Étiquette : 2021

La ferme des animaux

Album publié en 2021 aux éditions Jungle.


Résumé éditeur

D’après le roman de George Orwell  publié le 17 aout 1945.

couverture bd La ferme des animaux

Le chef d’œuvre d’Orwell adapté pour la jeunesse !

Dans une petite ferme d’Angleterre, la révolte gronde chez les animaux. Ceux-ci chassent l’homme qui les exploitait et prennent le pouvoir.
Ils veulent instaurer un nouvel ordre dans lequel chacun participerait aux décisions et travaillerait à sa juste mesure.
Mais les cochons dirigent le nouveau régime et, bien vite, les animaux se retrouvent sous le joug d’un chef encore plus cruel…


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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La ferme des animaux »

La ferme des animaux, bande dessinée scénarisée par Maxe L’Hermenier et illustrée par Thomas Labourot, avec les couleurs de Diego Parada Lopez, transpose le chef-d’œuvre satirique de George Orwell dans un format accessible à tous, tout en conservant l’essence politique et allégorique du roman original.
Parue en 2021 chez Jungle, l’œuvre reprend la fable animalière dénonçant la dérive totalitaire et la corruption du pouvoir, en mettant en scène la révolte des animaux contre le fermier Jones, rapidement détournée par une nouvelle élite porcine qui trahit les idéaux initiaux.

Le scénario, très respectueux du texte de George Orwell, expose avec clarté les thèmes de la manipulation, de l’inégalité et de la fragilité démocratique, rendant accessibles à un public jeunesse comme adulte la portée universelle du message. Les personnages, portés par des animaux anthropomorphes, gagnent en expressivité : la naïveté désarmée de certains croise la cruauté croissante d’autres.

extrait bd La ferme des animaux

Graphiquement, l’album séduit par ses illustrations rondes et colorées : le style caricatural de Thomas Labourot, adouci mais jamais mièvre, accentue les émotions à chaque page. Les décors généreux et la palette lumineuse accompagnent avec la gradation dramatique du récit, du rêve d’égalité à la désillusion, tout en facilitant l’identification des plus jeunes.

Cette adaptation, à la fois pédagogique et ambitieuse, s’adresse autant aux collégiens désireux de découvrir un classique qu’aux adultes attentifs au sous-texte politique. Une BD remarquable, qui réussit le pari de rendre vivante et vibrante une fable majeure de la littérature contemporaine.

Entre les lignes

Album publié en 2021 aux éditions Rue de Sèvres.


Résumé éditeur

D’après le roman Toutes les histoires d’amour du monde de Baptiste Beaulieu publiée le 17 octobre 2018.

Lorsqu’il découvre dans une vieille malle trois carnets renfermant des lettres d’amour, le père de Baptiste sombre dans une profonde mélancolie. Baptiste, lui, tombe des nues : Moïse, son grand-père, y raconte toute l’histoire de sa vie.
Plus incroyable encore, Moïse adresse son récit à une inconnue : Anne-Lise Schmidt.
Naviguant entre les grands drames du xxe siècle et des témoignages d’aujourd’hui glanés dans une tentative éperdue de faire passer un message à son père, Baptiste devra percer le lourd secret d’un homme et lever le voile sur un mystère qui va chambouler toute une famille…

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Entre les lignes »

« Entre les lignes«  de Dominique Mermoux, adaptation du roman autobiographique « Toutes les histoires d’amour du monde«  de Baptiste Beaulieu, se révèle être un roman graphique d’une profondeur émotionnelle qui explore avec une délicatesse remarquable les liens familiaux brisés et les secrets enfouis. 

