Catégorie : Classique Du 20ème Siècle

Les chefs d’œuvre de Lovecraft – L’Appel de Cthulhu

Album publié en 2020 aux éditions Ki-oon.


Résumé éditeur

Adapté de la nouvelle de Howard Phillips Lovecraft publiée en février 1928.

couverture bd Les chefs d'œuvre de Lovecraft - L'Appel de Cthulhu

L’œuvre fondatrice du mythe de Cthulhu !

Quand Francis Thurston hérite des possessions de son grand-oncle archéologue, il se retrouve lié à la tragique destinée du vieil homme…
D’après ses papiers, le défunt scientifique enquêtait sur une religion étrange : le culte de Cthulhu. Une mystérieuse gravure représentant son dieu dépeint un monstre cauchemardesque !
Selon le journal laissé par le professeur, cette tablette est l’œuvre d’un artiste qui l’a créée en pleine nuit, alors qu’il était assailli de visions d’une cité fantastique habitée par une créature gigantesque.

Or, ce phénomène a eu lieu le lendemain d’un séisme d’une intensité inégalée, qui a affecté des hommes dans plusieurs contrées… Qu’est-ce qui a bien pu perturber ainsi l’équilibre du monde ? Intrigué par ces écrits, Francis reprend le flambeau et se lance sur la piste du culte, au cœur des ténèbres…

Des États-Unis à l’Europe en passant par les étendues glacées du Groenland, l’horreur se niche partout ! Avec L’Appel de Cthulhu, H. P. Lovecraft donne une ampleur et une cohérence nouvelles à son univers en reliant les indices éparpillés dans ses récits. Aurez vous le courage d’affronter la réalité ainsi dévoilée ?


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « L’Appel de Cthulhu »

Adapté par Gou Tanabe du classique de H. P. Lovecraft publié en février 1928 dans Weird Tales, cet unique volume de 294 pages, paru chez Ki-oon le 17 septembre 2020, s’inscrit dans la collection « Les chefs-d’œuvres de Lovecraft ». L’histoire suit Francis Thurston, héritier d’un archéologue disparu, dont les notes révèlent l’existence d’un culte consacré à la monstrueuse divinité Cthulhu.

Gou Tanabe restitue la montée de l’angoisse cosmique en fragmentant le récit autour de carnets, articles de journaux et récits de témoins. Le questionnement sur la folie, la connaissance interdite et l’insignifiance de l’humanité face aux « Grands Anciens » est mis en scène avec une rigueur littéraire. Francis Thurston devient le vecteur d’un vertige progressif, oscillant entre rationalité et terreur indescriptible.

extrait bd L'Appel de Cthulhu

Le noir et blanc tranche les ombres avec une précision digne de gravures modernes. Les architectures monolithiques et les plans de R’lyeh, ciselés par un trait fin et oppressant, renforcent la sensation d’immensité. Les détails des créatures, leurs tentacules et leurs textures « humaines » – à la fois familières et répulsives – illustrent l’horreur cosmique à son apogée.

Sous une plume graphique magistrale, cet album s’impose comme une lecture incontournable pour les amateurs de fantastique en quête d’une immersion dans l’horreur cosmique la plus pure.

1984 (Adapté par Xavier Coste) – Nouvelle Edition

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions du Sarbacane.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

couverture bd 1984 (Adapté par Xavier Coste) - Nouvelle Editions

Une adaptation à la puissance évocatrice terrifiante dans laquelle Xavier Coste parvient à donner à un monument de la littérature, des images aussi fortes que les mots d’Orwell.

Dans une Angleterre uchronique issue de la Guerre Froide, Winston est un employé ordinaire. Surveillé à chaque instant par des caméras, des espions, des voisins, il travaille à la réécriture de l’Histoire. Il sent confusément que quelque chose ne va pas dans le monde tel qu’il le connaît. Qu’il doit bien exister du sens, quelque part. Un secret. C’est alors qu’il rencontre Julia…

Sous la plume de Xavier Coste, l’intemporelle dystopie Orwellienne, plus glaçante que jamais. Avec 4 nouvelles planches inédites !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

Pas encore réalisé.

extrait bd 1984 (Adapté par Xavier Coste) - Nouvelle Editions

Anne… la maison aux pignons verts

Album publié en 2022 aux Editions Nobi Nobi.


