Catégorie : Litterature en BD

Les Voleurs de beauté

Bande dessinée publiée en 2018 aux éditions Glénat.


D’après le roman de Pascal Bruckner publié le 27 aout 1997.

couverture bd Les Voleurs de beauté

Leur jeunesse est un crime. Leur beauté, une malédiction.

Un soir d’hiver, Benjamin et sa fiancée Hélène sont pris dans une tempête de neige et trouvent refuge dans un chalet où un avocat aux allures de vieux beau vit avec sa femme et un petit homme repoussant qui leur sert d’homme-à tout-faire.
Ils sont bien accueillis, mais peu à peu, un poison se mêle au charme. Fasciné et épouvanté à la fois, Benjamin va découvrir par mégarde le secret des lieux : un boyau humide et souterrain où leur Barbe-Bleu d’hôte et ses complices enferment des êtres coupables d’un seul crime : la beauté.
Horrifié, hésitant entre l’incrédulité et la panique, Benjamin se retrouve alors pris au piège du trio monstrueux…

Philippe Thirault et le dessinateur espagnol Manuel Garcia adaptent le roman suave et cruel de Pascal Bruckner qui lui valut le prix Renaudot en 1997. Cette violente allégorie sur la jeunesse, la beauté et le sexe n’a rien perdu de son actualité à une époque obnubilée par le culte de l’apparence…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Voleurs de beauté »

Une Sombre Allégorie sur le Culte de la Beauté

Philippe Thirault et Manuel Garcia nous offrent avec « Les Voleurs de beauté » une adaptation saisissante du roman de Pascal Bruckner, prix Renaudot 1997. Cette œuvre graphique explore avec finesse une intrigue aussi macabre que fascinante : un jeune couple pris dans une tempête de neige trouve refuge dans un chalet isolé. Leurs hôtes cachent un terrible secret – ils emprisonnent des êtres dont le seul crime est la beauté…

La narration, construite en alternant habilement présent et flash-backs, nous plonge dans une réflexion sur notre rapport obsessionnel à l’apparence. La structure en huis-clos accentue progressivement le sentiment d’oppression, tandis que la relation entre Benjamin, personnage principal, et Mathilde, l’infirmière à qui il confie son histoire, ajoute une dimension psychologique captivante. Philippe Thirault parvient à extraire l’essence du roman pour en faire un polar fantastique qui questionne nos peurs contemporaines face au vieillissement.

extrait bd Les Voleurs de beauté

Le style graphique de Manuel Garcia, à la croisée du franco-belge classique et des pulps américains d’horreur, sert admirablement cette fable cruelle. Ses contrastes marqués et ses expressions faciales d’un réalisme saisissant créent une atmosphère pesante qui colle parfaitement aux thématiques abordées. Chaque planche transpire l’angoisse, rendant palpable la terreur des protagonistes.

Véritable allégorie sur la tyrannie de la beauté dans notre société, cette bande dessinée saura séduire les amateurs de récits psychologiques teintés d’horreur, ainsi que ceux qui apprécient les adaptations littéraires aux résonances contemporaines.

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes – 2ème Partie

Albums publiés en 2023 aux éditions Bamboo.


Résumé éditeur

L’adaptation libre du roman « La Barre-y-va » de Maurice Leblanc publié pour la première fois en 1931.

La dernière confrontation de deux légendes. 

En Normandie, un vieil alchimiste aurait percé le secret de la transformation du plomb en or. Il n’en faut pas plus pour attirer la convoitise d’Arsène Lupin, déguisé pour l’occasion en vicomte Raoul d’Avenac.
Le mystère que renferme le manoir de la Barre-y-va a-t-il à voir avec le mascaret qui se forme deux fois par an lors des équinoxes ?
Lupin/d’Avenac mène l’enquête. Mais ce que le gentleman cambrioleur ignore, c’est que Sherlock Holmes est sur ses traces. Le célèbre détective de Baker Street tente en effet d’éliminer Lupin, après avoir tué sa fiancée, seul moyen pour lui de garder secret ce crime et sa légende intacte.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Arsène Lupin contre Sherlock Holmes – 2ème Partie »

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes : L’ultime duel normand.