La BD déploie un scénario d’une intelligence remarquable, alternant entre deux temporalités distinctes qui se nourrissent mutuellement. D’une part, nous suivons Baptiste dans sa quête contemporaine pour percer le mystère de son grand-père Moïse, récemment décédé. D’autre part, nous plongeons dans les carnets intimes de ce dernier, où il raconte sa vie à une mystérieuse Anne-Lise Schmidt. Cette double narration épistolaire permet au lecteur de découvrir progressivement l’histoire de Moïse, né en 1910 à Fourmies, qui traverse les grands drames du XXe siècle avec en toile de fond une histoire d’amour impossible avec Hennie, une jeune Allemande rencontrée pendant son adolescence.

Le récit révèle comment les non-dits familiaux se transmettent de génération en génération, créant des blessures invisibles qui affectent les relations père-fils sur trois générations. Baptiste Beaulieu, médecin de formation, livre ici un témoignage authentique sur sa propre famille, transformant une histoire personnelle en une fresque universelle sur l’amour, la guerre et les secrets de famille.

Dominique Mermoux déploie dans cette adaptation une virtuosité graphique qui distingue les deux niveaux temporels du récit. Pour les séquences contemporaines, il adopte un style BD classique coloré, avec des traits marqués et une colorisation vive qui ancrent l’action dans le présent. En revanche, pour les lettres de Moïse, il opte pour un style crayonné en bichromie, utilisant des tons pastel bleus et marron qui évoquent l’intimité des carnets de voyage dessinés.

extrait bd Entre les lignes

Les parties consacrées aux souvenirs de Moïse, souvent traitées à l’aquarelle, dégagent une poésie visuelle. Dominique Mermoux, formé aux Arts décoratifs de Strasbourg et récompensé par plusieurs prix « Jeunes Talents », maîtrise parfaitement l’art de faire corps avec l’émotion du texte.

Au-delà de son aspect esthétique, « Entre les lignes » porte un message universel sur la nécessité de la communication intergénérationnelle. La quête de Baptiste pour comprendre son grand-père devient progressivement un pont vers son propre père, illustrant cette vérité que les histoires du passé éclairent souvent les blessures du présent.

Les critiques soulignent unanimement la puissance émotionnelle de cette adaptation, saluant la capacité de Dominique Mermoux à transformer un récit dense en une expérience visuelle bouleversante. La BD a reçu un accueil chaleureux du public, obtenant une note moyenne de 4,14/5 sur BDFugue.

« Entre les lignes » est un roman graphique qui rappelle que derrière chaque famille se cachent des histoires d’amour, de sacrifice et de résilience. Dominique Mermoux et Baptiste Beaulieu offrent ici une œuvre mature et accessible, qui permet de comprendre comment l’Histoire avec un grand H façonne nos histoires personnelles.

1984 (Adapté par Xavier Coste) – Nouvelle Edition

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions du Sarbacane.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

couverture bd 1984 (Adapté par Xavier Coste) - Nouvelle Editions

Une adaptation à la puissance évocatrice terrifiante dans laquelle Xavier Coste parvient à donner à un monument de la littérature, des images aussi fortes que les mots d’Orwell.

Dans une Angleterre uchronique issue de la Guerre Froide, Winston est un employé ordinaire. Surveillé à chaque instant par des caméras, des espions, des voisins, il travaille à la réécriture de l’Histoire. Il sent confusément que quelque chose ne va pas dans le monde tel qu’il le connaît. Qu’il doit bien exister du sens, quelque part. Un secret. C’est alors qu’il rencontre Julia…

Sous la plume de Xavier Coste, l’intemporelle dystopie Orwellienne, plus glaçante que jamais. Avec 4 nouvelles planches inédites !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

Pas encore réalisé.

extrait bd 1984 (Adapté par Xavier Coste) - Nouvelle Editions

1984 (Adapté par Xavier Coste)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions du Sarbacane.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

Une adaptation à la puissance évocatrice terrifiante dans laquelle Xavier Coste parvient à donner à un monument de la littérature, des images aussi fortes que les mots d’Orwell.