Adapté de l’œuvre de Lucy Maud Montgomery (publiée pour la première fois le 13 juin 1908).

couverture bd Anne... la maison aux pignons verts

Matthew et Marilla Cuthbert, frère et sœur, souhaitaient adopter un orphelin afin de les aider dans leurs travaux du quotidien.
Par erreur, ils se retrouvent avec Anne Shirley, une pétillante fillette rousse à l’esprit vif et à l’imagination débordante.
Sa personnalité particulièrement attachante transforme alors la monotonie de la vie aux Pignons Verts !
Elle se lie d’amitié avec sa voisine Diana, cultive une rivalité avec son meilleur ennemi Gilbert Blythe, obtient d’excellents résultats à l’école…
Ainsi, Anne se fera petit à petit une belle place dans le village d’Avonlea.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Anne… la maison aux pignons verts »

La bande dessinée Anne… la maison aux pignons verts, publiée le 22 juin 2022 par Nobi Nobi dans la collection Les Classiques en manga, propose une adaptation fidèle du roman de Lucy Maud Montgomery. Elle est scénarisée par Crystal Silvermoon Chan, auteure primée connue pour réinventer les classiques littéraires, et illustrée par Kuma-chan.

Le récit met en lumière l’imagination débordante et la sensibilité d’Anne Shirley, dont la créativité métamorphose le quotidien monotone de la maison des Pignons Verts en une fresque poétique. Les joutes verbales entre Anne et Gilbert Blythe, alternant rivalité et tendre réconciliation, témoignent de la profondeur psychologique des personnages et de leur évolution mutuelle.

extrait bd Anne... la maison aux pignons verts

Le style doux et lumineux de Kuma-chan, marqué par des hachures délicates et des planches aérées, renforce l’émotion nostalgique du récit et évoque la splendeur champêtre de l’Île-du-Prince-Édouard début XXe siècle. Les expressions faciales, superbement travaillées, traduisent avec justesse tant les élans enthousiastes que les instants de vulnérabilité d’Anne.

Cette adaptation réussit le pari de rendre vivante une œuvre classique tout en l’actualisant graphiquement, séduisant un vaste public, particulièrement les adolescents.

Retour sur Belzagor – Tome 1

Album publié en 2017 aux éditions Les Humanoïdes Associés.


Résumé éditeur

D’après le roman « Les Profondeurs de la Terre » de Robert Silverberg publiée en février 1973.

couverture bd Retour sur Belzagor - Tome 1

Ancienne colonie, la planète Belzagor a été rendue à ses deux espèces intelligentes. Des scientifiques décident d’assister à leur rituel secret, la cérémonie de la renaissance…

L’ex-lieutenant Eddie Gundersen revient sur Belzagor où il a laissé naguère ses illusions de jeunesse, la femme de sa vie et un passé honteux de colonisateur.
Aujourd’hui la planète a été rendue à ses deux espèces intelligentes : les Nildoror et les Sulidoror.
Endossant le rôle de guide d’une expédition scientifique aux confins des terres indigènes, Gundersen va se confronter à ses démons et régler ses comptes avec une planète qui ne lui avait pas livré tous ses secrets.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Retour sur Belzagor – Tome 1 »

L’adaptation de « Les Profondeurs de la Terre » par Philippe Thirault et Laura Zuccheri constitue une réussite de transposition littéraire en BD. Cette œuvre de Robert Silverberg, publié dans les années 70, trouve dans cette bande dessinée une nouvelle dimension visuelle qui sublime son propos anti-colonial originel.

