Catégorie : Classique Du 20ème Siècle

1984 (Adapté par Frédéric Pontarolo)

Bande dessinée publiée en 2021 aux éditions Michel Lafon.


D’après le roman de George Orwell publié le 8 juin 1949.

L’adaptation en bande dessinée de 1984, le roman culte de George Orwell.

Londres, 1984, Winston Smith, employé au ministère de la Vérité, chargé de réécrire l’histoire afin qu’elle s’accorde avec la version offi cielle, tombe amoureux de Julia, rencontrée lors des Deux Minutes de la Haine.
Comment leur amour pourra-t-il exister dans un monde où les sentiments sont interdits et où les Télespions surveillent les individus sans relâche ?

Souriez Big Brother is watching you !



L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 1984 »

Publiée en mai 2021 chez Michel Lafon, cette adaptation de 1984 par Frédéric Pontarolo profite de l’entrée du chef-d’œuvre de George Orwell dans le domaine public pour proposer une vision personnelle du roman dystopique. Diplômé des Arts Décoratifs de Strasbourg et lauréat de l’Alph’Art Graine de Pro en 1994, Frédéric Pontarolo s’empare du texte fondateur avec un scénario qui tranche avec les autres adaptations parues simultanément.

L’auteur fait le choix audacieux de présenter Winston Smith sous les traits d’un homme noir, décision originale qui s’inscrit logiquement dans un Londres futuriste cosmopolite. Cette adaptation se distingue par sa capacité à générer de l’émotion là où d’autres versions restent froides. Frédéric Pontarolo évite le « copier-coller » textuel en s’appropriant véritablement l’histoire d’Orwell, révélant progressivement l’univers totalitaire à travers le regard de Winston plutôt que par de longues descriptions liminaires. Le récit gagne ainsi en proximité psychologique, permettant au lecteur de s’attacher au protagoniste et de ressentir viscéralement l’oppression du régime de Big Brother.

Le trait de Frédéric Pontarolo, toujours sombre et linéaire, excelle dans la retranscription de la tension omniprésente qui caractérise l’univers de George Orwell . Sa palette chromatique, dominée par les nuances de gris et de marron avec de rares couleurs ternes, reflète parfaitement l’état psychologique de Winston et l’atmosphère désolante de cette société sous surveillance. Les choix esthétiques innovants enrichissent l’expérience : les maximes du Parti projetées par laser dans le ciel, la modernisation des hélicoptères de surveillance en « camespions »…

Cette version de 1984 réussit le pari difficile de surprendre même les lecteurs familiers du roman original. Frédéric Pontarolo livre une adaptation en 135 pages, complète et cohérente qui se suffit à elle-même, et qui respecte l’esprit du roman original. Recommandée aux lecteurs souhaitant redécouvrir 1984 sous un angle visuel contemporain.

J’irai cracher sur vos tombes

Album publié en 2020 aux éditions Glénat.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Boris Vian publiée le 21 novembre 1946.

couverture bd J'irai cracher sur vos tombes

« J’avais toutes les filles les unes après les autres, mais c’était trop simple, un peu écœurant. »

Lee Anderson, vingt-six ans, fils d’une métisse, quitte sa ville natale après la mort de son frère noir, lynché parce qu’il était amoureux d’une blanche.
Il échoue à Buckton, petite ville du Sud des États-Unis où il devient gérant de librairie. Grand, bien bâti, payant volontiers à boire et musicien de blues émérite, Lee parvient sans mal à séduire la plupart des adolescentes du coin.
Auprès d’une petite bande locale en manque d’alcool mais très portée sur le sexe, il mène une vie de débauche. Sans toutefois perdre de vue son véritable objectif : venger la mort de son frère.

Bien éloigné des romans habituels de Boris Vian, ce récit est probablement le plus violent, le plus cru et en même temps le plus représentatif du style « Vernon Sullivan ». À travers une histoire âpre où la sexualité, violente, est omniprésente, Vian dénonce le racisme ambiant et la condition précaire des Noirs dans le Sud des États-Unis.

