la culture maritime bretonne.

extrati bd La Tempête - 3 jours et 3 nuits en enfer

Stéphane Héloret, formé aux Beaux-Arts de Rennes et à l’École de Bande Dessinée d’Angoulême, livre ici un travail graphique d’une maturité saisissante. Son trait « abouti » traduit avec justesse la dureté de la pêche dans les regards et les postures des personnages. La couverture, zébrée par un éclair foudroyant qui fend la mer, annonce d’emblée l’intensité visuelle de l’album.

Le dessinateur quimpérois, dont le grand-père était pêcheur sur un misainier (petit bateau de pêche Breton), insuffle une authenticité aux scènes maritimes. Son style graphique soutient la montée dramatique, particulièrement dans les séquences où l’équipage doit laisser ses états d’âme de côté pour contourner le destin.

La Tempête s’impose comme un témoignage graphique sur cette catastrophe. Cette bande dessinée maritime s’adressera aux passionnés d’histoire navale ainsi qu’aux passionnés d’histoire Bretonne. Cette BD honore la mémoire des marins disparus en septembre 1930.



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EtelIle de GroixPort-Louis