Le récit suit Edmund Gundersen, ancien lieutenant revenu sur Belzagor dix-huit ans après la décolonisation. Sa mission : guider une expédition scientifique vers la mystérieuse « cérémonie de la renaissance » des espèces autochtones, les Nildoror et les SulidororPhilippe Thirault orchestre une narration alternée entre passé et présent, révélant progressivement les failles morales de ce protagoniste complexe en quête de rédemption

Les thématiques abordées – colonialisme, racisme, tolérance écologique – résonnent avec une actualité troublanteRobert Silverberg avait conçu cette critique de l’impérialisme dans le contexte du Vietnam ; Philippe Thirault en préserve la portée universelle sans jamais tomber dans le didactisme.

extrait bd Retour sur Belzagor - Tome 1

Laura Zuccheri déploie ici tout son talent de dessinatrice réaliste. Ses paysages luxuriants et son bestiaire fascinant évoquent l’univers des « Mondes d’Aldébaran » de Léo. La précision de son trait, héritée de ses collaborations italiennes et perfectionnée dans « Les Épées de verre », sert magnifiquement cette nature exotique. Les Nildoror, créatures pachydermiques aux multiples défenses, et les Sulidoror, bipèdes imposants aux allures de primates, gagnent en crédibilité et en majesté sous son pinceau.

Sylvia Fabris complète cette réussite visuelle par une colorisation chatoyante qui évite l’écueil du numériquement froid. Cette collaboration artistique transforme chaque planche en invitation au voyage spatial.

Cette adaptation dépasse le simple divertissement pour devenir une réflexion sur l’altérité et la rédemption personnelleGundersen incarne parfaitement l’ancien colonisateur confronté à ses démons, tandis que les espèces indigènes rayonnent d’une sagesse qui contraste avec l’arrogance humaine.

« Retour sur Belzagor » s’impose comme une adaptation qui honore l’œuvre de Robert Silverberg tout en lui offrant une expressivité visuelle inédite. Cette bande dessinée s’adresse autant aux amateurs de science-fiction qu’aux lecteurs sensibles aux enjeux géopolitiques contemporains, confirmant le talent de ses créateurs dans l’art délicat de l’adaptation littéraire.

1984 (Adapté par Xavier Coste)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions du Sarbacane.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

Une adaptation à la puissance évocatrice terrifiante dans laquelle Xavier Coste parvient à donner à un monument de la littérature, des images aussi fortes que les mots d’Orwell.

Dans une Angleterre uchronique issue de la Guerre Froide, Winston est un employé ordinaire. Surveillé à chaque instant par des caméras, des espions, des voisins, il travaille à la réécriture de l’Histoire. Il sent confusément que quelque chose ne va pas dans le monde tel qu’il le connaît. Qu’il doit bien exister du sens, quelque part. Un secret. C’est alors qu’il rencontre Julia…

Sous la plume de Xavier Coste, l’intemporelle dystopie Orwellienne, plus glaçante que jamais. Dans un bouquet final saisissant, un superbe pop-up donne vie à ce monde désincarné !


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

Publié en 2021 aux éditions Sarbacane, l’adaptation de 1984 par Xavier Coste s’impose comme l’une des versions les plus réussies du chef-d’œuvre dystopique de George Orwell. Né en 1989 en Normandie, Xavier Coste avait découvert le roman à 14 ans grâce à sa professeure d’arts plastiques et portait depuis lors le projet d’en proposer une adaptation visuelle. L’entrée de l’œuvre d’Orwell dans le domaine public en 2021 lui a enfin permis de concrétiser cette ambition de longue date.

Xavier Coste opère des choix audacieux en adoptant le « je » là où Orwell privilégiait une narration omnisciente, plaçant ainsi le lecteur directement dans la conscience de Winston Smith. L’auteur épure et réécrit le texte original, s’appuyant davantage sur son trait que sur les mots pour retranscrire l’oppression psychologique. Les thèmes majeurs du roman – surveillance généralisée, manipulation de l’histoire, novlangue – sont préservés avec fidélité tout en bénéficiant d’une actualisation contemporaine.