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « J’irai cracher sur vos tombes »

À l’occasion du centenaire de Boris Vian, Jean-David Morvan et ses complices graphiques (Rey Macutay, Rafael Ortiz et Scietronc) offrent une adaptation saisissante du plus sulfureux des romans signés Vernon Sullivan. Cette transposition en bande dessinée conserve toute la puissance subversive de l’œuvre originale publiée en 1947, qui avait fait scandale pour sa violence et son érotisme cru.

L’histoire de Lee Anderson, ce métis à la peau claire venu venger dans le Sud ségrégationniste américain son frère lynché pour avoir aimé une femme blanche, prend ici une dimension visuelle percutante.
Les dessinateurs parviennent à recréer l’atmosphère étouffante de Buckton, cette bourgade où Lee, devenu libraire et musicien de blues, séduit méthodiquement la jeunesse locale dans un tourbillon d’alcool et de débauche, tout en poursuivant implacablement sa vengeance.

extrait bd J'irai cracher sur vos tombes

Le trait sans concession, parfaitement maîtrisé, traduit admirablement la tension narrative et la brutalité latente du récit. La mise en scène dynamique modernise efficacement l’œuvre tout en respectant sa dénonciation du racisme et sa représentation sans filtre de la violence.

Cette adaptation réussit le pari difficile de transposer l’univers de Boris Vian/Vernon Sullivan sans en édulcorer ni la forme ni le fond. Une œuvre dérangeante, certes pas destinée à tous les publics, mais qui ravira les amateurs de romans graphiques puissants et les admirateurs de Boris Vian désireux de redécouvrir son versant le plus noir.

Le joueur d’échecs

Album publié en 2017 aux Editions Casterman.


Adapté du roman de Stefan Zweig (publié pour la première fois le 7 décembre 1942).

Les premiers pas furent un fiasco, je n’arrêtais pas de m’embrouiller, cinq, dix, vingt fois, je dus reprendre le début de la partie. Mais j’avais tout mon temps…
Moi, l’esclave du néant…


1941. Dans les salons feutrés d’un paquebot en route pour l’Argentine, le champion du monde d’échecs affronte lors d’une ultime partie un aristocrate viennois, dont l’incroyable maîtrise du jeu est née dans l’antre de la tyrannie.
Cette dénonciation poignante et désespérée de la barbarie nazie est le dernier texte écrit par Stefan Zweig avant son suicide.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Le joueur d’échecs »

Publié chez Casterman en octobre 2017, Le Joueur d’échecs de David Sala constitue une adaptation de la dernière nouvelle de Stefan Zweig, écrite en 1942 juste avant le suicide de l’auteur autrichien. Cette œuvre transpose avec l’ultime cri d’alarme de Stefan Zweig contre la barbarie nazie dans l’univers de la bande dessinée contemporaine.

L’adaptation de David Sala respecte fidèlement la structure narrative complexe de Stefan Zweig, articulant la confrontation entre Czentovic, champion du monde d’échecs brutal et ignorant, et Monsieur B., aristocrate viennois dont la maîtrise exceptionnelle du jeu naît de son emprisonnement par la Gestapo. 
David Sala parvient à retranscrire la dimension psychanalytique du récit original, explorant avec finesse les mécanismes de résistance intellectuelle face à l’isolement et à la torture psychologique. La folie progressive de Monsieur B. trouve une traduction visuelle particulièrement saisissante dans les séquences où les pièces d’échecs envahissent littéralement l’espace graphique.

