Catégorie : La seconde Guerre Mondiale

Retrouvez une sélection de bandes dessinées sur le thème de la seconde Guerre Mondiale.

Les résistants et résistantes, les militaires, ceux qui ont subi les camps de concentration en bd.

Les grandes batailles de la seconde guerre mondiale en bd. De l’Europe à l’océan Pacifique, en passant par l’Afrique et la Scandinavie, une guerre Mondiale.

153 bd sur le thème de la seconde Guerre Mondiale.

La maison des enfants – L’incroyable sauvetage des enfants juifs de Moissac

Album publié en 2025 aux Editions Plein Vent.


couverture bd La maison des enfants

Après la rafle du Vel d’Hiv en juillet 1942, l’étau se resserre sur les Juifs vivant en zone libre.
À Moissac, dans le Sud-Ouest, une maison, tenue par un couple d’éclaireurs israélites, accueille des enfants. La menace d’une rafle se rapproche. Pour leur permettre d’échapper à la déportation, un réseau de résistants juifs, baptisé La Sixième, va tenter de tous les sauver avec la complicité d’habitants de la ville.
Commence alors une course contre la montre afin de mettre les enfants à l’abri. De jeunes scouts vont s’engager dans cette opération périlleuse, avec pour seules armes le courage et le sens du sacrifice.
Cette bande dessinée met en lumière l’action de La Sixième et de tous les résistants qui ont œuvré à ce sauvetage.
Une histoire vraie et exemplaire pour la jeunesse d’aujourd’hui.
Leur devise était « servir ». Elle le restera jusqu’au bout.Anny Latour


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « La maison des enfants »

Publié aux éditions Plein Vent en mai 2025, La maison des enfants illustre avec une précision documentaire l’un des épisodes les plus méconnus de la Résistance française. Pierre-Roland Saint-Dizier, scénariste spécialisé dans les récits historiques, s’empare de l’histoire authentique de la maison de Moissac qui abrita près de 500 enfants juifs entre 1939 et 1943.

Le récit débute après la rafle du Vel d’Hiv de juillet 1942, quand l’étau se resserre sur les Juifs en zone libre. Pierre-Roland Saint-Dizier orchestre magistralement la course contre la montre menée par le réseau de résistants juifs baptisé « La Sixième », dirigé par des figures comme Robert Gamzon (alias Castor) et le couple Shatta et Bouli Simon. La scénario privilégie l’humanité des personnages sans tomber dans l’excès, révélant la complexité psychologique des jeunes scouts engagés dans cette mission périlleuse.

extrait bd La maison des enfants

Andrea Mutti, dessinateur italien reconnu pour son trait réaliste et précis, livre ici une interprétation visuelle d’une rare justesse. Son style, déjà éprouvé dans des œuvres historiques comme Campus Stellae, sert parfaitement l’intensité dramatique du récit. La colorisation d’Angelo Bussacchini, maître de la technique à l’huile, apporte une profondeur émotionnelle.

Cette bande dessinée s’impose comme un témoignage essentiel, fidèle à la devise des Éclaireurs Israélites de France : « servir ». Une œuvre indispensable pour transmettre aux jeunes générations cette page d’héroïsme ordinaire, où courage et sens du sacrifice ont permis de sauver des centaines de vies.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Moissac

Paroles d’enfants cachés 1939 – 1945

Album publié en 2025 aux Editions Soleil.


couverture bd Paroles d'enfants cachés 1939 - 1945

À l’âge de l’insouciance, projetés dans la guerre, marqués d’une étoile jaune et souvent séparés de leurs parents, des milliers d’enfants ont dû apprendre à se méfier, à mentir et se cacher.
Ils ont noté leurs souvenirs dans des lettres ou des journaux intimes, adaptés ici en histoires courtes qui constituent un témoignage attestant des parts d’ombre et de lumière de notre Histoire.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Paroles d’enfants cachés 1939 – 1945 »

La BD sortira en septembre 2025.