Dans une Angleterre uchronique issue de la Guerre Froide, Winston est un employé ordinaire. Surveillé à chaque instant par des caméras, des espions, des voisins, il travaille à la réécriture de l’Histoire. Il sent confusément que quelque chose ne va pas dans le monde tel qu’il le connaît. Qu’il doit bien exister du sens, quelque part. Un secret. C’est alors qu’il rencontre Julia…

Sous la plume de Xavier Coste, l’intemporelle dystopie Orwellienne, plus glaçante que jamais. Dans un bouquet final saisissant, un superbe pop-up donne vie à ce monde désincarné !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

Publié en 2021 aux éditions Sarbacane, l’adaptation de 1984 par Xavier Coste s’impose comme l’une des versions les plus réussies du chef-d’œuvre dystopique de George Orwell. Né en 1989 en Normandie, Xavier Coste avait découvert le roman à 14 ans grâce à sa professeure d’arts plastiques et portait depuis lors le projet d’en proposer une adaptation visuelle. L’entrée de l’œuvre d’Orwell dans le domaine public en 2021 lui a enfin permis de concrétiser cette ambition de longue date.

Xavier Coste opère des choix audacieux en adoptant le « je » là où Orwell privilégiait une narration omnisciente, plaçant ainsi le lecteur directement dans la conscience de Winston Smith. L’auteur épure et réécrit le texte original, s’appuyant davantage sur son trait que sur les mots pour retranscrire l’oppression psychologique. Les thèmes majeurs du roman – surveillance généralisée, manipulation de l’histoire, novlangue – sont préservés avec fidélité tout en bénéficiant d’une actualisation contemporaine.

Le génie de Xavier Coste réside dans ses choix esthétiques radicaux qui transforment l’adaptation en véritable œuvre d’art. Son inspiration puise dans l’architecture brutaliste, notamment les constructions de Marcel Breuer et William Pereira, ainsi que dans des lieux réels comme les « Espaces d’Abraxas » de Ricardo Bofill à Noisy-le-Grand. Ces références créent des structures monumentales qui écrasent littéralement les silhouettes humaines, matérialisant visuellement l’oppression du régime de Big Brother.

Le format carré choisi par l’auteur, inhabituel en bande dessinée, participe à cette esthétique claustrophobe. La palette chromatique codifiée renforce l’immersion : le bleu évoque la prison, le jaune l’administration, le rouge bordeaux l’intimité, tandis que les scènes d’adoration de Big Brother explosent en rouge vif. Cette trichromie, associée aux dominantes de gris et blanc, crée une ambiance glaçante qui sert le propos dystopique.

Les personnages secondaires sont volontairement traités comme des silhouettes anonymes, privées de visages définis, symbolisant leur déshumanisation sous le régime totalitaire. 

Cette adaptation a obtenu une reconnaissance exceptionnelle avec le Prix Uderzo de la meilleure contribution au 9e art en 2021 et le Prix BD Fnac France Inter en 2022. Plusieurs critiques pour dire que c’est « la plus belle, la plus réfléchie, la plus originale » des adaptations du roman d’Orwell.

Xavier Coste signe ici une adaptation qui transcende son modèle : le roman original. Si vous vous devez lire qu’une seule adaptation en BD de 1984, c’est celle là.


1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions du Rocher.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

couverture bd 1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

En 1984, alors que l’Océania est toujours en guerre contre l’Eurasia, Winston, dans un acte de désobéissance extrême, décide de tenir son journal…
Il lui faut, en plus, redoubler de prudence lorsque la fille aux cheveux noirs prend contact avec lui.
En Océania, les relations hors mariage sont proscrites, les amitiés doivent rester superficielles et il est interdit de se mélanger aux prolétaires.
La Police de la Pensée veille, et Big Brother ne vous lâche pas des yeux.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

L’entrée de l’œuvre de George Orwell dans le domaine public en 2021 a donné lieu à une véritable « Orwell Mania » avec pas moins de quatre adaptations en bande dessinée de 1984 publiées simultanément. Parmi celles-ci, la version de Sybille Titeux de la Croix et Amazing Ameziane, parue aux Éditions du Rocher, se distingue par sa fidélité remarquable au texte original et son approche visuelle particulièrement immersive.