Le génie de Xavier Coste réside dans ses choix esthétiques radicaux qui transforment l’adaptation en véritable œuvre d’art. Son inspiration puise dans l’architecture brutaliste, notamment les constructions de Marcel Breuer et William Pereira, ainsi que dans des lieux réels comme les « Espaces d’Abraxas » de Ricardo Bofill à Noisy-le-Grand. Ces références créent des structures monumentales qui écrasent littéralement les silhouettes humaines, matérialisant visuellement l’oppression du régime de Big Brother.

Le format carré choisi par l’auteur, inhabituel en bande dessinée, participe à cette esthétique claustrophobe. La palette chromatique codifiée renforce l’immersion : le bleu évoque la prison, le jaune l’administration, le rouge bordeaux l’intimité, tandis que les scènes d’adoration de Big Brother explosent en rouge vif. Cette trichromie, associée aux dominantes de gris et blanc, crée une ambiance glaçante qui sert le propos dystopique.

Les personnages secondaires sont volontairement traités comme des silhouettes anonymes, privées de visages définis, symbolisant leur déshumanisation sous le régime totalitaire. 

Cette adaptation a obtenu une reconnaissance exceptionnelle avec le Prix Uderzo de la meilleure contribution au 9e art en 2021 et le Prix BD Fnac France Inter en 2022. Plusieurs critiques pour dire que c’est « la plus belle, la plus réfléchie, la plus originale » des adaptations du roman d’Orwell.

Xavier Coste signe ici une adaptation qui transcende son modèle : le roman original. Si vous vous devez lire qu’une seule adaptation en BD de 1984, c’est celle là.

Star Pilot

Album publié en 2025 aux éditions Les Humanoïdes Associés.


Résumé éditeur

D’après le roman Rhapsodie noire (série Grainger des étoiles) de Brian Stableford publié en novembre 1973.

Christophe Bec aux commandes d’un space opéra déjanté, d’après le roman du maître de la science-fiction Brian Stableford.

Grainger est pilote de spationef, l’un des meilleurs si l’on en croit la rumeur… sauf quand le rapatriement de sa dernière mission coûte une fortune !
La compagnie Caradoc lui demande une indemnité de sauvetage exorbitante pour l’avoir récupéré sur une planète éloignée : notre pilote est ruiné.
Pour s’en sortir, il accepte une mission qui l’envoie sur Rhapsodie, une planète termitière. Le cocasse mais intrépide héros, soutenu par un étrange compagnon, un parasite bavard que lui seul entend, découvre alors l’enchevêtrement de problèmes dans lequel il est tombé…

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Star Pilot »

Star Pilot est l’adaptation par Christophe Bec d’un roman classique méconnu de la science-fiction britannique. Tiré du roman Rhapsodie noire de Brian Stableford, second tome de la saga Grainger des étoiles publiée dans les années 1970, cette bande dessinée ressuscite l’esprit du space opera à l’ancienne tout en insufflant une modernité graphique.

L’intrigue suit Grainger, pilote de spationef désabusé et endetté, contraint d’accepter une mission périlleuse sur Rhapsodie, une planète termitière. Accompagné d’un parasite symbiotique bavard que lui seul peut entendre, ce personnage incarne parfaitement l’anti-héros cher à Brian Stableford : misanthrope, pacifiste par lâcheté plutôt que par conviction, il navigue dans un univers où l’humanité cohabite avec des hybrides anthropomorphes dans une galaxie post-apocalyptique. Cette relation unique entre Grainger et son compagnon invisible constitue le véritable moteur narratif de l’œuvre.