David Sala, formé à l’École Émile Cohl, déploie dans cette adaptation une technique d’aquarelle inspirée des maîtres viennois Gustav Klimt et Egon Schiele. Ses grands aplats de couleurs évoquent l’univers des post-impressionnistes Nabis, tandis que ses détails géométriques et floraux rappellent l’esthétique de la Sécession viennoise
Cette approche stylistique n’est pas fortuite : elle constitue un hommage délibéré à ce que les nazis qualifiaient d’« art dégénéré », transformant chaque planche en acte de résistance culturelle. La mise en page joue magistralement avec la temporalité, alternant entre de petites cases répétitives pour figurer l’obsession et de grandes compositions contemplatives.

Cette adaptation dépasse le simple exercice d’illustration pour proposer une véritable réappropriation artistique du chef-d’œuvre de de Stefan ZweigDavid Sala réussit le tour de force de traduire visuellement l’angoisse existentielle et la résistance psychologique sans trahir la subtilité du texte original. Une belle bande dessinée pour les amateurs d’adaptations littéraires et fan de Stefan Zweig.

Pereira prétend

Album publié en 2016 aux éditions Sarbacane.


Résumé éditeur

D’après le roman d’ Antonio Tabucchi (Sostiene Pereira en italien) publiée en janvier 1994.

couverture bd Pereira prétend

Après Les Nuits de Saturne, Pierre-Henry Gomont nous emmène dans le Portugal de Salazar.

Lisbonne, Portugal, en pleine dictature salazariste, fin juillet 1938.
Dans une ville enveloppée d’un « suaire de chaleur », un journaliste vieillissant, le doutor Pereira, veuf, obèse, cardiaque et tourmenté, rédige chaque jour depuis plus de trente ans la page culturelle du quotidien très conservateur, le Lisboa.
Dans cette vie endormie, déboule un certain Francesco Monteiro Rossi… et, de façon tout à fait inattendue, Pereira l’engage. Mais le jeune pigiste, au lieu d’écrire les sages nécrologies que Pereira lui a commandées, lui remet des éloges aussi sulfureux qu’impubliables de Lorca et autres Maïakovski, ennemis avérés du régime fasciste.

Et là encore, au lieu de congédier ce dangereux collaborateur, le doutor Pereira le garde, se prend peu à peu d’amitié pour lui, puis pour sa mystérieuse et belle compagne, qui se révèle être une fervente combattante révolutionnaire, au service des républicains espagnols.

Devenue une œuvre emblématique de la résistance au totalitarisme et à la censure, Pereira prétend raconte la prise de conscience d’un homme confronté à la dictature. Ou quand un homme décide de se battre la plume au poing !

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L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Pereira prétend »

Pierre-Henry Gomont signe avec Pereira prétend  une adaptation du roman éponyme d’Antonio Tabucchi publié en 1994. Cette bande dessinée transpose avec fidélité l’atmosphère oppressante du Portugal de Salazar de juillet 1938, où le doutor Pereira, journaliste veuf et obèse responsable de la page culturelle du quotidien conservateur Lisboa, voit sa vie bouleversée par sa rencontre avec le jeune Francesco Monteiro Rossi.

La BD excelle dans sa exploration de la prise de conscience politique progressive. Pierre-Henry Gomont matérialise les tourments intérieurs de Pereira en donnant vie à ses différentes « âmes » sous forme de petits personnages qui l’accompagnent, incarnation visuelle de la théorie de la « Confédération des âmes » évoquée dans le récit. Cette trouvaille graphique traduit avec le combat entre conformisme et résistance qui déchire le protagoniste face aux exactions du régime.

extrait bd Pereira prétend

Le trait de Pierre-Henry Gomont , vif et expressif, s’apparente aux peintures d’André Derain par sa spontanéité. Ses couleurs fortes et tranchées évoquent la chaleur lisboète avec leurs ciels azuréens et façades ocre ». La technique du halo blanc entourant chaque silhouette insuffle une énergie particulière. Cette esthétique transcrit parfaitement l’évolution du personnage, les décors se faisant plus flous dans la seconde partie pour accompagner ses transformations mentales.