Ce second tome du diptyque de Jérôme Félix et Alain Janolle conclut brillamment la confrontation entre deux légendes littéraires dans une adaptation libre du roman « La Barre-y-va » de Maurice Leblanc. Quatre ans après la mort tragique de Raymonde, fiancée de Lupin, par la main de Holmes, leur affrontement final se cristallise autour d’un secret alchimique dans un manoir normand.

Le scénario enchevêtre habilement mystères et rebondissements, mêlant alchimie, crimes et phénomènes naturels comme le mascaret des équinoxes. Si l’intrigue peut sembler complexe, c’est justement ce qui fait sa force : comme dans un jeu d’échecs, chaque protagoniste anticipe les mouvements de l’autre. La tension dramatique monte inexorablement jusqu’à une confrontation sous la pluie magistralement mise en scène.

Graphiquement, Alain Janolle excelle dans la représentation des personnages et leurs multiples déguisements, tandis que Walter apporte une palette chromatique saisissante. Les bleus nocturnes et les verts profonds du bocage normand offrent une ambiance entre expressionnisme et mystère qui sert parfaitement le récit.

La conclusion, surprenante et audacieuse, réinvente avec intelligence la rivalité mythique entre ces deux figures. Un petit dossier documentaire sur les lieux réels ayant inspiré l’histoire complète parfaitement l’ensemble.

Une œuvre qui ravira tant les amateurs de BD policière que les aficionados des personnages de Maurice Leblanc et Conan Doyle, proposant une relecture moderne et stimulante de leur légendaire antagonisme.

24 heures de la vie d’une femme

Album publié en 2018 aux Editions Glénat.


Adapté du roman de Stefan Zweig (publié pour la première fois en 1927).

couverture bd 24 heures de la vie d'une femme

Le chef-d’œuvre de Stefan Zweig, version eighties

L’épouse d’un membre de la haute société s’enfuit avec un jeune homme qu’elle n’a rencontré qu’un jour auparavant. L’occasion pour une femme âgée de revenir sur un épisode similaire de sa vie : une journée qui avait changé le cours de son existence…
Tout le monde ou presque connaît l’intrigue de 24 heures de la vie d’une femme : ce récit d’une passion foudroyante, brève et aiguë, l’un des plus grands chefs-d’œuvre de Stefan Zweig.

Aujourd’hui, Nicolas Otero adapte en roman graphique ce grand classique de la littérature en le transposant dans le Las Vegas des années 1980.
L’auteur de Confessions d’un enragé parvient avec talent à restituer la puissance littéraire de l’œuvre originale tout en y apportant une vraie dimension cinématographique par un jeu de lumières et de cadrages très inspiré des grands cinéaste hollywoodiens de l’époque – Brian De Palma et Francis Ford Coppola en tête.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 24 heures de la vie d’une femme »

Adapter un monument littéraire tel que « 24 heures de la vie d’une femme » de Stefan Zweig en bande dessinée relevait d’un pari audacieux. Nicolas Otéro le relève avec panache en transposant l’intrigue dans le Las Vegas des années 1980, loin de la Riviera du début du XXe siècle, tout en restant fidèle à l’œuvre originale. Ce choix de modernisation, loin d’affaiblir le propos, insuffle une énergie contemporaine à la confession d’une femme confrontée à la passion et à la transgression, dans un univers où le jeu et la tentation sont omniprésents.

Le scénario, centrée sur la remémoration d’un épisode clé par une femme âgée, conserve toute la profondeur psychologique du texte de Stefan Zweig. Nicolas Otéro excelle à traduire la complexité des personnages : la bourgeoise en quête de sens, le jeune joueur tourmenté, tous porteurs de désirs inavoués et de failles béantes. Les dialogues, incisifs, révèlent subtilement les tourments intérieurs, rendant palpable la tension entre raison et pulsion.