Graphiquement, Pedro Vigil livre son premier travail pour le marché français avec un style semi-réaliste teinté de naïveté assumée. Son trait numérique, particulièrement adapté au genre science-fiction, témoigne d’un travail documentaire approfondi sur l’imagerie pop culture SF
La colorisation d’Aretha Battistutta sublime ces planches en apportant une palette cohérente qui sert l’atmosphère souterraine et oppressante de Rhapsodie. Si certaines créatures anthropomorphes peuvent paraître issues d’un univers d’animation jeunesse, cette approche visuelle renforce paradoxalement l’esprit pulp originel de l’œuvre de Brian Stableford, auteur qui maniait volontiers le second degré et la parodie des codes du space opera.

Star Pilot est un hommage réussi au space opera des années 1970, époque où le genre connaissait un renouveau plus sombre et complexeChristophe Bec parvient à transposer l’univers foisonnant de Brian Stableford – récemment décédé en 2024 – en respectant son ADN tout en l’adaptant aux codes contemporains de la bande dessinée.

Ce one-shot de 112 pages aux Humanoïdes Associés ravira les amateurs de science-fiction classique en quête d’aventures spatiales empreintes d’un charme désuet mais efficace.

Elles se rendent pas compte

Album publié en 2020 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Boris Vian publiée en 1950.

couverture bd Elles se rendent pas compte

Quand Boris Vian signe un polar.

Ce soir, Francis Deacon enfile des collants, rehausse ses cils de mascara et souligne ses yeux de noir. Mais n’allez pas croire qu’il soit de ce bord-là !
C’est que ce soir, Gaya, son amie – et parfois amante – organise une soirée costumée. L’occasion pour elle de s’envoyer au 7e ciel à coup de piquouzes certainement pas fournies sur ordonnance. Francis, il déteste les drogués. Alors quand il découvre que sa Gaya elle a pris l’autoroute de la défonce sur conseil du futur mari (un futur mari ? Francis était pas au courant !) et que ce mari, il a pas l’air particulièrement tourné vers les charmes délicats de la féminité, il se dit qu’il y a quelque chose de l’espèce de l’anguille sous roche.
Quand il sort pas pour un bal costumé, il fait pas dans la dentelle Francis. Alors en démêlant le nœud de l’affaire Gaya, il se retrouve vite avec la gueule fracassée et 10 000 dollars de dettes.
Heureusement, il a son frangin Ritchie, médecin de métier. Avec lui, s’il s’agit de trancher entre le vice et le serment d’Hippocrate, il réfléchit pas. Surtout si c’est pour sortir le petit frère de la panade.

Déluge d’humour, d’hyper violence et de sexe dans Elles se rendent pas compte, troisième roman de la série des romans noirs de Boris Vian signés sous le pseudonyme Vernon Sullivan.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Elles se rendent pas compte »

Dans cette adaptation audacieuse du troisième roman « noir » de Boris Vian (sous le pseudonyme Vernon Sullivan), Jean-David Morvan et Patricio Angel Delpeche livrent une bande dessinée qui capture parfaitement l’essence provocatrice de l’œuvre originale de 1950. L’intrigue nous plonge dans le Washington des années 50, où Francis Deacon découvre que son amie Gaya est prise dans un réseau de trafic de drogue et s’apprête à épouser Richard Walcott, homosexuel notoire et membre d’un dangereux gang.

La narration conserve brillamment la marque de fabrique de Boris Vian: une exploration sans concession de thèmes tabous mêlant violence crue, sexualité explicite et humour noir acide. Les personnages, notamment le duo formé par Francis et son frère médecin Ritchie, évoluent avec une complexité psychologique remarquable dans ce milieu interlope où les apparences sont trompeuses.

Le trait de Patricio Angel Delpeche, à la fois précis et nerveux, sert admirablement cette atmosphère trouble, tandis que sa palette chromatique dominée par des tons froids et sombres amplifie la violence sous-jacente qui traverse l’album. Sa mise en page dynamique accentue l’intensité des scènes d’action comme des moments d’intimité.

Cette œuvre s’adresse aux lecteurs matures appréciant les polars hardboiled et les adaptations fidèles à l’esprit de leur source littéraire. Un témoignage graphique saisissant d’une époque où la provocation littéraire était un art que Boris Vian maîtrisait à la perfection.