Les Enfants de Buchenwald

Album publié en 2025 aux Editions Steinkis.


couverture bd Les Enfants de Buchenwald

En avril 1945, à la libération du camp de Buchenwald, plus d’un millier d’enfants juifs ne savent pas où aller. Ils ont miraculeusement survécu et sont pour la plupart orphelins. Une mobilisation internationale, animée par l’Œuvre de Secours aux Enfants, organise leur prise en charge et tente de les aider.
En juin 1945, 426 d’entre eux sont accueillis en Normandie, le temps d’un été. Ils sont en mauvaise santé, traumatisés et sans repères. Médecins, éducateurs et assistantes sociales vont les soigner, les aider à se reconstruire, et à reprendre goût à la vie.

Dans ce récit inspiré de témoignages, Dominique Missika nous raconte l’histoire bouleversante des Enfants de Buchenwald.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Enfants de Buchenwald »

En juin 1945, 426 enfants survivants de Buchenwald trouvent refuge en Normandie, au préventorium d’Écouis, sous l’égide de l’Œuvre de Secours aux Enfants. Cette page méconnue de l’après-Shoah constitue le cœur du roman graphique Les Enfants de Buchenwald, fruit de la collaboration entre l’historienne Dominique Missika, l’illustratrice Anaïs Depommier et la coloriste Alessandra Alexakis.

Dominique Missika, forte de son expertise d’historienne et de son travail à la Fondation pour la Mémoire de la Shoah , choisit délibérément de ne pas représenter l’horreur des camps mais de se concentrer sur « l’après » : ce moment crucial où des orphelins traumatisés doivent réapprendre leur humanité. Le récit, nourri de témoignages authentiques et d’un travail documentaire de deux ans , suit le parcours de quatre personnages fictifs mais représentatifs : Zeev, Fischel, Chaïm et Aron. Cette approche permet d’incarner l’expérience collective tout en préservant la vérité historique des 426 jeunes survivants accueillis en France.

extrait bd Les Enfants de Buchenwald

Anaïs Depommier, formée à l’école Émile Cohl , développe un style graphique d’une sobriété remarquable qui évite l’écueil du voyeurisme. Ses dessins servent parfaitement le propos : plutôt que d’illustrer l’indicible, ils accompagnent avec délicatesse la reconstruction progressive de ces adolescents. Alessandra Alexakis apporte une mise en couleur qui « donne une touche de douceur aux personnages malgré l’horreur » , créant une atmosphère propice à l’empathie.

L’ouvrage s’appuie sur une documentation exceptionnelle : témoignages de survivants comme Elie Wiesel, archives de l’OSE, photographies d’époque. Il met en lumière le rôle déterminant des éducateurs – Rachel Minc, Gaby Cohen, Judith Hemmendinger – qui accompagnèrent ces jeunes dans leur retour à la vie. Cette rigueur transforme la bande dessinée en véritable outil pédagogique, particulièrement adapté aux établissements scolaires.

En évoquant ces semaines cruciales de l’été 1945 à Écouis, la BD révèle comment l’humanité peut renaître après l’indicible, grâce à la bienveillance et à la solidarité. Cette bande dessinée, portée par une équipe créatrice de talent et éditée avec soin par Steinkis , est une œuvre remarquable pour transmettre la mémoire de la Shoah aux nouvelles générations.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Buchenwald

Columbus strasse – Une Histoire de famille

Album publié en 2025 aux Editions Robinson.


couverture bd Columbus strasse - Une Histoire de famille

Une saga familiale pendant la Seconde Guerre mondiale.

À partir des témoignages de sa famille, Tobi Dahmen réalise dans ce roman graphique une chronique poignante des années de guerre en Allemagne, qui dépasse largement le cadre privé.
À travers l’histoire de sa famille, il réfléchit de manière saisissante à la mémoire allemande et aux questions de responsabilité politique et personnelle.
Avec une grande sensibilité et une recherche minutieuse, Tobi Dahmen signe une oeuvre à la fois profondément émouvante et historiquement essentielle.