Graphiquement, Nicolas Otéro opte pour un style inspiré du comics américain, enrichi de jeux de lumières et de cadrages cinématographiques évoquant l’âge d’or d’Hollywood. Cette esthétique soutient l’atmosphère dramatique et sensuelle du récit, tout en rendant hommage à la pop culture des années 1980. Chaque planche capte l’effervescence de Las Vegas et la solitude des personnages, accentuant le contraste entre le décor clinquant et l’intimité du drame humain.

« 24 heures de la vie d’une femme » version Nicolas Otéro est une adaptation audacieuse et respectueuse, qui séduira tant les amateurs de littérature classique que les passionnés de romans graphiques exigeants.

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes – 1ère Partie

Albums publiés en 2022 aux éditions Bamboo.


Résumé éditeur

L’adaptation libre du roman « La Barre-y-va » de Maurice Leblanc publié pour la première fois en 1931.

couverture bd Arsène Lupin contre Sherlock Holmes - 1ère Partie

La dernière confrontation de deux légendes. 

En Normandie, un vieil alchimiste aurait percé le secret de la transformation du plomb en or.
Il n’en faut pas plus pour attirer la convoitise d’Arsène Lupin.
Mais ce que le gentleman-cambrioleur ignore, c’est que Sherlock Holmes est sur ses traces. Les bords de Seine vont bientôt devenir le témoin de l’ultime confrontation entre Holmes et Lupin.
Et cette fois, ce sera une lutte à mort.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Arsène Lupin contre Sherlock Holmes – 1ère Partie »

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes : Duel électrisant entre deux icônes

Dans ce premier tome du diptyque signé Jérôme Félix et Alain Janolle, la confrontation entre le gentleman cambrioleur français et le détective britannique prend une tournure dramatique et inattendue. Librement adapté du roman de Maurice Leblanc, l’album s’ouvre sur une scène puissante : Lupin, prêt à raccrocher ses gants de voleur, se retrouve face à Holmes dans un affrontement qui tourne au drame.

Le scénariste Jérôme Félix, déjà familier de l’univers de Lupin qu’il avait exploré dans « L’aiguille creuse« , transforme avec audace la rivalité historique entre ces personnages. Dans cette version, Holmes apparaît comme une némésis implacable, loin de son flegme légendaire, tandis que Lupin déploie son génie du déguisement dans une intrigue centrée sur l’alchimie et la transmutation du plomb en or.

Le trait semi-réaliste d’Alain Janolle magnifie les décors normands et les costumes d’époque avec une précision remarquable. Les couleurs de Delf subliment cette atmosphère Belle Époque, créant un écrin parfait pour ce récit de vengeance et de mystère.

Les amateurs du genre apprécieront cette relecture sombre et complexe qui, tout en respectant les codes du roman d’aventures, offre un regard neuf sur l’opposition mythique entre ces deux géants littéraires. Une première partie captivante qui laisse impatient de découvrir la conclusion de ce duel au sommet.

Premier de cordée, La grande crevasse, Retour à la montagne

Album publié en 2022 aux Editions du Plein Vent.


D’après les romans de Roger Frison-Roche.

couverture bd bd Premier de cordée, La grande crevasse, Retour à la montagne

Cette intégrale comprend les titres Premier de cordéeLa grande crevasse et Retour à la montagne.
Premier de cordée
Pour ramener à bon port le corps de son père, foudroyé en pleine ascension, Pierre est prêt à braver tous les dangers. À Chamonix, les guides se mobilisent : Servettaz était le meilleur d’entre eux. La montagne est une redoutable tueuse, elle sélectionne impitoyablement ses victimes.