Cette adaptation de 232 pages respecte scrupuleusement le roman d’Orwell. Sybille Titeux de la Croix, scénariste diplômée de l’École Supérieure Nationale des Arts Décoratifs et passionnée de littérature, fait un usage judicieux des récitatifs pour préserver la densité philosophique du texte original. 
L’évolution psychologique de Winston Smith, employé du ministère de la Vérité, est minutieusement retracée dans sa lente transformation face à l’oppression totalitaire. Les thèmes majeurs du roman – surveillance de masse, manipulation de l’information, destruction de l’individualité – sont traduits avec une fidélité remarquable.

extrait bd 1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

Amazing Ameziane déploie une esthétique cinématographique puissante, influencée par sa culture comics et notamment par Frank Miller et Bill Sienkiewicz. Son parti pris chromatique – une palette restreinte dominée par les tons bleus et verts, ponctuée de rares éclats de rouge brutal – renforce l’atmosphère oppressante du récit. 
Les jeux d’ombre et de lumière, véritables clairs-obscurs expressionnistes, révèlent magistralement la psyché torturée des personnages. L’omniprésence du visage de Big Brother, travaillé pendant une semaine entière par l’artiste en s’inspirant des affiches de propagande britanniques de la Première Guerre mondiale, s’impose comme une réussite iconographique remarquable.

Cette adaptation constitue un exercice d’équilibre entre respect du texte original et création visuelle, offrant aux lecteurs une immersion totale dans l’univers dystopique d’Orwell. Elle s’adresse aux lecteurs souhaitant redécouvrir ce classique sous un nouveau jour.


Ô Keltia – Tome 1 – Le vent se lève

Album publié en 2021 aux éditions Skol Vreizh.


Résumé éditeur

Le monde des Légendes Bretonnes.

couverture bd Ô Keltia - Tome 1 - Le vent se lève


Rien ne va plus dans le monde des Légendes, des monts d’Arrée à Brocéliande : l’Ankou a disparu, capturé par les Anaons ! Depuis, les âmes des morts errent sans repos par les landes et les forêts de Keltia.

L’ancien gardien d’Ys-la-nouvelle, Yaouank, un solide barbu d’apparence patibulaire mène l’enquête, il est accompagné de Marmouz, un korrigan facétieux. Ils forment un couple détonnant car, possédant des pouvoirs supranaturels, leurs chamailleries le disputent aux tours de magie qui sont autant de défis qu’ils s’ingénient à relever.

En forêt de Brocéliande, ils rencontrent Aziliz, une jeune fille révoltée qui fugue pour échapper aux violences de sa marâtre.

Ce trio de personnages dissemblables mais solidaires doit bientôt affronter une série d’épreuves de Rennes à Fougères : combattre les Grippards, pillards de lieux sacrés ; résoudre les énigmes qui causent les désordres du monde et menacent Keltia, le royaume des Légendes


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Ô Keltia – Tome 1 – Le vent se lève »

Publié en avril 2021 chez Skol Vreizh, Ô Keltia – Le vent se lève s’inscrit dans la lignée des récits celtiques revisités par Sébastien Monteil, déjà repéré pour son projet « Bretagne en Cases ». Ce premier tome, d’une centaine de pages, invite le lecteur à pénétrer dans un univers où la mythologie bretonne se mêle à une aventure contemporaine.

L’intrigue repose sur la disparition de l’Ankou, qui condamne les âmes errantes à hanter les landes : un postulat à la fois sombre et poétique. Azilis, adolescente à la fois lucide et vulnérable, s’allie à Yaouank, gardien des légendes, et à Marmouz, son korrigan, pour enquêter à travers les mythes de Brocéliande.

extrait bd Ô Keltia - Tome 1 - Le vent se lève

Sébastien Monteil opte pour une ligne claire empruntant au comics américain et au manga, dégageant un trait fluide et dynamique. Les choix chromatiques, alternant violets brumeux des landes et verts mystérieux des forêts, instaurent une atmosphère magique ; l’encrage numérique, maîtrisé, met en relief les textures celtiques et les détails ornementaux (korrigans, chevaliers arthuriens) tout en conservant la fraîcheur d’un dessin spontané.