Pereira prétend constitue un exemple parfait d’adaptation réussie, préservant la dimension anti-totalitaire du roman original tout en exploitant pleinement les ressources expressives du neuvième art. 

Les Voleurs de beauté

Bande dessinée publiée en 2018 aux éditions Glénat.


D’après le roman de Pascal Bruckner publié le 27 aout 1997.

couverture bd Les Voleurs de beauté

Leur jeunesse est un crime. Leur beauté, une malédiction.

Un soir d’hiver, Benjamin et sa fiancée Hélène sont pris dans une tempête de neige et trouvent refuge dans un chalet où un avocat aux allures de vieux beau vit avec sa femme et un petit homme repoussant qui leur sert d’homme-à tout-faire.
Ils sont bien accueillis, mais peu à peu, un poison se mêle au charme. Fasciné et épouvanté à la fois, Benjamin va découvrir par mégarde le secret des lieux : un boyau humide et souterrain où leur Barbe-Bleu d’hôte et ses complices enferment des êtres coupables d’un seul crime : la beauté.
Horrifié, hésitant entre l’incrédulité et la panique, Benjamin se retrouve alors pris au piège du trio monstrueux…

Philippe Thirault et le dessinateur espagnol Manuel Garcia adaptent le roman suave et cruel de Pascal Bruckner qui lui valut le prix Renaudot en 1997. Cette violente allégorie sur la jeunesse, la beauté et le sexe n’a rien perdu de son actualité à une époque obnubilée par le culte de l’apparence…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Les Voleurs de beauté »

Une Sombre Allégorie sur le Culte de la Beauté

Philippe Thirault et Manuel Garcia nous offrent avec « Les Voleurs de beauté » une adaptation saisissante du roman de Pascal Bruckner, prix Renaudot 1997. Cette œuvre graphique explore avec finesse une intrigue aussi macabre que fascinante : un jeune couple pris dans une tempête de neige trouve refuge dans un chalet isolé. Leurs hôtes cachent un terrible secret – ils emprisonnent des êtres dont le seul crime est la beauté…

La narration, construite en alternant habilement présent et flash-backs, nous plonge dans une réflexion sur notre rapport obsessionnel à l’apparence. La structure en huis-clos accentue progressivement le sentiment d’oppression, tandis que la relation entre Benjamin, personnage principal, et Mathilde, l’infirmière à qui il confie son histoire, ajoute une dimension psychologique captivante. Philippe Thirault parvient à extraire l’essence du roman pour en faire un polar fantastique qui questionne nos peurs contemporaines face au vieillissement.

extrait bd Les Voleurs de beauté

Le style graphique de Manuel Garcia, à la croisée du franco-belge classique et des pulps américains d’horreur, sert admirablement cette fable cruelle. Ses contrastes marqués et ses expressions faciales d’un réalisme saisissant créent une atmosphère pesante qui colle parfaitement aux thématiques abordées. Chaque planche transpire l’angoisse, rendant palpable la terreur des protagonistes.

Véritable allégorie sur la tyrannie de la beauté dans notre société, cette bande dessinée saura séduire les amateurs de récits psychologiques teintés d’horreur, ainsi que ceux qui apprécient les adaptations littéraires aux résonances contemporaines.

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes – 2ème Partie

Albums publiés en 2023 aux éditions Bamboo.


Résumé éditeur

L’adaptation libre du roman « La Barre-y-va » de Maurice Leblanc publié pour la première fois en 1931.

La dernière confrontation de deux légendes. 

En Normandie, un vieil alchimiste aurait percé le secret de la transformation du plomb en or. Il n’en faut pas plus pour attirer la convoitise d’Arsène Lupin, déguisé pour l’occasion en vicomte Raoul d’Avenac.
Le mystère que renferme le manoir de la Barre-y-va a-t-il à voir avec le mascaret qui se forme deux fois par an lors des équinoxes ?
Lupin/d’Avenac mène l’enquête. Mais ce que le gentleman cambrioleur ignore, c’est que Sherlock Holmes est sur ses traces. Le célèbre détective de Baker Street tente en effet d’éliminer Lupin, après avoir tué sa fiancée, seul moyen pour lui de garder secret ce crime et sa légende intacte.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Arsène Lupin contre Sherlock Holmes – 2ème Partie »

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes : L’ultime duel normand.