La Grande crevasse suivi de Retour à la montagne
Rien ne disposait ses deux-là à s’apprécier. Et pourtant, dès la première valse, le coup de foudre est là. Mais, comment s’aimer sur la longueur quand tout oppose : éducation, milieu, attentes ? Le rêve peut rapidement tourner au cauchemar.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Premier de cordée, La grande crevasse, Retour à la montagne »

Retrouvez les avis pour chaque BD sur les albums individuels ci dessous.


Toutes les bd adaptées de l’œuvre de Roger Frison-Roche

L’homme et le loup

Album publié en en 2025 aux éditions Plein Vent.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Jack London publiée en décembre 1905.

couevrture bd L'homme et le loup

Un homme va devoir survivre dans une nature inhospitalière.
Il est blessé, seul et sans vivres.
Avec lui quelques allumettes, un couteau, de quoi faire chauffer de l’eau et la solitude…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bd « Belliou la Fumée »

Après ses adaptations remarquées de Croc-Blanc et L’Appel de la forêt, Pierre-Emmanuel Dequest s’empare d’une autre nouvelle de Jack London. Cette bande dessinée de 56 pages, parue chez Plein Vent en mai 2025, transpose l’univers impitoyable du Klondike où un prospecteur abandonné par son compagnon doit affronter le froid, la faim et la menace d’un loup squelettique.

Pierre-Emmanuel Dequest excelle dans la retranscription de l’isolement psychologique de son protagoniste. L’absence de dialogue superflu renforce l’immersion dans cette lutte primordiale où chaque geste devient vital. La tension narrative s’intensifie progressivement par la présence menaçante du loup, métaphore de la mort qui rôde.

extrait bd L'homme et le loup

L’artiste, formé à l’École des Arts décoratifs, maîtrise parfaitement l’alliance entre aquarelle et encre acrylique. Ses couleurs douces mais travaillées créent des atmosphères spectaculaires, particulièrement dans les grandes cases et doubles-pages qui immergent le lecteur dans ces paysages désolés du Grand Nord. 

L’homme et le loup confirme le talent de Pierre-Emmanuel Dequest pour adapter les classiques américains. Cette œuvre s’adresse aux amateurs de récits d’aventure, aux passionnés de beau dessin et aux amateur des romans Jack London.

Le Journal d’Anne Frank

Album publié en 2017 aux Editions Calmann-Lévy.


Publié pour la première fois le 25 juin 1947 sous le titre « Het Achterhuis » (« L’Annexe »)

couverture bd Le Journal d'Anne Frank

Ari Folman et David Polonsky, scénariste et illustrateur de Valse avec Bachir, ont réalisé cette adaptation en roman graphique du Journal d’Anne Frank.

Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933.
À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu’en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s’installent clandestinement dans « l’Annexe »de l’immeuble du 263, Prinsengracht, où Anne écrit son journal.
Le 4 août 1944, la famille est arrêtée vraisemblablement sur dénonciation. Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945,peu après sa sœur Margot.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le Journal d’Anne Frank »

L’adaptation en bande dessinée du Journal d’Anne Frank par Ari Folman et David Polonsky représente un défi éditorial audacieux. Les créateurs de Valse avec Bachir livrent ici la première adaptation graphique officielle de ce témoignage fondamental, transformant 360 pages de journal intime en 162 pages illustrées en conservant l’essence du texte original.

L’ouvrage alterne entre extraits intégraux du journal et représentations visuelles, préservant ainsi la voix authentique d’Anne Frank. Les auteurs restituent avec justesse les thèmes universels du passage à l’âge adulte, des questionnements identitaires et de la condition adolescente dans un contexte tragique. Cette approche permet de retrouver la maturité surprenante d’Anne, ses touches d’humour et sa capacité d’introspection.

extrait bd Le Journal d'Anne Frank

Le choix d’illustrations colorées et poétiques, loin du noir et blanc attendu, insuffle une vivacité particulière au récit. La mise en page, alternant vignettes classiques et doubles pages, rend le texte accessible sans infantiliser le propos. Certaines séquences oniriques illustrent les aspirations et les angoisses de l’adolescente.