Alliant rigueur des légendes bretonnes et souffle d’une fantasy actuelle, ce premier tome séduira les petits amateurs de légendes Bretonnes.


Après L’Orage

Album publié en 2021 aux Editions Pierre De Taillac.


couverture bd Après L'Orage

« Heureux ceux qui sont morts pour la terre charnelle,
Mais pourvu que ce fût dans une juste guerre.
Heureux ceux qui sont morts pour quatre coins de terre.
Heureux ceux qui sont morts d’une mort solennelle. »

Charles Péguy, 1913


Septembre 1914.
Henri de Maury est précipité au cœur de la bataille de la Marne. Ce jeune officier connaît à Vitry-le-François son baptême du feu. Si la France est sauvée par ce « miracle », Henri de Maury, lui, n’en sortira pas indemne.

Après l’orage, comment se remettre et survivre, lorsque l’on a été confronté à l’horreur ? Un récit poignant sur le patriotisme, l’aveuglement et les traumatismes nés de la Grande Guerre.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Après L’Orage »

Natif de la Marne, région marquée par les stigmates de 14-18, Victor Lepointe signe avec « Après l’Orage » une œuvre d’une rare sensibilité sur les traumatismes de la Grande Guerre. Publié en 2021 aux Éditions Pierre de Taillac, cet album de 128 pages plonge le lecteur dans la bataille de la Marne de septembre 1914, suivant Henri de Maury, jeune officier précipité dans son baptême du feu à Vitry-le-François.

Victor Lepointe privilégie une approche mémorielle plutôt que purement séquentielle. Son récit se développe avec une lenteur voulue, laissant une place considérable à la contemplation de l’horreur. Cette méthode narrative permet d’explorer avec finesse la psychologie d’un homme confronté aux limites de son humanité. Le patriotisme aveugle initial d’Henri de Maury se fissure progressivement face à la réalité du conflit.

extrait bd Après L'Orage

Le style graphique est un atout majeur de la BD. Victor Lepointe maîtrise parfaitement le lavis réaliste, créant des planches « comme peintes à l’aquarelle ». Cette technique transforme chaque page en tableau contemplatif. Le trait, à la fois précis et poétique, sert magnifiquement le propos sur les traumatismes de guerre.

« Après l’Orage » s’impose comme un exercice mémoriel remarquable, destiné aux amateurs de bande dessinée historique exigeante. Une bande dessinée essentielle sur la première catastrophe du XXe siècle.

L’homme qui plantait des arbres

Album publié aux éditions Bang en 2021.


Résumé éditeur


D’après la nouvelle de Jean Giono publiée pour la première fois le 15 mars 1954.

couverture bd L’homme qui plantait des arbres

En 1953, Jean Giono écrit L’homme qui plantait des arbres, une nouvelle qui deviendra très vite célèbre, et dont Giono cèdera les droits dans le but d’en faciliter la diffusion.

Le narrateur y raconte sa rencontre, en 1913, tout proche de Vergons, dans les Alpes de Haute-Provence, avec un berger, Elzéard Bouffier, qui consacre ses journées à la plantation de chênes, pour faire revivre cette terre désertique.
Cette histoire, fictive, a pourtant longtemps été considérée comme une histoire vraie. Ce qui prouve que ce que raconte Giono n’est pas une utopie, et que les événements retranscrits pourraient très bien se produire dans la réalité. Nous pouvons, toutes et tous, agir positivement sur le monde qui nous entoure, à condition d’en avoir le désir et la patience.