Ce second tome du diptyque de Jérôme Félix et Alain Janolle conclut brillamment la confrontation entre deux légendes littéraires dans une adaptation libre du roman « La Barre-y-va » de Maurice Leblanc. Quatre ans après la mort tragique de Raymonde, fiancée de Lupin, par la main de Holmes, leur affrontement final se cristallise autour d’un secret alchimique dans un manoir normand.

Le scénario enchevêtre habilement mystères et rebondissements, mêlant alchimie, crimes et phénomènes naturels comme le mascaret des équinoxes. Si l’intrigue peut sembler complexe, c’est justement ce qui fait sa force : comme dans un jeu d’échecs, chaque protagoniste anticipe les mouvements de l’autre. La tension dramatique monte inexorablement jusqu’à une confrontation sous la pluie magistralement mise en scène.

Graphiquement, Alain Janolle excelle dans la représentation des personnages et leurs multiples déguisements, tandis que Walter apporte une palette chromatique saisissante. Les bleus nocturnes et les verts profonds du bocage normand offrent une ambiance entre expressionnisme et mystère qui sert parfaitement le récit.

La conclusion, surprenante et audacieuse, réinvente avec intelligence la rivalité mythique entre ces deux figures. Un petit dossier documentaire sur les lieux réels ayant inspiré l’histoire complète parfaitement l’ensemble.

Une œuvre qui ravira tant les amateurs de BD policière que les aficionados des personnages de Maurice Leblanc et Conan Doyle, proposant une relecture moderne et stimulante de leur légendaire antagonisme.

24 heures de la vie d’une femme

Album publié en 2018 aux Editions Glénat.


Adapté du roman de Stefan Zweig (publié pour la première fois en 1927).

couverture bd 24 heures de la vie d'une femme

Le chef-d’œuvre de Stefan Zweig, version eighties

L’épouse d’un membre de la haute société s’enfuit avec un jeune homme qu’elle n’a rencontré qu’un jour auparavant. L’occasion pour une femme âgée de revenir sur un épisode similaire de sa vie : une journée qui avait changé le cours de son existence…
Tout le monde ou presque connaît l’intrigue de 24 heures de la vie d’une femme : ce récit d’une passion foudroyante, brève et aiguë, l’un des plus grands chefs-d’œuvre de Stefan Zweig.

Aujourd’hui, Nicolas Otero adapte en roman graphique ce grand classique de la littérature en le transposant dans le Las Vegas des années 1980.
L’auteur de Confessions d’un enragé parvient avec talent à restituer la puissance littéraire de l’œuvre originale tout en y apportant une vraie dimension cinématographique par un jeu de lumières et de cadrages très inspiré des grands cinéaste hollywoodiens de l’époque – Brian De Palma et Francis Ford Coppola en tête.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « 24 heures de la vie d’une femme »

Adapter un monument littéraire tel que « 24 heures de la vie d’une femme » de Stefan Zweig en bande dessinée relevait d’un pari audacieux. Nicolas Otéro le relève avec panache en transposant l’intrigue dans le Las Vegas des années 1980, loin de la Riviera du début du XXe siècle, tout en restant fidèle à l’œuvre originale. Ce choix de modernisation, loin d’affaiblir le propos, insuffle une énergie contemporaine à la confession d’une femme confrontée à la passion et à la transgression, dans un univers où le jeu et la tentation sont omniprésents.