«Un livre révolutionnaire, tout aussi oppressant qu’immersif.»
Andreas Platthaus, Frankfurter Allgemeine Zeitung.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Columbus strasse – Une Histoire de famille »

Tobi Dahmen livre avec Columbusstraße un roman graphique monumental de 528 pages qui dépasse le récit familial pour devenir une réflexion sur la mémoire allemande. Publié en 2025 aux éditions Robinson, cette œuvre ne constitue pas l’adaptation d’un roman préexistant, mais naît directement des archives familiales de l’auteur : lettres, documents et photographies découverts après la mort de son père.

L’auteur reconstitue minutieusement la vie de la famille Dahmen à Düsseldorf entre 1935 et 1945, période où leur maison de la Columbusstraße faisait face au siège du parti nazi. La force du scénario réside dans la complexité psychologique des personnages : Karl, l’avocat catholique tiraillé entre ses convictions religieuses et les compromissions nécessaires, ou encore ses fils confrontés aux réalités du front oriental. Tobi Dahmen évite tout manichéisme en montrant comment une famille ordinaire navigue entre résistance passive et adaptation forcée au régime.

extrait bd Columbus strasse - Une Histoire de famille

Le choix du noir et blanc aux nuances de gris, rehaussé par la technique du lavis, confère à l’œuvre une atmosphère authentiquement oppressante. Cette palette monochrome, que l’auteur justifie comme « un regard en arrière vers une sombre époque », soutient parfaitement la gravité du propos. Le trait stylisé mais expressif de Tobi Dahmen permet une immersion totale dans cette chronique familiale.

Cette bande dessinée, fruit de dix années de recherches entamées en 2016, s’adresse particulièrement aux lecteurs passionnés d’Histoire et de récits mémoriels. Elle rejoint les grands classiques du genre historique par sa capacité à questionner les notions de responsabilité politique et personnelle à travers le prisme intime d’une saga familiale.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Düsseldorf

Le garçon qui ne voulait pas mourir

Album publié en 2025 aux Editions Albin Michel.


Adapté du livre pour enfant « The Boy Who Didn’t Want to Die » de Peter Lantos publié le 5 janvier 2023.

Un survivant raconte.

L’histoire vraie du périple d’un garçon de cinq ans dans une Europe déchirée par la Seconde Guerre mondiale.

Parce qu’ils sont juifs, Peter et sa famille sont contraints de quitter la petite ville hongroise de Makó. Ils entament alors un terrible voyage à travers l’Autriche et l’Allemagne. Préservé par ses parents, Peter ne prend pas immédiatement la pleine mesure du drame qui se joue…

Peter Lantos se replonge dans ses souvenirs afin de nous livrer un témoignage poignant, sur lequel plane l’ombre de Bergen-Belsen.

80 ans après la libération du camp de concentration, un ouvrage mémoriel essentiel, récit d’une survie et d’un espoir rendu invincible par l’amour maternel.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le garçon qui ne voulait pas mourir »

Adaptation fidèle du témoignage autobiographique de Peter Lantos, « Le Garçon qui ne voulait pas mourir » se déploie en bande dessinée sous le trait délicat et expressif de Victoria Stebleva. Déporté à cinq ans de Makó (Hongrie) au camp de Bergen-Belsen en 1944, Peter Lantos offre une plongée dans la conscience enfantine confrontée à l’horreur nazie, sans jamais céder à la complaisance.

Peter Lantos, devenu neuroscientifique et auteur de renom, transpose ici son ouvrage « The Boy Who Didn’t Want to Die ». Chaque planche suit le regard émerveillé ou effrayé du jeune garçon, créant une montée dramatique maîtrisée. Les silences, ponctués par de rares bulles et légendes sobres, renforcent la puissance émotionnelle.

extrait bd Le garçon qui ne voulait pas mourir

Le dessin en noir et blanc de Victoria Stebleva se pare de touches de bleu – symboles d’espoir et de répit – offrant une respiration visuelle bienvenue. Ces accents colorés éclairent les instants de chaleur humaine : un regard maternel, une prière chuchotée, un sourire malgré la terreur. Le contraste entre les ombres profondes et les pleins clairs souligne la dualité du récit, entre angoisse et résistance intérieure. La composition des cases, souvent centrée sur les gros plans, focalise l’attention sur l’expression des personnages, rendant palpable l’intensité des émotions.