1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions du Rocher.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

couverture bd 1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

En 1984, alors que l’Océania est toujours en guerre contre l’Eurasia, Winston, dans un acte de désobéissance extrême, décide de tenir son journal…
Il lui faut, en plus, redoubler de prudence lorsque la fille aux cheveux noirs prend contact avec lui.
En Océania, les relations hors mariage sont proscrites, les amitiés doivent rester superficielles et il est interdit de se mélanger aux prolétaires.
La Police de la Pensée veille, et Big Brother ne vous lâche pas des yeux.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

L’entrée de l’œuvre de George Orwell dans le domaine public en 2021 a donné lieu à une véritable « Orwell Mania » avec pas moins de quatre adaptations en bande dessinée de 1984 publiées simultanément. Parmi celles-ci, la version de Sybille Titeux de la Croix et Amazing Ameziane, parue aux Éditions du Rocher, se distingue par sa fidélité remarquable au texte original et son approche visuelle particulièrement immersive.

Cette adaptation de 232 pages respecte scrupuleusement le roman d’Orwell. Sybille Titeux de la Croix, scénariste diplômée de l’École Supérieure Nationale des Arts Décoratifs et passionnée de littérature, fait un usage judicieux des récitatifs pour préserver la densité philosophique du texte original. 
L’évolution psychologique de Winston Smith, employé du ministère de la Vérité, est minutieusement retracée dans sa lente transformation face à l’oppression totalitaire. Les thèmes majeurs du roman – surveillance de masse, manipulation de l’information, destruction de l’individualité – sont traduits avec une fidélité remarquable.

extrait bd 1984 (Adapté par Sybille Titeux de la Croix)

Amazing Ameziane déploie une esthétique cinématographique puissante, influencée par sa culture comics et notamment par Frank Miller et Bill Sienkiewicz. Son parti pris chromatique – une palette restreinte dominée par les tons bleus et verts, ponctuée de rares éclats de rouge brutal – renforce l’atmosphère oppressante du récit. 
Les jeux d’ombre et de lumière, véritables clairs-obscurs expressionnistes, révèlent magistralement la psyché torturée des personnages. L’omniprésence du visage de Big Brother, travaillé pendant une semaine entière par l’artiste en s’inspirant des affiches de propagande britanniques de la Première Guerre mondiale, s’impose comme une réussite iconographique remarquable.

Cette adaptation constitue un exercice d’équilibre entre respect du texte original et création visuelle, offrant aux lecteurs une immersion totale dans l’univers dystopique d’Orwell. Elle s’adresse aux lecteurs souhaitant redécouvrir ce classique sous un nouveau jour.

Bilbo le Hobbit – Tome 2

Album publié en 2001 aux Editions Vent d’Ouest.


Adapté du roman de J. R. R. Tolkien (publié pour la première fois le 21 septembre 1937).

Lorsque le respectable Bilbo Sacquet entendit frapper à la porte de son confortable trou de hobbit, sous la colline, il ne se doutait pas qu’il allait ouvrir au magicien Gandalf, accompagné d’une ribambelle de nains barbus lancés sur les traces du trésor de leurs ancêtres.
Il n’imaginait pas non plus que son aventure allait constituer le prologue indissociable du  » Seigneur des Anneaux « , roman qui allait conquérir des dizaines de millions de lecteurs sur plusieurs générations.
Avec le second et dernier tome de cette adaptation en bande dessinée respectueuse du texte original, voici l’occasion de revisiter les Terres du Milieu, avec l’émerveillement d’un regard neuf…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Bilbo le Hobbit – Tome 2 »

Cette adaptation graphique du chef-d’œuvre de J.R.R. Tolkien, publiée originellement par Eclipse Comics en 1989 puis rééditée par Vents d’Ouest en 2001, constitue l’aboutissement d’un projet d’envergure mené par l’illustrateur David Wenzel et les scénaristes Charles Dixon et Sean Deming. Ce second tome clôt magistralement l’aventure de Bilbo Sacquet, depuis sa confrontation avec le dragon Smaug jusqu’à son retour paisible dans la Comté.