Sandra Hernández nous livre une magnifique adaptation de L’homme qui plantait des arbres, entre bande dessinée et album illustré, destinée aux enfants comme aux adultes et aux adolescents, à tous ceux qui rêvent parfois qu’on peut encore changer le monde.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’homme qui plantait des arbres »

Sandra Hernández livre une adaptation remarquable de la nouvelle de Jean Giono « L’homme qui plantait des arbres« , publiée chez Bang Ediciones en 2021. Cette illustratrice barcelonaise, diplômée de l’Escola Massana et lauréate du prix Junceda 2022 pour le meilleur cómic, transforme le récit écologiste de Jean Giono en une bande dessinée hybride, oscillant entre roman graphique et album illustré. L’œuvre raconte l’histoire d’Elzéard Bouffier, berger solitaire qui redonne vie aux terres arides de Haute-Provence en plantant inlassablement des arbres entre 1913 et 1947.

Sandra Hernández respecte l’esprit du texte original tout en exploitant pleinement les ressources narratives de la bande dessinée. Les thèmes centraux – l’écologie, la persévérance et la générosité désintéressée – trouvent une résonance particulière dans notre époque de crise climatique. L’autrice développe subtilement la psychologie d’Elzéard Bouffier, présentant un personnage dont la détermination silencieuse contraste avec l’agitation du monde extérieur. 
La représentation des deux guerres mondiales constitue un petit tour de force : Sandra Hernández synthétise ces tragédies en quelques case BD sombres qui contrastent avec le reste de la BD.

extrait bd L’homme qui plantait des arbres

Le style visuel de Sandra Hernández se distingue par son approche coloriste et sa technique proche du « style naïf », évoquant parfois le Douanier Rousseau. Cette esthétique simple soutient parfaitement le message universel de l’œuvre. La représentation de la nature évolue magistralement : des terres désolées initiales aux paysages luxuriants, chaque page témoigne de la transformation écologique. Les personnages acquièrent une dimension quasi-iconique qui renforce l’aspect fabuleux du récit.

Cette adaptation constitue un modèle du genre, démontrant comment une bande dessinée peut enrichir un texte littéraire sans le trahir. Sandra Hernández réussit le pari de s’adresser simultanément aux enfants et aux adultes, offrant une œuvre accessible mais jamais simpliste. Cette bande dessinée s’impose comme un manifeste écologique d’une actualité brûlante, porteur d’un message d’espoir indispensable.

Et on tuera tous les affreux

Album publié en 2021 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Boris Vian publiée en juin 1948.

couverture bd Et on tuera tous les affreux

« Les gens sont tous très laids… Aussi je me suis construit une rue et j’ai fabriqué des jolis passants. Chez moi, c’est un slogan : on tuera tous les affreux. »

À Los Angeles, Rocky Bailey est un bellâtre, la coqueluche de ces demoiselles. Et pourtant, il se refuse obstinément à elles, désirant conserver sa virginité jusqu’à ses vingt ans.
Mais un soir, il est drogué et enlevé par le docteur Schutz qui tente de le forcer à réaliser une singulière expérience : faire l’amour à une magnifique jeune fille !
Incapable de s’y résoudre, Rocky décide ensuite de mener une enquête avec son nouvel ami Andy Sigman, chauffeur de taxi, sur le diabolique docteur Schutz et ses expériences suspectes…

À la différence des autres œuvres signées Vernon Sullivan, écrites dans le plus pur style des romans noirs américains de l’époque, Et on tuera tous les affreux est un pastiche burlesque, tour à tour angoissant et hilarant. Un cocktail détonnant de meurtres, de courses poursuites, d’expériences abominables et, au grand désespoir de Rocky, de filles…

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Et on tuera tous les affreux »

Quatrième adaptation des romans de Boris Vian signés Vernon Sullivan, « Et on tuera tous les affreux » (Glénat, 2021) nous plonge dans un Los Angeles fantasmé où Jean-David Morvan et Ignacio Noé transposent avec brio ce texte de 1948. Contrairement aux précédents opus davantage ancrés dans le noir américain classique, cette œuvre se distingue par son ton délicieusement burlesque.