« Le Garçon qui ne voulait pas mourir » s’inscrit dans la tradition des récits graphiques de la Shoah, tout en renouvelant l’approche. En mettant l’accent sur l’amour familial et la capacité de l’enfant à trouver des bribes d’espoir, Peter Lantos et Victoria Stebleva offrent une réflexion sur la résilience humaine. Cette bande dessinée s’adresse à un large public, y compris aux jeunes lecteurs, et constitue un outil précieux de transmission mémorielle. Elle rappelle, soixante-dix ans après les faits, que la lumière peut jaillir de l’obscurité lorsque l’esprit refuse de mourir.


Lieux visités par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Camp de Bergen-BelsenMakó

Six jours – La Tragédie du village de Graignes

Album publié en 2019 aux Editions Urban Comics.


couverture bd Six jours - La Tragédie du village de Graignes

6 juin 1944, Jour-J.
Cent quatre-vingts deux parachutistes de l’armée américaine sont largués au-dessus des campagnes françaises, à trente kilomètres de leur objectif initial, loin derrière les lignes ennemies…

Plongez dans l’histoire vraie du village de Graignes, en Normandie, où l’horreur de la guerre et le hasard des circonstances ont unis les soldats américains et les villageois français dans l’adversité et la fraternité.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Six jours – La Tragédie du village de Graignes »

Six jours, scénarisé par Robert Venditti et Kevin Maurer, et illustré par Andrea Mutti, plonge le lecteur dans un épisode méconnu mais poignant de la Seconde Guerre mondiale : la bataille de Graignes. Ce récit historique retrace le destin tragique de parachutistes américains et des habitants d’un petit village normand, unis dans une lutte désespérée contre les forces SS.

La bande dessinée se distingue par sa fidélité aux faits historiques, fruit d’une recherche approfondie. Robert Venditti, inspiré par l’histoire de son grand-oncle, offre une œuvre empreinte d’humanité où se mêlent courage, fraternité et sacrifice. Les thèmes de la solidarité face à l’adversité et de l’horreur de la guerre sont explorés avec intensité.

extrait bd Six jours - La Tragédie du village de Graignes

Andrea Mutti excelle dans la retranscription visuelle des combats, avec des scènes violentes et immersives qui capturent l’intensité du conflit. Les couleurs alternent entre teintes apaisantes et atmosphères oppressantes, renforçant l’impact émotionnel du récit. Cependant, le cadre normand manque parfois d’authenticité graphique, ce qui peut nuire à l’ancrage géographique.

Accessible et poignant, Six jours constitue une porte d’entrée idéale pour les amateurs d’histoire militaire ou les lecteurs curieux du Débarquement. Cette œuvre rend hommage au courage des héros oubliés de Graignes.


Lien vers l’article Ouest-France en cliquant sur l’image ci dessous.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Graignes

Rotterdam, ville en feu !

Album publié en 2017 aux éditions BD Must.


Résumé éditeur

couverture bd Rotterdam ville en feu

Le 10 mai 1940, l’Allemagne nazie attaque vers l’ouest. 

Aux Pays-Bas, La Haye est un objectif-clé. Pour atteindre le siège du gouvernement, les Allemands veulent forcer l’accès à la « Vesting Holland » par Rotterdam. 

Afin d’y arriver, pour la première fois dans l’histoire de la guerre, ils utilisent massivement des troupes aéroportées et des parachutistes.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Rotterdam, ville en feu ! »

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extrait bd couverture bd Rotterdam ville en feu

Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Rotterdam

L’Histoire de France en BD – 1939 – 1945… la Seconde Guerre mondiale !