Cette adaptation réussit le pari de transmettre aux nouvelles générations un témoignage essentiel, tout en respectant scrupuleusement la mémoire de son auteure. Une BD indispensable pour découvrir ou redécouvrir ce monument littéraire.


Le meilleur des mondes

Album publié en 2022 aux Editions Philéas.


Adapté du roman d’Aldous Huxley (publié pour la première fois le 4 février 1932).

couverture bd Le meilleur des mondes

Le chef-d’œuvre d’Aldous HuxleyLe Meilleur des Mondes, « L’une des œuvres dystopiques les plus prophétiques du XXe siècle » ( Wall Street Journal), pour la première fois adapté en roman graphique.

Publié pour la première fois en 1932, Le Meilleur des Mondes est l’une des œuvres les plus vénérées et les plus profondes de la littérature du XXe siècle.
Abordant les thèmes de l’hédonisme et du contrôle, de l’humanité, de la technologie et de l’influence, le classique d’Aldous Huxley est un reflet et un avertissement pour l’époque à laquelle il a été écrit, mais reste terriblement pertinent aujourd’hui.
L’adaptation revisitée de cette récit puissant et stimulant par Fred Fordham révèle une identité visuelle inédite, la présentant à une nouvelle génération de lecteurs modernes d’une manière originale et convaincante.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le meilleur des mondes »

Cette adaptation graphique du chef-d’œuvre d’Aldous Huxley par Fred Fordham constitue une réussite artistique majeure. L’artiste londonien, déjà reconnu pour ses adaptations de classiques littéraires (Gatsby le magnifique), offre ici une première transposition en bande dessinée de ce monument de la littérature dystopique publié en 1932.

Fred Fordham capture avec fidélité l’essence du roman original : cette société futuriste de l’an 632 « de Notre Ford » où l’eugénisme, le conditionnement et l’hédonisme orchestrent un bonheur artificiel. La trajectoire de Bernard Marx, Alpha inadapté, et la découverte de John le « Sauvage » révèlent avec acuité les mécanismes d’aliénation d’une civilisation obsédée par la stabilité et la consommation.

Le style graphique de Fred Fordham s’avère parfaitement adapté au propos. Son trait épuré et ses couleurs éthérées créent une atmosphère « surréelle » qui souligne l’aseptisation de cette société déshumanisée. L’utilisation intelligente de l’iconographie moderne des réseaux sociaux établit un parallèle avec notre époque, renforçant la dimension prophétique de l’œuvre.

Cette adaptation de 240 pages révèle une identité visuelle inédite qui présente ce classique à une nouvelle génération. Fred Fordham réussit le défi de rendre accessible sans simplifier, offrant une lecture à la fois fidèle et contemporaine de ce roman . 

Roi rose

Album publié en 2009 aux Editions Gallimard.


Adapté de la nouvelle « Chronique des jours désespérés » de Pierre Mac Orlan (publiée pour la première fois en 1927).

couverture bd Roi rose

En sauvant de la noyade un nouveau-né, les pirates du «Hollandais volant», vaisseau fantôme errant sans fin sur les mers, retrouvent goût à la mort.
Roi rose, comme ils le surnomment, grandit parmi les squelettes en rêvant du jour où à son tour il sera mort. Mais le voyage de l’enfance a pour lui une autre fin.

«Roi rose» est une nouvelle extraite de «Chronique des jours désespérés».
David B. adapte Mac Orlan et réalise un rêve vieux de vingt ans. Son art de la narration et l’incomparable force graphique de ses planches servent une fable sur l’enfance : drôle, sombre et poétique à la fois.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Roi rose »

Vingt ans d’attente ont été nécessaires à David B. pour concrétiser son projet d’adapter Roi Rose, nouvelle extraite de Chronique des jours désespérés de Pierre Mac Orlan. Cette fable maritime, née de la désillusion post-Grande Guerre de l’auteur du Quai des Brumes, trouve chez le fondateur de L’Association une résonance parfaite.