Le scénario, centrée sur la remémoration d’un épisode clé par une femme âgée, conserve toute la profondeur psychologique du texte de Stefan Zweig. Nicolas Otéro excelle à traduire la complexité des personnages : la bourgeoise en quête de sens, le jeune joueur tourmenté, tous porteurs de désirs inavoués et de failles béantes. Les dialogues, incisifs, révèlent subtilement les tourments intérieurs, rendant palpable la tension entre raison et pulsion.

Graphiquement, Nicolas Otéro opte pour un style inspiré du comics américain, enrichi de jeux de lumières et de cadrages cinématographiques évoquant l’âge d’or d’Hollywood. Cette esthétique soutient l’atmosphère dramatique et sensuelle du récit, tout en rendant hommage à la pop culture des années 1980. Chaque planche capte l’effervescence de Las Vegas et la solitude des personnages, accentuant le contraste entre le décor clinquant et l’intimité du drame humain.

« 24 heures de la vie d’une femme » version Nicolas Otéro est une adaptation audacieuse et respectueuse, qui séduira tant les amateurs de littérature classique que les passionnés de romans graphiques exigeants.

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes – 1ère Partie

Albums publiés en 2022 aux éditions Bamboo.


Résumé éditeur

L’adaptation libre du roman « La Barre-y-va » de Maurice Leblanc publié pour la première fois en 1931.

couverture bd Arsène Lupin contre Sherlock Holmes - 1ère Partie

La dernière confrontation de deux légendes. 

En Normandie, un vieil alchimiste aurait percé le secret de la transformation du plomb en or.
Il n’en faut pas plus pour attirer la convoitise d’Arsène Lupin.
Mais ce que le gentleman-cambrioleur ignore, c’est que Sherlock Holmes est sur ses traces. Les bords de Seine vont bientôt devenir le témoin de l’ultime confrontation entre Holmes et Lupin.
Et cette fois, ce sera une lutte à mort.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Arsène Lupin contre Sherlock Holmes – 1ère Partie »

Arsène Lupin contre Sherlock Holmes : Duel électrisant entre deux icônes

Dans ce premier tome du diptyque signé Jérôme Félix et Alain Janolle, la confrontation entre le gentleman cambrioleur français et le détective britannique prend une tournure dramatique et inattendue. Librement adapté du roman de Maurice Leblanc, l’album s’ouvre sur une scène puissante : Lupin, prêt à raccrocher ses gants de voleur, se retrouve face à Holmes dans un affrontement qui tourne au drame.

Le scénariste Jérôme Félix, déjà familier de l’univers de Lupin qu’il avait exploré dans « L’aiguille creuse« , transforme avec audace la rivalité historique entre ces personnages. Dans cette version, Holmes apparaît comme une némésis implacable, loin de son flegme légendaire, tandis que Lupin déploie son génie du déguisement dans une intrigue centrée sur l’alchimie et la transmutation du plomb en or.

Le trait semi-réaliste d’Alain Janolle magnifie les décors normands et les costumes d’époque avec une précision remarquable. Les couleurs de Delf subliment cette atmosphère Belle Époque, créant un écrin parfait pour ce récit de vengeance et de mystère.

Les amateurs du genre apprécieront cette relecture sombre et complexe qui, tout en respectant les codes du roman d’aventures, offre un regard neuf sur l’opposition mythique entre ces deux géants littéraires. Une première partie captivante qui laisse impatient de découvrir la conclusion de ce duel au sommet.

Premier de cordée, La grande crevasse, Retour à la montagne

Album publié en 2022 aux Editions du Plein Vent.


D’après les romans de Roger Frison-Roche.

couverture bd bd Premier de cordée, La grande crevasse, Retour à la montagne

Cette intégrale comprend les titres Premier de cordéeLa grande crevasse et Retour à la montagne.
Premier de cordée
Pour ramener à bon port le corps de son père, foudroyé en pleine ascension, Pierre est prêt à braver tous les dangers. À Chamonix, les guides se mobilisent : Servettaz était le meilleur d’entre eux. La montagne est une redoutable tueuse, elle sélectionne impitoyablement ses victimes.