Album publié en 2017 aux Editions Casterman.


couverture bd L'Histoire de France en BD - 1939 - 1945... la Seconde Guerre mondiale !

Après avoir parcouru différents moments clés de l’Histoire de France, cet album s’arrête sur une période particulièrement importante et douloureuse : la Seconde Guerre mondiale.

Le récit aborde le conflit en se focalisant sur la situation en France, depuis les premiers remous jusqu’à la Libération.

Rafles, collaboration, résistance, système D, marché noir… tous les aspects de la vie sous l’occupation allemande sont évoquées avec beaucoup de vie, grâce au talent de Bruno Heitz et à un savant équilibre de dialogues et de récit.

Avec quatre double pages de documentaire, pour approfondir le sujet.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Histoire de France en BD – 1939 – 1945… la Seconde Guerre mondiale ! »

Isabelle Bournier, spécialiste reconnue de la vulgarisation historique, et Bruno Heitz, auteur-illustrateur au style épuré, livrent avec ce volume une synthèse remarquable de la Seconde Guerre mondiale à hauteur d’enfant, sans jamais sacrifier la rigueur historique. L’ouvrage s’ouvre sur les prémices du conflit, reliant habilement la crise de 1929, la montée du nazisme et les conséquences du traité de Versailles, pour installer un contexte clair et accessible dès les premières pages.

La narration alterne entre les grands événements (défaite, occupation, résistance, libération) et la vie quotidienne : exode, rationnement, marché noir, peur des rafles, bombardements. Les auteurs montrent avec finesse comment la guerre bouleverse l’intime, en multipliant les vignettes sur l’école, les abris ou la protection des monuments. Les personnages historiques majeurs – Pétain, De Gaulle, Jean Moulin, Churchill, Hitler – sont présentés dans des portraits synthétiques, tandis que la Résistance est incarnée par des gestes simples et décisifs, rendant palpable la tension morale de l’époque.

extrait bd L'Histoire de France en BD - 1939 - 1945... la Seconde Guerre mondiale !

Graphiquement, le trait caricatural et expressif de Bruno Heitz, allié à une mise en page dense, permet de transmettre une grande quantité d’informations sans jamais perdre le lecteur. Les illustrations soutiennent l’émotion et rendent l’histoire vivante, tout en restant accessibles dès 8 ans. Le quart documentaire en fin d’ouvrage, riche en repères chronologiques et portraits, prolonge la lecture et invite à approfondir la réflexion.

Cette bande dessinée s’impose comme une porte d’entrée idéale pour les jeunes lecteurs, mais aussi comme un outil pédagogique précieux pour tous ceux qui souhaitent comprendre la complexité de la période à travers une narration claire, sensible et documentée.

Lyon en guerre – 1940 1944

Album publié en 2013 aux éditions Lyon Capitale.


Résumé éditeur

Lyon en guerre 1940-1944.

Juin 1940.
Les Allemands occupent Lyon et pillent ses ressources. Ils reviendront deux ans plus tard, mais trouveront un autre accueil. L’effet de surprise est passé, la ville s’est préparée et ne compte pas supporter pareille infamie une nouvelle fois. Lyon est en guerre.

Madeleine, Rémi, Lucien et Auguste, quatre destins face aux choix de leur vie : résister ou collaborer, se taire ou se battre au risque d’y laisser sa vie pour ses idéaux.

Une aventure complète, accompagnée d’un cahier historique sur la Seconde Guerre mondiale à Lyon.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Lyon en guerre – 1940 1944 »

« Lyon en guerre » plonge au cœur de l’Occupation allemande (juin 1940 – 1944) à travers quatre destinées croisées : Madeleine, Rémi, Lucien et Auguste. Cette BD historique, publiée chez Lyon Capitale en décembre 2013, associe une narration polyphonique à un cahier historique richement documenté, ancrant chaque récit dans la réalité de la Seconde Guerre mondiale à Lyon.