Le récit suit Rocky Bailey, apollon refusant obstinément tout rapport charnel jusqu’à ses vingt ans, kidnappé par le docteur Schutz pour servir d’étalon dans son projet eugéniste visant à créer une société d’êtres parfaits. À travers cette intrigue déjantée mêlant courses-poursuites, expérimentations scientifiques douteuses et questionnements moraux, Boris Vian dénonçait avec prescience les dérives du culte de la beauté physique.

Le trait d’Ignacio Noé, maître argentin reconnu pour ses œuvres érotiques, apporte une dimension visuelle parfaitement adaptée à l’univers sulfureux de Vernon Sullivan. Son style sensuel magnifie les corps tout en servant brillamment la narration par des cadrages dynamiques et une mise en scène audacieuse qui n’édulcore jamais la dimension satirique du propos.

Cette adaptation réussie restitue l’esprit irrévérencieux et visionnaire de Boris Vian, transformant ce polar-fantastique en critique sociale jubilatoire. Une lecture recommandée aux amateurs de bandes dessinées adultes cherchant une œuvre à la fois intellectuellement stimulante et visuellement captivante.

1984 (Adapté par Frédéric Pontarolo)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Michel Lafon.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

L’adaptation en bande dessinée de 1984, le roman culte de George Orwell.

Londres, 1984, Winston Smith, employé au ministère de la Vérité, chargé de réécrire l’histoire afin qu’elle s’accorde avec la version offi cielle, tombe amoureux de Julia, rencontrée lors des Deux Minutes de la Haine.
Comment leur amour pourra-t-il exister dans un monde où les sentiments sont interdits et où les Télespions surveillent les individus sans relâche ?

Souriez Big Brother is watching you !



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

Publiée en mai 2021 chez Michel Lafon, cette adaptation de 1984 par Frédéric Pontarolo profite de l’entrée du chef-d’œuvre de George Orwell dans le domaine public pour proposer une vision personnelle du roman dystopique. Diplômé des Arts Décoratifs de Strasbourg et lauréat de l’Alph’Art Graine de Pro en 1994, Frédéric Pontarolo s’empare du texte fondateur avec un scénario qui tranche avec les autres adaptations parues simultanément.

L’auteur fait le choix audacieux de présenter Winston Smith sous les traits d’un homme noir, décision originale qui s’inscrit logiquement dans un Londres futuriste cosmopolite. Cette adaptation se distingue par sa capacité à générer de l’émotion là où d’autres versions restent froides. Frédéric Pontarolo évite le « copier-coller » textuel en s’appropriant véritablement l’histoire d’Orwell, révélant progressivement l’univers totalitaire à travers le regard de Winston plutôt que par de longues descriptions liminaires. Le récit gagne ainsi en proximité psychologique, permettant au lecteur de s’attacher au protagoniste et de ressentir viscéralement l’oppression du régime de Big Brother.

extrait 1984 (Adapté par Frédéric Pontarolo)

Le trait de Frédéric Pontarolo, toujours sombre et linéaire, excelle dans la retranscription de la tension omniprésente qui caractérise l’univers de George Orwell . Sa palette chromatique, dominée par les nuances de gris et de marron avec de rares couleurs ternes, reflète parfaitement l’état psychologique de Winston et l’atmosphère désolante de cette société sous surveillance. Les choix esthétiques innovants enrichissent l’expérience : les maximes du Parti projetées par laser dans le ciel, la modernisation des hélicoptères de surveillance en « camespions »…

Cette version de 1984 réussit le pari difficile de surprendre même les lecteurs familiers du roman original. Frédéric Pontarolo livre une adaptation en 135 pages, complète et cohérente qui se suffit à elle-même, et qui respecte l’esprit du roman original. Recommandée aux lecteurs souhaitant redécouvrir 1984 sous un angle visuel contemporain.