La Grande crevasse suivi de Retour à la montagne
Rien ne disposait ses deux-là à s’apprécier. Et pourtant, dès la première valse, le coup de foudre est là. Mais, comment s’aimer sur la longueur quand tout oppose : éducation, milieu, attentes ? Le rêve peut rapidement tourner au cauchemar.


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bande dessinée « Premier de cordée, La grande crevasse, Retour à la montagne »

Retrouvez les avis pour chaque BD sur les albums individuels ci dessous.


Toutes les bd adaptées de l’œuvre de Roger Frison-Roche

Premier de cordée, La grande crevasse, Retour à la montagne

Premier de cordée, La grande crevasse, Retour à la montagne

2 min de lecture

Album publié en 2022 aux Editions du Plein Vent. Résumé éditeur D’après les romans de Roger Frison-Roche. Cette intégrale comprend les titres Premier de […]

La grande crevasse

La grande crevasse

2 min de lecture

Album publié en 2024 aux Editions du Plein Vent. Résumé éditeur D’après l’œuvre originale de Roger Frison-Roche parue en 1948. Rien ne prédisposait […]

Retour à la montagne

Retour à la montagne

3 min de lecture

Album publié en 2018 aux Editions Plein Vent. Résumé éditeur D’après l’œuvre de Roger Frison-Roche parue en 1957. Brigitte est revenue à Chamonix […]

Premier de cordée

Premier de cordée

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Album publié en 2022 aux Editions Plein Vent Résumé éditeur D’après l’oeuvre de Roger Frison-Roche parue en 1941 Pour ramener à bon port […]

La grande crevasse

La grande crevasse

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Album publié en 2017 aux Editions du Rocher. Résumé éditeur D’après l’œuvre originale de Roger Frison-Roche parue en 1948. Rien ne prédisposait ses […]

La Piste oubliée

La Piste oubliée

3 min de lecture

Album publié en 2020 aux éditions du Rocher Résumé éditeur D’après l’œuvre de Roger Frison-Roche 1928. Le père de Foucauld est mort depuis […]

L’homme et le loup

Album publié en en 2025 aux éditions Plein Vent.


Résumé éditeur

D’après l’œuvre de Jack London publiée en décembre 1905.

couevrture bd L'homme et le loup

Un homme va devoir survivre dans une nature inhospitalière.
Il est blessé, seul et sans vivres.
Avec lui quelques allumettes, un couteau, de quoi faire chauffer de l’eau et la solitude…


L’avis d’histoiregeobd.com sur la bd « Belliou la Fumée »

Après ses adaptations remarquées de Croc-Blanc et L’Appel de la forêt, Pierre-Emmanuel Dequest s’empare d’une autre nouvelle de Jack London. Cette bande dessinée de 56 pages, parue chez Plein Vent en mai 2025, transpose l’univers impitoyable du Klondike où un prospecteur abandonné par son compagnon doit affronter le froid, la faim et la menace d’un loup squelettique.

Pierre-Emmanuel Dequest excelle dans la retranscription de l’isolement psychologique de son protagoniste. L’absence de dialogue superflu renforce l’immersion dans cette lutte primordiale où chaque geste devient vital. La tension narrative s’intensifie progressivement par la présence menaçante du loup, métaphore de la mort qui rôde.

extrait bd L'homme et le loup

L’artiste, formé à l’École des Arts décoratifs, maîtrise parfaitement l’alliance entre aquarelle et encre acrylique. Ses couleurs douces mais travaillées créent des atmosphères spectaculaires, particulièrement dans les grandes cases et doubles-pages qui immergent le lecteur dans ces paysages désolés du Grand Nord. 

L’homme et le loup confirme le talent de Pierre-Emmanuel Dequest pour adapter les classiques américains. Cette œuvre s’adresse aux amateurs de récits d’aventure, aux passionnés de beau dessin et aux amateur des romans Jack London.