Ce second tome excelle dans sa représentation de la transformation profonde de Bilbo, personnage initialement timoré qui révèle progressivement ses ressources intérieures face aux épreuves. L’adaptation respecte scrupuleusement le scénario de J.R.R. Tolkien, préservant cette dimension initiatique où le hobbit découvre courage et ingéniosité. 

Le style de David Wenzel, caractérisé par sa technique à l’aquarelle aux couleurs pastel et ses formes arrondies, crée un univers graphique unique. Cette esthétique délibérément enfantine, parfois comparée à « Blanche-Neige et les Sept Nains », sert paradoxalement la dimension intemporelle du conte de J.R.R. Tolkien. Les illustrations pleine page révèlent un talent remarquable pour les compositions panoramiques, conférant une ampleur épique aux paysages de la Terre du Milieu.

Malgré un scénario parfois dense héritée de la fidélité au texte original, cette adaptation demeure une réussite qui mérite sa place parmi les adaptations littéraires en bande dessinée. Elle s’adressera particulièrement aux jeunes lecteurs.

Bilbo le Hobbit – Tome 1

Album publié en 2001 aux Editions Vent d’Ouest.


Adapté du roman de J. R. R. Tolkien (publié pour la première fois le 21 septembre 1937).

Lorsque le respectable Bilbo Sacquet entendit frapper à la porte de son confortable trou de hobbit, sous la colline, il ne se doutait pas qu’il allait ouvrir au magicien Gandalf, accompagné d’une ribambelle de nains barbus lancés sur les traces du trésor de leurs ancêtres.
Il n’imaginait pas non plus que son aventure allait constituer le prologue indissociable du  » Seigneur des Anneaux « , roman qui allait conquérir des dizaines de millions de lecteurs sur plusieurs générations.
Avec le premier tome de cette adaptation en bande dessinée respectueuse du texte original, voici l’occasion de revisiter les Terres du Milieu, avec l’émerveillement d’un regard neuf…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Bilbo le Hobbit – Tome 1 »

Publié initialement par Eclipse Comics en 1989, puis adapté en français chez Glénat en 1991 (republié en 2001), Bilbo le Hobbit – Tome 1 de David Wenzel constitue une œuvre pionnière dans l’adaptation graphique de la fantasy littéraire. Cette transposition du roman de J.R.R. Tolkien, scénarisée par Charles Dixon, s’inscrit dans l’ère du format « prestige » des comics américains, période d’expérimentation artistique particulièrement fertile.

L’adaptation respecte scrupuleusement la roman original, suivant Bilbo Sacquet dans sa transformation d’un hobbit casanier en héros malgré lui. Charles Dixon préserve les thématiques centrales de J.R.R. Tolkien. Cette approche permet de conserver l’essence psychologique des personnages, notamment l’évolution graduelle de Bilbo qui trouve beaucoup plus de ressources en lui qu’il ne l’imaginait.

Le style de David Wenzel , réalisé à l’aquarelle avec des couleurs pastel et des formes arrondies, crée un univers visuellement distinctif qui évoque délibérément l’illustration de conte pour enfants. Cette approche esthétique sert parfaitement la nature initiale du récit conçu pour un public jeune. Les nombreuses illustrations pleine page révèlent la maîtrise technique de David Wenzel , particulièrement dans le rendu des paysages et des créatures fantastiques.

Cette adaptation demeure l’une des rares transpositions graphiques respectueuses de l’univers de J.R.R. Tolkien avant les adaptations cinématographiques contemporaines. Recommandée aux lecteurs cherchant une alternative accessible au roman original, elle témoigne d’une époque où l’adaptation littéraire en bande dessinée privilégiait la fidélité artistique à l’efficacité commerciale.