Au niveau du scénario, les auteurs esquissent avec finesse le dilemme moral – résister ou collaborer – en dévoilant la psychologie de personnages ordinaires confrontés à l’extrême. Les dialogues ciselés alternent entre l’urgence d’une rafle et l’intimité d’une confidence, conférant à l’ensemble une intensité dramatique soutenue.

Graphiquement, la mise en page adopte un dessin semi-réaliste riche de hachures discrètes et d’un tramage sobre : les contrastes noir et blanc soulignent l’ambivalence de l’époque tandis que certaines planches d’intérieurs jouent sur la perspective pour créer un sentiment de tension permanente. La colorisation restreinte au rouge de quelques détails (une affiche de propagande, une coulée de sang) agit comme un pointeur visuel de l’émotion.

« Lyon en guerre » est une réussite qui marie rigueur historique et puissance romanesque, recommandée à toute personne désireuse de comprendre la vie lyonnaise sous l’Occupation, qu’elle soit passionnée d’Histoire ou amateur de bande dessinée.


Lieu visité par la bd pendant la Seconde Guerre Mondiale

Lyon

Triangle rose

Album publié aux éditions Soleil en 2011.


couverture bd

Dessinateur de publicité et professeur de dessin, Andreas est homosexuel. Pas une « grande folle » travestie mais un homosexuel discret, joyeux et romantique, dans le Berlin des années 30.

Mais la peste brune envahit peu à peu les rues, la cité, les institutions. Des lois sont promulguées. Andreas fait l’expérience de la violence, physique ou morale. On l’envoie en prison du fait de sa préférence sexuelle, puis dans un camp de concentration.

Survivant aux mauvais traitements, la libération et l’après-guerre ne lui apporteront pas plus de repos. Fait prisonnier de droit commun, un nouveau combat s’engage pour sa réhabilitation.

Ce combat, qui semble perdu d’avance, se gagnera par la résignation et la trahison de son identité. Comme beaucoup d’autres homosexuels, il travestira son histoire, se dira  » triangle rouge  » ; se conformera à la société civile en se mariant avec une lesbienne et éduquera l’enfant qu’elle eut (de force) avec un sous-officier nazi.

Malgré le refoulement nécessaire, en état de survie durant de si longues années, Andreas n’oubliera jamais qu’il fut l’un des leurs. Devant les interrogations de son petit-fils, Andreas se livre enfin…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Triangle rose »

Triangle rose, signé Michel Dufranne et illustré par Milorad Vicanović-Maza, est une œuvre marquante qui plonge le lecteur dans l’horreur méconnue de la persécution des homosexuels sous le régime nazi. Cette bande dessinée est avant tout une quête de mémoire, où Andreas, un survivant des camps, raconte son histoire à son arrière-petit-fils, tissant ainsi un lien entre passé et présent.

Michel Dufranne réussit à capturer un pan de l’Histoire souvent occulté : celui de la répression des « invertis » sous le paragraphe 175, une loi allemande qui criminalisait l’homosexualité. Le scénario, bien qu’imaginé, repose sur des faits historiques précis et poignants, réhabilitant ces victimes oubliées. Ce choix de sujet rare dans la bande dessinée confère à Triangle rose une portée pédagogique et universelle.

extrait bd Triangle rose

Visuellement, le trait de Milorad Vicanović-Maza est saisissant. Ses lignes précises, accompagnées des couleurs sombres et sépia de Christian Lerolle, illustrent avec justesse l’oppression et la mélancolie des années 1930-40. L’utilisation d’une palette plus vive pour le présent accentue l’idée d’une mémoire vivante qui peine à trouver sa place dans le monde contemporain​.

En 144 pages, Triangle rose réussit à informer, émouvoir et interpeller. Elle offre un hommage vibrant à ceux dont le souvenir a longtemps été nié.

Un incontournable pour les amateurs d’Histoire et les défenseurs des droits humains, c’est une œuvre qui mérite sa place dans les bibliothèques, personnelles comme scolaires.