L’histoire suit l’équipage fantôme du Hollandais Volant, condamné à errer éternellement sur les océans, jusqu’à ce qu’un nourrisson vienne bouleverser leur malédiction. David B. transforme cette rencontre entre la vie et la mort en une méditation philosophique sur l’apprentissage de l’existence.

Graphiquement, l’auteur de L’Ascension du Haut Mal déploie tout son talent de dessinateur. Ses pirates squelettiques aux expressions saisissantes, ses cadrages inventifs et ses couleurs soigneusement choisies créent un univers fantasmagorique. Le trait de David B., reconnaissable entre tous, sert parfaitement cette atmosphère où se mêlent macabre et tendresse.

Roi Rose constitue une introduction idéale à l’univers de David B., démontrant sa capacité à s’approprier totalement l’imaginaire de Pierre Mac Orlan. Une adaptation qui redonne brillamment ses couleurs au pavillon noir !

Les contes du chat perché – 2

Bande dessinée publiée en 2008 aux éditions Gallimard.


D’après les contes de Marcel Aymé publiés entre 1934 et 1946.

couverture bd Les contes du chat perché - 2

«Soyez sages!» Leurs parents n’ont pas plus tôt quitté la maison que Delphine et Marinette enfreignent leurs recommandations…


—Les Cygnes (1939) :
Malgré l’interdiction formelle de leurs parents Delphine et Marinette traversent la route et se retrouvent au mystérieux rendez-vous des animaux perdus…
—Le Loup (1931) :
Bien qu’elles ne soient pas dupes de la douceur et de la bonté affichées par le Loup, elles lui ouvrent la porte et passent en sa compagnie la plus belle des après-midi. Ce charmant compagnon de jeu saura-t-il continuer à jouer au loup sans mettre les deux sœurs en danger?

Deux contes savoureux, loufoques et cruels.
Titre recommandé par le ministère de l’Éducation nationale, pour le cycle 3 de l’école primaire (CM1-CM2)


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les contes du chat perché – 2 »

Dans ce second opus des « Contes du Chat Perché » publié chez Gallimard en novembre 2008, Agnès Maupré poursuit avec brio son adaptation des œuvres de Marcel Aymé. Ce volume nous invite à redécouvrir deux histoires emblématiques – « Les Cygnes » et « Le Loup » – où les intrépides Delphine et Marinette continuent de défier l’autorité parentale avec une candeur désarmante.

L’artiste parvient à capturer l’essence même des contes originaux tout en leur insufflant une vitalité nouvelle. Son trait dynamique, résolument contemporain, traduit avec justesse l’innocence malicieuse des fillettes et la dimension fantastique de leur univers. Le choix audacieux d’un style épuré, rehaussé par un travail d’aquarelle aux teintes vives, apporte une fraîcheur bienvenue à ces histoires intemporelles. Cette esthétique colorée sert admirablement le scénario en soulignant tant la légèreté des moments ludiques que la tension dramatique des situations périlleuses.

Agnès Maupré excelle particulièrement dans sa capacité à explorer les thèmes universels chers à Marcel Aymé : la frontière perméable entre le monde animal et humain, la désobéissance comme apprentissage, et la complexité des relations familiales. Son découpage narratif, d’une lisibilité exemplaire, rend ces récits accessibles sans jamais les dénaturer.

Cette adaptation séduira autant les lecteurs nostalgiques des textes originaux que les nouveaux venus, petits ou grands. Un équilibre parfait entre fidélité à l’œuvre source et vision artistique personnelle, qui confirme le talent d’Agnès Maupré et nous fait attendre avec impatience les volumes suivants